lundi 23 décembre 2013

Boughmiga à Rjim Maatoug

Pendant que l’oasis de Douz se réveillait lentement, caressé par les rayons du soleil levant et les palmes dansantes, Sonia, Ahmed et moi, étions déjà sur la route vers Rjim Maatoug, profitant d’une journée consacrée à l’excursion des participants aux DDD vers les troglo de Matmata, pour aller de l’autre coté sur les traces des caravanes et connaitre notre frontière saharienne. Ahmed en tunique bleue de Touareg avec un ample pantalon, une chemise brodée et un turban de derviche savant, connaissait Sonia depuis sa visite de l’année dernière et aurait travaillé ensemble sur des sujets culturels et sociaux. Ainsi, bloquant le volant sur l’ouest, en donnant du lest à la vitesse de ma voiture qui avalait la route interminable à travers les lacs salés et les dunes, nous avions eu la chance d’avoir un climat agréable pendant la matinée. Sur plusieurs dizaines de kilomètres, rien, nada, nichts, nothing, welou…pas d’âme qui vive, seuls quelques voitures de routards enturbannés en blanc, en bons Mrazig, nous croisaient en trombe. Quelques fois des contrebandiers de carburant provenant de l’Algérie proche, faisaient le guet par des éclaireurs de part et d’autre pour assurer les passassions de bidons en livraison d’une voiture à l’autre. A un moment, j’ai invité mes compagnons à sortir de la route pour aller vérifier un endroit qu’on m’avait signalé pour le silex, mais nous n’avions trouvé que les traces douloureuses des bulldozers des compagnies pétrolières, qui avaient pelé la surface de la terre sans vergogne et sans laisser aucune chance à la faune et la flore souffrantes de ces contrées. Bien sur, cette randonnée était effective, ce n’était pas dans un film ou une fiction, mais du réel, palpable, assommant et une légère angoisse commençait à naitre, envahissante à travers le sentiment du vide, la solitude, l’absence totale de végétation et toute verticalité. Quand une enseigne indiqua Rjim Maatoug et un fil vert de palmiers pointa à l’horizon derrière les vagues de sable, la préoccupation du vide et du néant a été remplacé par celle aussi pesante des caprices des hommes, surtout quand cet endroit était réputé comme une sorte de bagne, lieu de déportation, un goulag, pour les néo-fellagas de la Tunisie des années soixante dix, des militants clandestins de « Perspectives » et « El Amel Ettounsi » y participèrent courageusement à la création de cette région, malgré l’oppression et la dureté du climat. Il n y avait pas beaucoup de bâtiments, une ou deux boutiques, un café, des casernements militaires et de la garde nationale, des lots bien tracés de maisonnettes à coté de chaque grand carré de palmiers pour les ouvriers-propriétaires-volontaires… Ces carrés de verdure de quelques centaines d’hectares chacune, étaient étendues sur vingt trois kilomètres avec des séparations en espaces vides de trois à quatre kilomètres. J’étais curieux de connaitre l’état des lieux sur le plan de la propreté, surtout quand c’est une nouvelle cité, sans héritage comportemental influant, j’ai pu constater que l’endroit était relativement propre, si ce n’était la petite déchèterie à coté de la lagune sur la route. Curieux d’aller jusqu’au bout de ces bulles de vie et voir ce qu’aurait été le fameux bagne de certains de mes amis, quand nous nous sommes trouvés nez à nez devant un barrage sécuritaire, gardés par des militaires armées et entouré de barbelées. En faisant des manœuvres pour rebrousser chemin, la sentinelle me somma de m’arrêter et pendant que nos papiers, mon appareil photo se faisaient vérifier, ma voiture fut fouiller de fond en comble et je fus dégouter quand l’agent m’interpella par le bout du canon de sa machine de la mort pour vérifier le contenu d’un sac plein d’outils en fer. Malgré mon respect à nos soldats, ma solidarité et ma compréhension de ce qu’ils endurent, je suis toujours dégouté par les armes et la violence en général et c’était pour cela que je me suis éloigné de la voiture pendant cette fouille qui ne m’est jamais arrivée. Au retour, vers Rjim Maatoug cité centre, nous fîmes une pause dans l’unique café, où tout le monde nous regardait avec curiosité surtout la belle Sonia, blanche, fraiche, belle, dynamique et qui peut valoir quelques millions de dollars chez nos voisins Touareg et Peuls du Hoggar. Toutefois, c’était agréable et quand j’ai donné un petit pourboire au serveur, il était très heureux. Tant mieux. Naturellement, en bon Boughmiga le néandertalien, qui se respecte, je n’étais pas accro à la consommation des dattes, ni branché sur les possibilités d’investissements ou la génération de profits quelconques….mais bien sur, mordu, malade, possédé, dépendant, passionné par ma préhistoire, et dare dare, sur tout le parcours de ce territoire et le fond du tiroir, je n’ai rien trouvé à mettre sous la dent, car toute la terre était couverte de sable. Ce n’était qu’à dix kilomètres en direction du retour, que j’ai arrêté la voiture net sous les regards interrogatifs des mes compagnons, quand j’ai remarqué aux abords de la route quelques étranges mottes de terre découvertes par le vent et un petit courant d’eau ayant servi pendant les années cinquante peut être. A l’assaut, avec Sonia et Ahmed, nous avons pu constater effectivement que l’endroit portait des traces préhistoriques de silex, bris d’œufs d’autruches et tessons de poterie primitive. J’étais aux anges par cette découverte en plein dans le but car quand on trouve des restes de passage humain sur le seul endroit découvert du sable, ça veut dire que toute la région est un grand site préhistorique à raison de cent pour cent. Bien sur les objets furent livrés à l’asso de Douz avec les détails et les données relatives. Plus loin, j’ai pris une piste au hasard, mais l’ensablement progressif de la route m’avait dissuadé et du revenir pour prendre une autre à gauche qui était plus sur le dur, une sorte de gypse granulé. Arrivé à une colline nous nous sommes dispersés pour prospecter le terrain, mais il n y avait rien et seul un monticule de sable en bas, avait attiré notre attention. C’était un petit forage, de trois mètres de profondeur avec assez d’eau pour créer un nouvel oasis et nous avons pensé que c’était pour cet effet, la vie dans le désert inhospitalier. Dans le monticule de sable, mordu de la terre par un tracteur à pelle, Ahmed et moi, avions recueillis de belles roses de sables en souvenir. Lors d’une troisième sortie hors de la route principale, dans une sorte de vallon entre des collines, nous avons rencontré un troupeau de chameaux, qui nous avaient accompagnés dans nos trois quart d’heure de marche agréable et éco amicale. Le vent commençait à former des tourbillons au dessus des dunes autour des lacs salés et juste avant El Faouar, nous sommes descendus de voiture pour aller vers une haie artificielle de palmes à quelques centaines de mètres de la route, pour admirer les trombes de sable pompées par le vent à volonté, dans un paysage de son, de sensation et de mouvement. Il fallait crier pour s’entendre et nous primes quelques photos de cette manifestation de la nature, qui ignore certainement l’existence des hommes aussi bien intentionnés soient ils. Deux semaines plus tard, je suis tombé en panne de roue sur la plage d’Ejdaria à Zarzis, et personne n’avait réussi à faire sortir la roue de secours de ma voiture, mon crique était rouillé, mes clés aussi, et tout était défectueux, mais pendant que tout le monde s’inquiétait et s’affairait, je rigolais, je rigolais, devant la chance inouïe, que cette panne ne m’est pas arrivé à Rjim Maatoug, surtout quand j’avais Sonia et Ahmed avec moi. Dieu merci, Hamdoulillah. Lihidheb Mohsen Eco artiste 15.11.2013

lundi 16 décembre 2013

Douz, El Faouar et les autres.

Profitant d’une accalmie et d’une trêve de la tempête furtive des projections consécutives et des bombardements de gros canons sur les écrans des journées du film documentaire DDD comme dromadaire…, mon ami m’a invité à me soustraire de mes confrères pour aller faire une visite à un endroit agressé par les trafiquants de sable, transformant un site historique en carrière à coups de bulldozers à cuillères. Naviguant dans la direction du soleil couchant, à travers un oasis dense, une sorte de jungle fraiche dans un désert de sable et de vide….un endroit sauvé de l’assèchement radical pour une abriter une vie animale et végétale féérique. La piste assez longue, traversée par les bosses des canaux d’irrigation qui passent en dessous, nous livra enfin sur une clairière où un monticule de terre dont les deux cinquièmes ont été bouffés par les camions, découvrant des murs encore debout, de bout en bout, du carottage de l’extraction criminelle. Des murs d’une grande construction ancienne remontant au moins à deux dizaines de siècles, résistant au temps dans les dunes hors de la portée de l’homme destructis…qui ne se soucie plus du patrimoine et des richesses millénaires de son bled. Sous les constructions, il y avait au moins trois strates épais de couches de terre brulée et de traces humaines….qui donneraient au site une ancienneté approximative de cinquante mille ans au moins. Des tas d’ossements jonchaient la place sur toute la hauteur des décombres et malgré l’obscurité envahissante, nous avons pu dégoter des morceaux de silex, un couvercle taillé de pierre tendre, des anses, des tessons, un os poli et des bris de monnaies. En effet, Tarfaya de Douz, ce monticule de terre rayonnant sur sa périphérie verte, résume l’histoire de l’humanité depuis toujours, depuis l’apprentissage à la maitrise du feu, jusqu’à la période des années soixante dix quand mon ami Hédi, se baignait dans les eaux de la source en se laissant glisser dans les canaux souterrains desservants les champs….et jusqu’à malheureusement, l’arrivée des machines du carnage et de l’anthropophagie sauvage de l’histoire. Entre temps, avec mes oreilles de Fennec, grâce aux palabres et salamalec, j’ai cru savoir que les monticules de sable que j’avais vu dans l’un des films projetés, se trouvent après la ville d’El Faouar en direction de Rjim Maatoug et très tôt le matin, j’ai traversé les dunes et les oasis, à grande vitesse avec un fond de musique tapageuse et euphorisante, comme il se doit pour un (re)conquistador des espaces meurtris par la déchéance du comportemental « moderne ». Il me fallait sortir de la route et prendre une piste sur un immense lac salé, et dans une sensation de vide et de flottement inquiet mais excitent et agréable, j’ai roulé quand même au niveau des géants camions pétroliers mastodontes que je doublais allégrement, comme un lièvre devant un éléphant. Malgré les signes amicaux mais interrogatifs des chauffeurs, j’avais froids au dos, par cette démesure des espaces, de la violence inhérente et en surface…. Sur place, au milieu de nulle part, les mottes de terre étaient les restes de dunes de sable géantes, que le vent avait soufflées et dont seules les parties intérieures compactés ont résisté. Sur le chemin du retour, j’étais surpris de voire deux silhouette de palmiers au milieu de ma route, que je n’avais pas constaté à l’aller, mais en m’approchant et voyant leur mouvement amplifiée par l’effet du mirage, j’ai réalisé que c’était des hommes, deux ouvriers du pétrole qui cherchent à joindre la route principale. Bien sur, je les avais pris en stop et l’un deux m’avait accompagné jusqu’aux alentours d’El Faouar, pour me livrer à un autre de ses connaissances afin d’acquérir des dattes pour mes enfants. Et de champs, en champs, à la recherche du bon, l’endroit était agréable et les gens très accueillants, au point de faire monter les ouvriers au palmier pour me servir des dattes Ennour gratuitement. J’ai beau juré pour payer, mais rien à faire, tant que je ne suis pas commerçant et c’est juste pour la consommation, c’est bon. En rentrant vers Douz, j’ai fait un raccourci pour me trouver perdu dans les ruelles sinieuses entre les murs de palmes et les canaux d’eau et ce n’était que grâce à deux enfants-ouvriers agricoles que j’avais pris en stop, que je suis sorti sur un village appelé El Golaa, la Forteresse, the Castle, der Schloss, El Castillo….où j’ai remarqué tout de suite un grand monticule en parti excavé au dessus duquel une belle mosquée domine l’oasis. Je me suis arrêté, et prospecta l’endroit qui avait les mêmes caractéristiques que Tarfaya de Douz, sauf qu’ici, l’endroit est investi par l’urbanisation. En plus des murs de constructions anciennes, des ossements épars, le silex, j’y ai trouvé un morceau de tesson de poterie portant une belle décoration noire. Plus tard, j’ai su qu’à quelques dizaines de mètres, il y avait au milieu des constructions modernes, des ruines romaines découvertes lors des travaux pour l’extension d’une route. Ainsi, El Golaa de Douz, comme Tarfaya de Douz, ont bien mérité leurs noms, de forteresses grandioses, sauvegardant le patrimoine commun de l’humanité. Lihidheb mohsen éco artiste 11.11.2013 (Douz Boughmiga Days 2)

mercredi 20 novembre 2013

Douz Boughmiga days Open

Douz plage…de l’histoire. Juste en face de la foire, sur Douz plage, de cette mer de dunes de sable, aux vagues soyeuses, berceuses et confortables, navigable à dos de chameaux écumants de vie, d’endurance et de patience, je pédalais seul, après que mon ami Hédi m’avait indiqué vaguement la direction d’éventuels foyers préhistoriques. Avec mon bâton de berger, je m’enfonçais entre les monticules pendant que des mastodontes d’engins sportifs sautaient presque au dessus de moi, dans un vacarme assourdissant. Des motards casqués et masqués, avec des yeux de cyclopes au dessus de la tête pour surveiller le parcours et retracer l’itinéraire, pétaradaient en rejetant un nuage de sable derrière eux comme des jets skis marins. De petites caravanes de touristes chameliers, me croisaient de temps à autres entre les dunes, se balançant en avant et en arrière, au gré du mouvement des dromadaires. Des aéroplanes piquaient sur moi me prenant pour un Rommel ou Montgomery surpris sans escorte… Malgré le vacarme ponctuel et sans effet quelconque sur la faune et la flore, puisqu’il n y a que du sable, tant que cette animation se fait sur une aire délimitée et sans effet majeur de pollution…c’était agréable et charmant, dans une sorte de convivialité entre le consistant et le néant, entre le calme et le turbulent, entre la lumière et l’éblouissement. Plus loin, en navigateur solitaire, borné et quelques fois suicidaire, j’ai quand même trouvé quelques débitoires de silex, qui confirmèrent l’existence humaine pendant la préhistoire dans cette région. Heureux de ma découverte, aux limites de mes forces et mes provisions en eau, j’ai rebroussé chemin pour revenir un autre jour et m’enfoncer plus loin dans le Sahara. En effet, le lendemain, accompagné par une jeune et jolie Romaine, Sonia, membre du Jury des DDD13, nous avons piqué droit sur mon dernier point répertorié pour en partir vers l’intérieur du désert. Il n y avait pas beaucoup d’affluence humaine ce jour là, à part quelques cinéphiles qui nous survolaient grisés par les couleurs, les espaces, les formes et la fraîcheur de l’altitude au dessus d’un oasis respirant la vie, la paix et la quiétude. Sur une terre de sable et de sable et encore du sable à vue d’œil, sans végétation ni verdure, j'ai constaté soudain, un papillon blanc étalé sur le dos, entrain de se faire agresser par une grosse fourmi qui le piquait au bas de l'abdomen. Mais après une longue observation, nous avons constaté, Sonia et moi, que le papillon se laissait chatouiller par la fourmi et ne bougeait que quand elle s'y mette, dans une sorte de jeu érogène fort sympathique. A trois kilomètres de Douz, nous avons trouvé l’endroit indiqué et entreprîmes de le prospecter tout en indiquant à ma compagne la façon de s y prendre selon Boughmiga le Néanderthalien. Elle a progressivement pris de l’efficacité et surtout la passion des trouvailles et me suis dit, voilà encore quelqu’un de mordu pour son histoire et celle de ses ancêtres primitifs, innocents, peu agressifs, et admirablement intégrés dans leur milieu. C’était en majorité des lames et lamelles et des bris de débitage passager, avec des techniques revenant aux paléolithiques inférieur et moyen. J’ai aussi constaté des ossements découverts par le vent, sur une place qui j’ai signalé plus tard sur une carte improvisée, ainsi que deux endroits très intéressants, fraichement dénudés par les sables et contenant des indices hétérogènes de silex, de bris d’œufs d’autruche, de tessons et de pierres brulées. A ce stade, devant l’émotion et le devoir de déclaration et partage, nous avons appelé au secours et Ahmed, de l’association, nous rejoigna, motorisé, avec la caméra pour constater et repérer les endroits. Aussitôt fait, et puisque il commence à faire très chaud, j’ai eu l’idée d’épargner à Sonia la marche et rentrer avec Ahmed sur la mobylette modifiée pour les dunes, mais à deux ce n’était pas possible. D’ailleurs, effectivement, elle avait trouvé le chemin de retour beaucoup plus long que l’allée, malgré l’euphorie et la joie de cette expédition Don Quichotienne d’un Boughmiga et une Romaine. Plus tard, à Douz, j’ai livré mes trouvailles sélectives à l’asso, à coups de mesures et photos, et une carte approximative du topo, avec la promesse de revenir, me baigner et m’investir dans les dunes de mes ancêtres et les espaces de ce bien être. Ainsi en parallèle avec le Douz Doc Days 13, commencèrent le Douz Boughmiga Days Open. Lihidheb mohsen éco artiste Zarzis 08.11.2013

lundi 7 octobre 2013

De Metameur à Rass Marmour

De Metameur à Rass Marmour. Comme chaque Dimanche ou presque, selon mon humeur, ma prédisposition et la jonction de mon mouvement vers plusieurs endroits à la fois, je suis allé faire un bain de foule dans le souk de Medenine, à fouiner dans la brocante de Paris, les pacotilles de Tripoli et les ustensiles anciens du patrimoine local….C’était la période du retour des émigrés en Europe et qui se débarrassaient de leurs « marchandises » minables à des prix raisonnables pour une clientèle crédule et impressionnable. Les préparatifs à la rentrée scolaire battaient son plein et les gens s’affairaient sérieusement autours des dizaines de vendeurs de livres scolaires usagés. En tant que lecteur assidu en quatre langues et président de l’association des amis du livre, j’étais très ému par cette récupération et cette solidarité populaire et intelligente entre les pauvres pour le savoir et l’épanouissement. Juste à coté d’une « Nasba », j’ai remarqué une jeune garçon de sept ans, seul accroupis sous la carcasse d’un palmier, portant un chapeau de paille et tenant dans la main un sac en plastique laissant paraitre quelques livres et cahiers. J’étais hypnotisé par cette image merveilleuse, que j’ai prise discrètement en photo, pour éterniser cette prophétie et cet investissement social multilatéral. D’ailleurs, j’ai souvent trouvé de bons livres dans ce marché, de Rousseau, Joyce, Kafka…dont plusieurs étaient en Allemand et Anglais, langues que je pratique normalement. Plus loin, attiré par deux récipients cylindriques très anciens en papier mâché, qui auraient servi pendant la deuxiéme guerre mondiale et pendant que je les examinais et demandais le prix, j’étais surpris de constater un petit hérisson à l’intérieur de l’un des deux petits futs et le vendeur m’expliqua que la bestiole est aussi à vendre malgré qu’il a été commandé par quelqu’un pour des médications traditionnelles. La petite bête s’agrippait inlassablement à la paroi et cherchait à se libérer. Avec son museau en l’air, ses petits yeux noirs et deux points de « beauté » en parallèle sur le front blanc de duvet, il était très joli et agréable à voir. J’ai tout de suite pensé au sort qui lui serait réservé à mijoter dans une marmite pour une potion médicinale abracadabrante et décida de l’acheter et le sauver à tout prix. Ainsi, l’hérisson « Gnifid », et moi, sommes rentrés cahin caha, vers Zarzis, dans l’hilarité et la joie, accompagnés quelques fois de musique douce et de ma part des crises de rire et brouhahas pour fêter la liberté et vivre le moment comme il se doit. J’ai l’habitude de « trimbaler » des petites bêtes entre les régions pour encourager la diversité et ouvrir d’autres horizons. Un caméléon de Rsifett a été convoyé à Ejderia, des araignées vers l’Île de Djerba, des chiens dans toutes les directions et les régions, des noyaux de dates au gré de ma consommation, des semences et pollens dans mes babouches et haillons… J’ai aussitôt annoncé mon compagnon aux faceboukeurs, qui réagirent favorablement et certains même lui proposèrent l’accueil et l’adoption. C’était très gentil de leur part, mais la liberté n’a pas de prix et changer un destin par un autre réducteur et incertain serait inconcevable. En attendant, j’ai donné au « Gnifid » un fruit de figue de barbarie épluché, un peu d’eau et quelques petits poissons séchés, mais seul le fruit avait disparu le lendemain. Ma femme avec son oreille de félin, était intrigué tard dans la nuit par un bruit discontinue, que je n’ai pu confirmer à cause de ma surdité naissante avec l’âge, mais quand tôt le matin je suis allé voir mon ami, il lançait encore des cris stridents, une sorte de sifflements intermittents d’un arbitre excédé et catégorique devant autant de « Leeb Selbi » jeu collectif négatif. Sur une colline broussailleuse en face d’une mer bleue azur et des bouquets de palmiers majestueux, j’ai déposé mon ami, à même le sol tout pré d’un arbuste épineux qui pourrait lui servir d’abri en cas d’attaque en piqué d’hibou ou d’aigle pendant qu’il est encore recroquevillé. Je suis resté longtemps à observer ses battements de cœur à travers le mouvement des ses épines jusqu’au moment où il commença à montrer son petit museau noir étrangement mouillé et renifleur, sortant de son hibernation précoce et forcé. Sur la colline les passants et les touristes regardaient cet homme seul en train de fixer le sol, sans qu’ils aient le courage ou la curiosité de venir demander, peut être à cause de ma corpulence dissuasive. Quand l’hérisson « Gnifid » s’est remis sur les pieds, j’ai commencé par l’encourager à partir dans les broussailles, ce qu’il fit, paresseusement, me laissant, le temps de le photographier et le filmer à mon aise. Au revoir mon ami Temri « de Métameur », bienvenu dans cette oasis maritime de Souihel, là où tu trouveras certainement une taupière à la dimension de tes espoirs et la dimension de la liberté et du bien être. Lihidheb mohsen 05.10.13

vendredi 20 septembre 2013

Charba al Khwa

Charba-Al-Khwa Cette collation traditionnelledans le sud Tunisien, se prend le matin ou pendant le « gouté » de l’après midi. Composé de farine de Helba (blé + fenugrec) diluée dans l’eau ou le jus de palmier et assaisonner d’un peu d’huile d’olives. La Charba se fait aussi avec la farine de Sorgho et dans les deux cas peut être adoucie avec du sucre ou du miel. Dans les familles, on offre souvent ce met aux visiteurs qui arrivent entre les heures de repas…ce qui lui donne une valeur importante effective. Il y a aussi plusieurs anegdotes, boutades, blagues au sujet de la Charba. « Visage de Charba » pour les gens qui portent les traces du pots sur le front qui sont restés lors de l’ingurgitation, ou encore pour la couleur fade et délavée de certains visages couleur « Charba ». La mère de famille qui en allant à une Jehfa sur la charrette ou la camionnette, en train de crier à son fils « La Helba est dans le Jrab, faites vous une Charba, toi et ton pére ». « Oumma dirili charba walla sfifaa bizzit » « Wlidi mahnech el helba mak taw kif etghadditt ». Pour le pedigree et l’historicité du parcours de cette collation intégrée, locale, générale, sociale et à la porté de presque toutes les couches sociales et qui peut être un recours pour les pauvres, elle est plutôt liée aux paysans et agriculteurs sémi sédentaires. Toutefois, elle ne peut égaler la Zoumita, qui peut être un met complet et adopter par tout le monde et surtout les actifs sur les champs de travail en mer et sur terre. « Zid il mi, Zid edguig » ajoute de l’eau ajoute de la farine….Zid de l’eau, ajoute de la Helba… Lihidheb mohsen 20.09.13

mardi 3 septembre 2013

Chakchouka

Ô Chakchouka L’odeur de la chakchouka, cuite sur le bois, à midi, dans le taudis, jadis, embaumant l’endroit, droit, au milieu de l’oasis, de Souihel à Zarzis, avec une corne de piment vert qui domine l’atmosphère par son piquant, et moi, et moi, me faufilant à travers les barraudages tressés en tiges de palmes, en une sorte de porte d’aération pendant le canicule, j’entre alors guidé par le nez, vers le milieu de la cabane, titubant enivré par l’attrait de la chakchouka au ouzeff, avec un pain rond spongieux que mon Sidi, venait d’apporter de la boutique avec sa carapace viennoise granulée de cumin, un pain dont la mi absorbe bien la surface du met couvert d’une huile d’olive respirant le condiment… Bon, sans maman bien sur, car elle mangeait seule avec les petits enfants… Bref, on parle de cuisine maintenant, ces images culinaires, des plats légendaires, amis du bon peuple, caviar des pauvres, qui avec un oignon, une tomate et un piment, quelques tout petits poissons, plongeant dans un soupçon d’huile et d’eau de pluie… ainsi, assis sur des sacs de sucre en toile, autour d’un « tebsi » en poterie artisanale et une gargoulette ovale..À avaler les boulets de canon dedans, pendant que Sidi envoyait dans l’air des portions à notre chien blanc qui les happait au vol tout en remuant la queue en reconnaissance et satisfaction… Ainsi, sur ces images, sur la plage, de mon enfance, ……me revoilà encore, comme un ténor, comme un revenant des profondeurs de la mémoire, me voilà à soixante ans, en retraite, devant un événement tampon, entre subir et agir, entre obéir et décider….en effet, ce sont ma femme et ma mère, qui me provoquèrent, en duel, pour faire des taches ménagères, les travaux domestiques, avec toutes ses disciplines, intérieur et cuisine, mais j’ai fait forfait pour la machine à laver et ses boutons sophistiqués… Oui, j’ai accepté l’escrime à armes inégales, car, je suis paisible pour ma retraite, je ne fais pas de politique, je ne vais pas à la guerre et refuse toutes ses maniéres…Alors me voilà, seul dans l’arène, devant le marbre froid et le glaive du chaos intra muros, faut chercher la poêle, l’endroit des légumes et du sel, comment allumer par l’étincelle, synchroniser les écuelles, alterner les doses, parmi de milliers de choses, comme si c’étaient des obstacles pour me confondre et me déclasser…Mais, dans un bruyant tintamarre, d’ustensiles et d’idées noires…je me suis repris les esprits, pour soutenir le défi et gagner la morale du pari…j’ai commencé à chantonner, pour cacher ma maladresse, mon ignorance et ma paresse, mais, c’était grâce à Armstrong, Wonder, Clapton, Pavarotti…grâce à Dylan, Prévert, Piaf et Verdi…que j’ai pu me recréer une symphonie, une chakchouka bien garnie, des ingrédients de la gastronomie locale… Après avoir, verser, éplucher, couper, granuler, allumer, saupoudrer, assaisonner, laisser mijoter….au moment crucial où je devais mettre les centaines de petits poissons Ouzeff, que je devais décapiter pour éviter les sable des bronchioles…je me suis arrêté net, devant ces centaines de regards qui me fixaient, me suivaient, me hantaient, jusqu’au fond de mon âme…pour me décider enfin, pour satisfaire ma femme et ma mère, pour laisser passer et laisser faire, pour m’introduire d’une autre manière dans ces regards entreposés éphémères…. Et sur un fond de douleur et d’incompréhension, je me suis désolidarisé de mes compagnons, pour les déposer au fond de la poêle, avec ma moelle…malgré leurs yeux ronds. Pourtant, non abstenant, l’humour noire, la réalité sans fard, un monde simple sur fond ignare…la chakchouka était succulente, frétillante et piquante…je fus introniser cuissard cordon bleu, et tout le monde revint content à la maison, auprès des enfants et petits enfants, dansant, sur la musique et les chants. Lihidheb mohsen 03.09.2013

jeudi 22 août 2013

Patrimoine culinaire, Arabo-Berbère.

Bonne appétit mes ami(e)s, je suis désolé pour ceux qui ne sont pas à Zarzis, ou ceux qui ne sont pas Akkari. Zoumita, à base de farine d'orge, granulée dans l'eau et assaisonnée d'huile d'olive, accompagnée de pastéque, melon, cactus "figue de barbarie"....et peut être aussi mangé avec les oignons, les tomates, le piment vert, les raisons, les figues "karmouss".... La zoumita est mangée à la main, en formant des boulées remplissant le volume entre les doigts et la pomme "Abboud" et peut être aussi un plat principal. Les fellah, les bergers, la laboureurs, les marins, les cueilleurs d'olives, les ouvriers, les voyageurs, les étudiants à Tunis, en avaient fait leur allié de survie et d'auto suffisance dans les temps difficiles.

vendredi 9 août 2013

Bingo !!! Aich bil hariga sukkour Touabaa...cette dégustation unique dans la région, vient d'être confirmer par Si A.Miladi, étant usuelle au sud du Maroc. Un autre élément historiciste au sujet de la relation particulière entre Akkara et la Sagya el Hamra.

lundi 8 juillet 2013

Résistance de la fille du savon Il sentait bon, le savon, de cette fille, que l’on rencontre souvent, au fond, de touts les souks de la région, dont la ville de Zarzis foisonne en chaine tout au long de la semaine. Avec ses propres mains, elle faisait ce savon maison, à base de produits de récupération, huile d’olive, argile verte, aleo vera, ghassoul, herbes aromatiques, eau de roses, henné, ….en plusieurs combinaisons, dont elle connait bien le secret des potions, les doses méthodiques et l’usage esthétique. A base de produits biologiques, ingrédients spécifiques, elle proposait son savon en plusieurs formes artistiques, sympathiques, un poisson, une fleur, un crabe, un éléphant, une coquille, une voiture, un avion, la main de Fatma, une étoile de mer, un cancer, un poulpe, un bateau…. De toutes les façons, avec son stand et son exposition, personne ne la voyait, et les gens passaient fixés sur leur gastronomie galopante et seules quelques touristes ou étrangères résidentes, s’arrêtaient pour acheter et encourager. C’est ce qu’elle m’avait dit, amèrement, après nous être disputé ensemble, me prenant pour un curieux comme les centaines qui s’amusent à la « fixer » dans ses difficultés. Elle m’avait toutefois, permis de photographier ses œuvres et sa création, tout en me racontant, son parcours avec cette activité intégrée et éco amicale. Géniale, cette fille, qu’on pouvait passer sans l’apercevoir, mais dés qu’on engage un parloir, on découvre sa juste valeur, sa noblesse et sa rigueur. Malgré les multiples promesses, elle attend toujours, une main qui pourrait l’aider à améliorer son produit populaire et sa clientèle irrégulière. En effet, quand on voit dans les alentours, des usines fermées, des manufactures délabrées, des fours fermés, des hangars effondrés, des machines disloquées, des infrastructures désertées….victimes d’une politique machiavélique des deux anciens régimes, sponsorisés par le capitalisme sauvage, pour avorter les embryons de tout essor conséquent, on ne peut qu’estimer le geste résistant et courageux de cette jeune fille. C’était dans ce contexte que nos frères émigrés, avaient été lynchés haut et court, quand ils étaient persuadés à investir dans leur patrie, par le machiavélisme des instances politiques, la rapacité des banques, l’instrumentalisation du fisc et les approximations des études des risques. Bref, chapeau bas et faites donc comme moi, en achetant chaque fois, un savon aromatique, biologique et durable, dans ce commerce équitable. Un savon susceptible de nous purifier de notre médiocrité commune et nos faiblesses humaines. Lihidheb mohsen 08.07.2013

lundi 1 juillet 2013

Blitzkrieg sur Tataouine

Blitzkrieg sur Tataouine Il a fallu que je roule deux heures vers l’ouest, dans un après midi chaud d’une journée de sirocco. Hichem, Khallfallah, Guerguebia, Neffatia, Oued el Ghar, ….tout en prenant sans hésitation les stoppeurs, des paysans ou des ouvriers agricoles venus s’approvisionner en vivre et rentrer aux nouvelles fermes de plantage d’oliviers. Il parait que des milliers sont plantés et entretenus par l’irrigation et les soins, dans un milieu hostile et sec. Bien sur, en investigateur et passionné de la préhistoire, je ne manquais pas de leur demander s’ils connaissaient des endroits avec des pierres brulées et des coquillages. Entre les dunes de sable, les collines rocailleuses et les petits plateaux isolés portant encore, les traces des vagues de la mer d’autrefois, comme un collier au cou, avec des trous, jadis, pour les pieuvres et le mérou. Des montagnes, aux ossements de dinosaures mammifères et reptiliens au raz du sol, avec ça et là des troncs d’arbres fossilisés depuis de centaines de milliers d’années. Sans trouver de résistance, j’ai pris la ville par surprise et la traversa facilement jusqu’à son bout dans l’oasis de Rogba. J’ai occupé la « Rahba » la place, j’ai colonisé les Ksars, les bazars, les maisons dar dar…, j’ai pris en butin, l’huilerie et l’hôtel Gazala, la résidence de Bourguiba, en commençant par les fabriques de cornes de gazelles, aux amandes et miel. Miam, miam… Ainsi, Boughmiga le néanderthalien, descendu il y a trente ans en colère vers la mer, des montagne de Brourmet et Bougarnine surplombant Tataouine, le voila revenu, maintenant, en monstre aquatique amphibie « loch Ness », réinvestir ces espaces de highlanders, des braves résistants et des sept dormants. A propos de dormants…euh, voyons, après une révolution !!! …passons… Après un repos de guerrier mérité, dans l’oasis ombragé, avec du thé, du lait caillé et quelques verres sucrés de jus de palmiers, Boughmiga, enfourcha sa monture, vers l’aventure. Juste après la région touristique et le musée de la mémoire de la terre, au croisement entre arabes et berbères, il fit halte, comme Rommel autrefois, dans l’attente de Montgomery et les alliés exténués par le désert. En effet, comme si vous étiez présents, l’endroit est un guet apens, un goulot d’étranglement, pour les éventuels assaillants, infanterie, blindés ou même l’aviation. Accueilli pour une population paisible de « Goundi », Boughmiga parvint en vain, au premier blockhaus, un mastodonte de fer et de béton, avec un trou pour le canon. Au fond, Boughmiga, avait constaté qu’il n’avait rien, les mains nues, ni eau, ni bâton, mais pour un néanderthalien, c’est rien. De là, il monta s’accrochant à quatre pattes dans les parois d’une tranchée creusée à même la pierre et couverte discontinuellement par de colossales dalles de ciment. Quand il devait passer à ciel ouvert il se faufilait furtivement pour éviter les rafales des Hurricanes, les Spitfires, ou les Hurribombers. Heureux que la sueur qui lui tombait dans les yeux n’était pas du sang, Boughmiga « Fritz », continua jusqu’à une sorte de grand complexe souterrain, avec une grande salle et plusieurs autres chambrettes adjacentes qui auraient servis en quartier général pour . Des graffitis, au charbon, étaient partout sur les murs, trahissant les passages des dizaines, de jeunes Tataouini, de France et de d’Italie. Soudain, le bruit assourdissant des bombes, retenti et le choc fit frissonner la montagne, pendant que le grand canon anti-aérien, à moitié sous terrain, déchirait le ciel par ses salves meurtrières. Sous le regard hagard d’un beau lézard, surpris de cette étrange créature époustouflée et imposante, Boughmiga se réveilla, de ce « blitz », ce moment éclair, sur l’histoire des ses « frères » morts stupidement dans toutes les guerres. Il continua quand même, la prospection des casemates, une à une jusqu’au sommet du plateau, luttant contre le vertige, la soif et la fatigue. Avec un genou révisé, un poumon amorti, des reins macro-lithiques, et une tête heureusement bornée et déterminée, ça s’arrange dans touts les cas, il suffit de croire en soi. Toutefois, il ne manqua pas, profitant de l’écho des vallées et l’entonnoir des tranchés, de formuler à haute voix un discours à la population locale, excédée par le flux et reflux des alliés, des « axiotes », des Gaulois, des Fellagas…. « Salamaleykoum mes amis, bandes de Goundis, je m’excuse de cette intrusion dans votre bastion, dérangeant ainsi, votre quiétude et vos honorables habitudes. Je sais, je sais, que vous êtes bien intégrés et vous ne faites pas de mal, ni en amont ni en aval de votre cycle comportemental… Restez-y mes amis, ce sont vos espaces naturels, éternels, et ce dérangement des humains, que vous subissez ainsi, est conjoncturel sans appel. Paix sur vous, mes amis Goundis ». Dans l’oued d’en bas, j’ai commencé à observer les pierres, les arbustes et les plantes et les travaux des hommes pour se frayer un bout de terrain capable de produire un olivier ou un figuier. Bien sur, je suis hanté par la préhistoire et quand j’ai trouvé une grosse pierre, ressemblant à une meule géante et pendant que je la retournais glissant ma main entre elle et le sol, j’ai senti un léger mouvement sur le dos des doigts de ma main et « je ne vous dirais pas » la taille du scorpion qui en était la cause, heureusement, il était en légère hibernation et sujet à une léthargie salvatrice dans ce lieu isolé. Certainement, Boughmiga était protégé par la « Baraka de Sidi Boujlida ». Le soir, dans sa grotte, Boughmiga, révisant les péripéties de la journée, dans le ventre de la mère terre, dans l’histoire, dans les risques extrêmes et suicidaires, il a convenu, que lui aussi était un véritable « monstre », un monstre de paix, d’amitié avec les hommes, les animaux, les êtres et la matière. Dieu merci pour ce bonheur infini. Lihidheb mohsen 20.05.2013

vendredi 21 juin 2013

Emir Belarbi Bechir

L’Emir Ben Larbi Béchir C’était l’initiative de mon éditeur, pour une cérémonie de signature d’auteur, de mon premier livre sur le silence de la mer. C’était amer, le sujet, sur les clandestins disparus et naufragés, mais le fait d’avoir brisé le blocus et le blocage, à mes écrits et mes ouvrages, grâce au tourbillon de la révolution, est un événement important. Organisée avec une association, qui avait étrangement, sans prévenir fait l’absent, dans un fameux restaurant réputé pour ses poissons, cette cérémonie, était une première dans le domaine et la matière. Plusieurs amis, sont venus dont certains informés par facebook, d’autres par l’éditeur ou le restauratueur, des Allemands, des Français, des Suisses, des Italiens…des Tunisiens et des Tunisnennes aussi , des intellectuels, connus à Zarzis et ailleurs. Une quanrantaine de personnes, assez suffisant par la qualité de leur engagement pour la culture, l’humanitaire et le social dans note pays. N’ayant pas participé à l’organisation de la cérémonie, je me suis limité à amener avec moi, mon frére Jaafar, émigré en Allemagne et mon grand ami de toujours Belarbi Béchir, un brave type, presque aveugle, pére de cinq enfants dont deux malades chroniques, ouvrier débrouillard, qui aurait creusé au moins trois cents citernes en trouant carrément la terre de ses mains perforeuses. Je l’ai présenté aux participants et me suis occupé de lui comme il se doit, pour une personne mal voyante et peu habituée à ce genre de lieux. La présentation de mon livre « Mamadou et le silence de la mer », la discussion et les débats se sont très bien passés et plusieurs personnalités ont pris la parole pour defendre leurs points de vues au sujet douloureux de l’émigration clandestine. Une Dame avait aussi crié manifestement la nécessité de garder nos enfants chez nous, car l’Europe est saturée et ne peut plus supporter d’autres émigrés, sans que personne ne s’est offusqué de cette partisane de la départimentalisation des humains dans des tiroirs étanches. A la fin, Monsieur le directeur de la maison de culture fit un discours et m’offrit un certéficat, Monsieur le directeur de la Bibliothéque fit de même, Monsieur Hassan Filali inspecteur de français, parla longuement de la relation de Boughmiga avec les établisements scolaires et le corps enseignant et mon éditeur, le grand Amor Benhamida, penseur, auteur et philanthrope, eut l’idée géniale de m’offrir un olivier, comme il se doit pour un Akkari, digne de ce nom et chevalier de la terre et la mer en même temps. Tout de suite après, j’ai lu un poéme « la baie des esclaves » que j’avais écrit depuis quelques années, au sujet de cet endroit de la plage réservé autrefois aux anciens esclaves de Zarzis, que j’ai remis à l’un des mes amis noirs présents, pour qu’il le remette au restaurateur, dans un geste implicite de libération définitive méritée et de rappel de droit sur cet endroit. En sortant du restaurant, à Sidi kbir, l’émir Béchir n’était pas là et personne ne put me renseigner sur son absence, car je voulais honorer sa participation dans la compassion et certaines actions à la mémoire des naufragés morts dans le mer dont l’enterrement avec respect de parties de corps humains trouvés. Il me raconta plutard qu’il était sorti de la salle pour repondre à un coup de fil, mais pour y revenir il avait peur de bousculer les Dames présentes et préféra se retirer en Taxi couteux vers sa maison. Pour attenuer ma colére, je l’ai invité à ce qu’il plante lui-même l’olivier offert, par ses mains de sagesse et de création et que sa « Baraka », puisse attenuer la violence des hommes pour une paix durable. Ainsi est fini, la cérémonie, grace à Amor mon ami, sans tapage ni bruit, avec un minimum requis, mais un grand souffle de compassion et de solidarité invisti, dans la conscience humaine collective, pour un monde meilleur. Lihidheb mohsen Zarzis 29.05.2013