vendredi 21 juin 2013

Emir Belarbi Bechir

L’Emir Ben Larbi Béchir C’était l’initiative de mon éditeur, pour une cérémonie de signature d’auteur, de mon premier livre sur le silence de la mer. C’était amer, le sujet, sur les clandestins disparus et naufragés, mais le fait d’avoir brisé le blocus et le blocage, à mes écrits et mes ouvrages, grâce au tourbillon de la révolution, est un événement important. Organisée avec une association, qui avait étrangement, sans prévenir fait l’absent, dans un fameux restaurant réputé pour ses poissons, cette cérémonie, était une première dans le domaine et la matière. Plusieurs amis, sont venus dont certains informés par facebook, d’autres par l’éditeur ou le restauratueur, des Allemands, des Français, des Suisses, des Italiens…des Tunisiens et des Tunisnennes aussi , des intellectuels, connus à Zarzis et ailleurs. Une quanrantaine de personnes, assez suffisant par la qualité de leur engagement pour la culture, l’humanitaire et le social dans note pays. N’ayant pas participé à l’organisation de la cérémonie, je me suis limité à amener avec moi, mon frére Jaafar, émigré en Allemagne et mon grand ami de toujours Belarbi Béchir, un brave type, presque aveugle, pére de cinq enfants dont deux malades chroniques, ouvrier débrouillard, qui aurait creusé au moins trois cents citernes en trouant carrément la terre de ses mains perforeuses. Je l’ai présenté aux participants et me suis occupé de lui comme il se doit, pour une personne mal voyante et peu habituée à ce genre de lieux. La présentation de mon livre « Mamadou et le silence de la mer », la discussion et les débats se sont très bien passés et plusieurs personnalités ont pris la parole pour defendre leurs points de vues au sujet douloureux de l’émigration clandestine. Une Dame avait aussi crié manifestement la nécessité de garder nos enfants chez nous, car l’Europe est saturée et ne peut plus supporter d’autres émigrés, sans que personne ne s’est offusqué de cette partisane de la départimentalisation des humains dans des tiroirs étanches. A la fin, Monsieur le directeur de la maison de culture fit un discours et m’offrit un certéficat, Monsieur le directeur de la Bibliothéque fit de même, Monsieur Hassan Filali inspecteur de français, parla longuement de la relation de Boughmiga avec les établisements scolaires et le corps enseignant et mon éditeur, le grand Amor Benhamida, penseur, auteur et philanthrope, eut l’idée géniale de m’offrir un olivier, comme il se doit pour un Akkari, digne de ce nom et chevalier de la terre et la mer en même temps. Tout de suite après, j’ai lu un poéme « la baie des esclaves » que j’avais écrit depuis quelques années, au sujet de cet endroit de la plage réservé autrefois aux anciens esclaves de Zarzis, que j’ai remis à l’un des mes amis noirs présents, pour qu’il le remette au restaurateur, dans un geste implicite de libération définitive méritée et de rappel de droit sur cet endroit. En sortant du restaurant, à Sidi kbir, l’émir Béchir n’était pas là et personne ne put me renseigner sur son absence, car je voulais honorer sa participation dans la compassion et certaines actions à la mémoire des naufragés morts dans le mer dont l’enterrement avec respect de parties de corps humains trouvés. Il me raconta plutard qu’il était sorti de la salle pour repondre à un coup de fil, mais pour y revenir il avait peur de bousculer les Dames présentes et préféra se retirer en Taxi couteux vers sa maison. Pour attenuer ma colére, je l’ai invité à ce qu’il plante lui-même l’olivier offert, par ses mains de sagesse et de création et que sa « Baraka », puisse attenuer la violence des hommes pour une paix durable. Ainsi est fini, la cérémonie, grace à Amor mon ami, sans tapage ni bruit, avec un minimum requis, mais un grand souffle de compassion et de solidarité invisti, dans la conscience humaine collective, pour un monde meilleur. Lihidheb mohsen Zarzis 29.05.2013

samedi 8 juin 2013

Qui a vu Khansa !!

Qui a vu Khansa !! C’était un préposé du patrimoine, qui est venu me livrer la jeune fille jusqu’à mon bureau à la poste de Zarzis, en me sommant de veiller à ce qu’elle finisse son travail dans de bonnes conditions de rapidité et d’efficacité. A vos ordres, chef, répondis-je en moi-même, tout en observant cette nordiste qui débarque toute seule dans le sud, sans méfiance ni réserves devant la phallocratie prédominante en vogue dans l’esprit de certains. Elle était jeune, sportive, assez belle, pour passer inaperçue dans le décor aussi archéologique soit-il. Bref, il parait que nos intérêts se rejoignent et comme elle est venue, pour les besoins de sa thèse, indexer, homologuer et répertorier les sites et stations préhistoriques, sur une carte assistée par GPS, ce serait aussi pour moi, une occasion pour servir ma région et en mettre en relief la richesse de son patrimoine et son histoire. Bien sur, Boughmiga le néanderthalien, n’attendait que ce genre d’occasions pour participer à la vulgarisation de notre patrimoine historique dans les régions du sud. Ces régions négligées par le régime mercantiliste de l’ancien président, par la médiocrité en vigueur et aussi les tergiversations entre disciplines, influences et archéo-patriarcats. Ainsi, pour une fois, Boughmiga, trouva une compagne à la hauteur de son rythme turbulent et fougueux, une amazone des temps modernes, une passionaria déterminée, une « skaw » fidèle à ses origines… qui le suivit au pas, sans la moindre défaillance dans son professionnalisme, ni dans son méthodisme ou son autonomie comportementale et conceptuelle. Toutefois, malgré sa perspicacité et son expérience dans la prospection, le constat et la collecte des indices de l’activité humaine dans la préhistoire, elle était aussi favorable et permissive aux approches acquises sur le terrain et confirmées par Boughmiga dans le mouvement de l’action. Pendant toute une semaine, nous partions tôt le matin, vers les diverses stations situés autours de la ville de Zarzis, dans un balayage méthodique et rigoureux. Avec son GPS « Global positionning system », elle précisait et cartographiait les endroits et relevait leurs latitudes, longitudes et altitudes par rapport au niveau de la mer. Nous avions effectués quelques dizaines de stations préhistoriques et Boughmiga laisse à Kenza, l’exclusivité des déductions et interprétations scientifiques. Elle était très surprenante, surtout quand elle n’avait pas trouvé de moyen de transport pour Ejdaria, à cause d’une grève locale, elle fit une vingtaine de kilomètres à pieds, avec des sorties à droite et à gauche de la route, pour inspecter les sols et chercher le silex. Il faut imaginer une belle fille sur une aussi grande distance, dans la chaleur, la solitude et l’absence quasi totale de toute voiture ou activité humaine. Quand je n’étais pas libre, je programmais son parcours à l’avance sur des zones que je n’avais pas bien prospecté, et la plaçais pour balayer une partie de la colline de Solob à Ejdaria, et une deuxième sur la dorsale marine de Souihel. Sur cette dernière, pendant que je conduisais la voiture postale deux heures après l’avoir déposé sur la colline, je l’ai vu au sommet, à un kilomètre de distance, en train de se baisser, aller, revenir, tourner en rond à la recherche des rares silex en cet endroit qui était inhospitalier pour l’homme primitif. Un autre jour, je l’avais déposé pour voir la dorsale de Ras Edhahra, en la convoyant à pieds pour dépasser les habitations avec leurs chiens et lui fournissant mon bâton de bois d’olivier pour s’en servir en cas de besoin. A midi, pendant que je stationnais devant la mairie, pour attendre ma femme, en lisant un livre et regardant l’arrivée de ma femme dans le rétroviseur, J’ai vu Khansa en train de traverser la route vers le marché municipal, avec un pas encore frais et une démarche vigoureuse. Chapeau Mamzelle !!! C’était sur le plateau de Guergabia, que Khansa, m’avait battue par dopage d’âge. Ayant fait plusieurs heures de marche passionnée, avec la découverte d’extensions inconnus de stations préhistorique, j’ai tenu le coup sans brancher avec la conscience inavouée de mes limites physiques et le rapport poids, temps, âge et mouvement. Pourtant, ce n’était que le lendemain, pendant que j’étais comme toujours en train de remplacer mes agents de la poste grisées par leur laxisme antirévolutionnaire, en distribuant les télégrammes et le courrier des banques, quand un grand camion fonça sur moi dangereusement, et lorsque j’ai sauté vers le bord de la route j’ai senti une douleur atroce dans le muscle de la jambe comme si un projectile m’avait atteignis. Instinctivement, j’ai commencé à regarder derrière moi, pour voir l’agresseur, mais quand je n’ai remarqué personne en fuite ou suspect, j’ai compris que c’était une déchirure musculaire dû entre autre à l’effort colossal effectué ces derniers jours au rythme de Khansa, l’imbattable. Depuis, j’ai boité pendant quelques jours sans pour autant m’arrêter de marcher et investir les espaces et finir notre tache commune de quadrillage historiciste de la région. Toutefois, Khansa et moi, Boughmiga, avions accomplis notre devoir, dans un temps record, sans répits ni tords, sans défauts ni erreurs, sans regrets ni remords, avec beaucoup de passion et d’amour pour nos ancêtres communs, néolithiques et néanderthaliens, …avec un sentiment de devoir accompli, malgré la médiocratie, l’incompréhension et la bureaucratie…dans un paysage fixiste de fossiles tendancieuses et infructueuses. Vive l’histoire de nos grands parents humains, gloire à notre histoire depuis la préhistoire, gloire à Khansa, qui représente la femme Tunisienne, éduquée, libre, travailleuse, intelligente, responsable et merveilleuse à l’image de notre pays, celui de la paix, de l’humanité et la prospérité. Lihidheb Mohsen Zarzis 20.05.2013 http://zarziszitazarzis.blogspot.com