mardi 25 mars 2014

El Ghrabate,

Ghrabatt …entre Boughrara et Guerguebia Tout en traquant une information selon laquelle l’une des écoles de la région aurait une collection de silex recueilli aux environs, une traque sans succès et sans la moindre piste, c’était des gens que je prenais en stop, en allant aux marchés traditionnels de Médenine le dimanche et Hassi amor le mardi, qui m’avaient signalé l’existence de Hinchir Ghrabatt, à quelques kilomètres au sud ouest de la bourgade du même nom et ce malgré mes maintes sorties autour de cette région dont je connais la plupart de ses sites préhistoriques, Drablia, Ariguett, Oued Bouhamed, Maydher, Nabch edhib, Hassi soltane, Guerguebia… J’ai foncé donc dans cette direction sur une piste brouillée, ensablée, rocailleuse quelques fois, en spirale, traversant les oliveraies, les terres laissées pour le pâturage, montant et remontant des dunes de sable abordables pour ma petite voiture grâce à une pluie gracieuse survenue il y a deux jours. Sous les yeux intrigués des bergères, à qui je ne pouvais demander de renseignement à cause de la difficulté de leur approche et leur opacité vestimentaire, pour se protéger du soleil et des intempéries, dans un paysage aussi découvert. Ce qui me poussa à aller encore plus en avant malgré la hauteur des dunes qui faisaient barrage à la piste et la perte graduelle de celle-ci dans les champs d’oliviers infinis. Après trente minutes de volant, chahutant mais aussi amusé par le calme et l’espoir de la découverte…sans parvenir à situer le Hinchir Ghrabatt…je me suis arrêté pour monter au dessus d’une très grande dune pour prospecter les alentours et me situer…mais le paysage était uniforme et il n y avait que des oliviers à perte de vue et sans le moindre sailli de terre qui ressemble à un Hinchir. J’ai alors décidé de rebrousser chemin mais comme je ne rentre jamais sur le même parcours, j’ai pris un semblant de piste se dirigeant vers le nord et qui s’est avérée très longue et difficile. A un moment il m’a fallu traverser un oued encore en cru, ce qui est très rare dans ces régions, et dus manœuvrer soigneusement pour remonter vers l’autre berge de l’un des alluvions de Oued Bouhamed. Là, sachant par expérience que les abords des oued, avaient été des lieux de repos et d’activité humaine préhistorique, j’ai prospecté immédiatement ce endroit, sous les aboiements des chiens d’une « Nezla » lointaine…et pu constaté qu’effectivement mon premier ancêtre est passé par là, pendant le paléolithique inférieur à cause des éclats de silex, les pierres taillées et le peu de brulis…pendant que la stratigraphie de surface n’a révélé qu’un cumul insignifiant de passages à travers deux lamelles et un trapèze manifestement laissés par des néolithiques en déplacement. Toutefois, je devrais encore revenir pour élargir mon espace d’investigation et terminer la lecture de cette zone qui m’a échappé durant mes années de liaison intime avec la région de El Ghrabatte et sa région. Comme pour toutes les stations et sites préhistoriques du sud, j’ai réussi à tresser des relations vivantes et fructueuses grâce à « l’humanité » de mon approche et l’intégration de mes mouvements et chaque fois que je rentrais d’un périple vers Médenine, je ménageais le temps pour passer et caresser du regard, les restes sonnants et trébuchants de mes aïeux. Une fois, juste au début, quand je commençais à évaluer la qualité de l’endroit, j’ai arrêté ma voiture sur la route vers Zarzis, et alla en ligne droite perpendiculairement vers le sud, à travers les oliviers et dans les labours, daga daga, regardant seulement devant moi, daga daga, dans un appel irrésistible et une attraction magnétique et télépathique…jusqu’au moment où je me suis penché et cueilli un grand et long silex d’une dizaine de centimètres en forme à la fois de lame, poignard, grattoir, …et revint sur mes pas vers la voiture avec cette offrande et cette victoire sur le conditionnement des instincts et des réflexes et comblé par ce rendez-vous historique à travers les âges et les brassages. Toutefois, je peux confirmer que toute la région de Ghrabatt est très riche en restes paléolithiques et quelques stations néolithiques vers l’embouchure d’Oued Bouhamed et sur le lagon de Khallfallah. Par la même occasion un hommage particulier est adressé aux habitants de cette ville naissante et sa région, qui n’avaient pas hésité à participer par l’information et l’encouragement. Lihidheb mohsen éco artiste Zarzis 25.03.2014