jeudi 24 mars 2016

Djarba autrement

A partir de Zarzis, la terre pleine, il fallait braver la mer, les barrages militaristes, le sirocco brulant, speeder avec les vagues de sauterelles...pour parvenir à l'Île de Djerba. A Houmt Souk, la principale agglomération et le pole administratif et culturel, Boughmiga avait deux heures de liberté et commença sa marche à partir du rond point allant vers El May et Zarzis. Il pris donc le trottoir gauche vers la cité industrielle, avec vent fort en face et des projectiles volants provenaient des fameux déchets, qu'il évitait au dernier moment. Un sac poubelle en plastique s'accrocha sur un arbuste et Boughmiga ne put admettre cette déformation de la nature. il l'arracha alors des branches et le garda dans la main en attendant une poubelle qu'il ne trouva pas tout au long des boutiques de services de droite et gauche. Ce n'était que devant un grand espace commercial qu'il trouva une poubelle gardée du vent par une grosse pierre au fond, qu'il déposa son retour à l'envoyeur, tout en se demandant, pourquoi ces mastodontes de la consommation ne garderaient ils pas leurs emballages à la source et en débarrasseraient le monde !!. Bien sur, comme d'habitude, malgré un bon moment de vagabondage devant les étalages, rien ne l'interpela et ne dépensa rien, par conviction et non par le fait qu'il n'avait pas grand chose effectivement. il était surtout frappé par le contraste flagrant entre le nom de la grande surface et la teneur de la littérature proposée dans ses vitrines. une diversification des titres, auraient été convenable et en adéquation avec la culture en vigueur sur l'Île au moins. Plus loin, j'ai pu admirer de vieilles constructions derrière un haie de cactus, en contraste avec les nouvelles maisons à étages. On pouvait encore voir les domes et les troncs de palmiers utilisés pour maintenir les toits. A quelques dizaines de metres, s'érigeait encore un vieux olivier, visiblement pluri-centenaire, avec deux troncs tordus et usés par le temps et un feuillage encore vert et saint comportant des fruits en fleurs de la saison. Juste en face, une grande inscription disait, Djerbautrement, qui résumait un peu, la nature millénaire de cet endroit, son enracinement dans le temps et son ouverture désintéressée sur le monde. Ayant cherché un café populaire, pour se reposer un peu et terminer son livre en poche sur le conflit nord sud concocté depuis les Romains, mais les locaux étaient visiblement destiné aux touristes et les nantis. Il continua à marcher du rond point "le voile" vers la gare et fut agréablement surpris de voir en plein milieu de cette petite ville, une maison gardant encore son grand jardin traditionnel, avec des figuiers et un labour animal comme il fallait. Voilà, un petit partage, de valeurs locales de cet endroit merveilleux, Djerba autrement, comme elle était faite, hospitalière et accueillante, sans se laisser avoir par les tendances prédominantes, le tourisme galopant et mercantiliste, l'urbanisme dévastateur et le consumérisme polluant et dépaysant. Lihidheb Mohsen 24.03.2016

mardi 1 mars 2016

Djerba, mosaïques.

Oui Djerba mosaïques, mais elle reste une Île mosaïque, au singulier, tant la diversité, ethnique, culturelle, conceptuelle et historique, sont encore disponibles à vu d'œil, à la surface de notre curiosité et sur le plateau offert par les civilisations antérieures et la sagesse humaine. Avec des restes préhistoriques insignifiants, les périodes Puniques, Romaines et Islamiques, avaient laissé de belles empreintes et de beaux tremplins pour un monde meilleur. Autour des grands sites historiques, comme Meninx, Aghir, Bourgou, Ghizen, Guellala... il y a encore les restes des villas bourgeoises et militaires, construites sur des monticules à une proximité relative de la mer et dont les différentes sortes de mosaïques, les morceaux de murailles peintes dans toutes les couleurs organiques et ferrugineuses d'autrefois, les restes des murs travaillés et à l'architecture artistique...témoignent de ces périodes importantes. Avec une numismatique assez faible en surface allant en dégradant de Meninx, Ghizen, Guellala..., l'art de la mosaïque, à prédominance blanche, y est aussi retraçable dans toutes ses étapes, voir, grossier, moyen, avec de la pate de verre pour arriver au stade de la perfection. Encore une fois, Boughmiga, en tourbillon de constat et de préservation, avant les labourages, l'asphaltage et les constructions,témoigne de la valeur historique de cette Île, qui reste un musée ouvert et accueillant pour tous. Lihidheb Mohsen éco artiste 25.01.2016