dimanche 29 janvier 2017

Citoyenneté et dignité Zarzis.

Pour son assemblé générale, l’association citoyenneté et dignité, aujourd’hui 29.01.17 dans les locaux de l’école de pêche, avait réuni ses activistes et d’autres nouveaux membres, dont, Abdallah Charrad, Abdelkrim Kaouach, Hassen El Ghoul, Salem Fréa, Lihidheb Mohsen, Karim Mejai, Nejib Boujnah, Abdallah Atia, Ali Bouaicha, Mohamed Labiadh, Salem Zouagha, Mounir Abichou, Mohamed Souei, Rached Abichou, Abderrahman Souei, Houcine Dbili, Hamed Jlidi…. Après la lecture des procès verbaux et de l’acceptation générale des comptes, un débat fort intéressant eut lieu. Sous la présidence de Si Boujnah voici l’abréviation des interventions. Charrad : mots d’accueil et orientation de l’asso avec remerciement aux donateurs. Kaouach : lecture du procès verbal et des activités diverses. Dbili : dénonce le manque de soutien par les Zarzissiens de Tunis et déplore la dévalorisation du musée municipal. Fréa : lecture de la tenue des comptes. Mounir Abichou : polarisation sur l’olivier et la mer comme base de développement et de dignité. Zouagha : le financement du commissariat de la culture requiert l’identité culturelle de l’asso et la gestion de la voiture bibliothèque mobile revient au commissariat sachant que les points de lecture à Zarzis sont desservis régulièrement. Bouaicha : rationalisation de l’approche, un collectif associatif. Mejai : rajeunissement de l’effectif associatif, cibler les jeunes membres des groupes limitrophes. Souei Rahman : revivre d’urgence la verdure d’El Gataaya et rouvrir le puits artésien cimenté, équité pour la distribution des dons entre les cultivateurs et les pêcheurs de toutes les régions, le contrôle des rejets des salines. Lihidheb : insister sur le rôle supra associatif de reprise des projets irréalisés que l’ACDZ avait finis conjointement. Souei Mohamed : Engagement optimiste à la bonne gestion d’El Bibane, résoudre les problèmes par la concertation, mise en relief des valeurs de la région d’Ejdaria. A la fin, l’ancien secrétaire général, distribua des attestations aux donateurs, aux conférenciers et aux militants et avec le président dressa une liste de onze personnes pour la nouvelle équipe, qui ne serait pas très nouvelle, à part l’activité escomptée. Toutefois, avec les espérances et les « willings », c’était une bonne occasion de rencontres et d’échanges d’idées.

samedi 28 janvier 2017

Portraits et sagesse 99

Hedi Charrad Prof d’histoire, Si El Hédi, un militant politique comme le disait bien lui-même quand on l’avait proposé pour une association, avait toujours eu une tendance unioniste arabe avec un élan révolutionnaire manifeste. Toujours dans le paysage opposant depuis le temps de Bourguiba et Boughmiga se rappelle encore que pendant une manif interdite pour la cause palestinienne, il scanda devant les farouches BOP, « Ya nidham ya jaban ya amil lamriken », (pouvoir poltron aux yankees espion), au risque de motiver l’arrestation de tout le monde et provoquer une confrontation. Un exemple clair de son courage, son engagement et son militantisme durable. Toujours présents dans les actions politiques et les marches de la révolution du peuple, avec une proximité permanente avec le syndicat local, véritable incubateur des mouvements populaires. Actuellement, il reste fidèle à ses principes mais très actif dans l’association Zita pour la protection du patrimoine et fait avec l’équipe au lycée deux mars Zarzis, de belles initiatives et des expositions grandioses. Respect et reconnaissance à Si El Hédi Charrad.

mardi 24 janvier 2017

Patrimoine de Zarzis

Enfin, une nouvelle équipe pour l’association, des jeunes, motivés, déterminés, lucides et intellectuels, prennent la gestion de ce domaine délicat, pour la sauvegarde des richesses patrimoniales de la région. En Effet, Si Lassaad Syayha, Si Youssef Lassouad, Si Sadok Hafiane, Si Mohamed Ali Zridett….auraient certainement du travail à faire et des initiatives à prendre. Toutefois, le paysage historique a été bien établi et évalué par les équipes précédentes dont Si Mohamed Zair, Said Chelbi, Mohamed Dhaoui, Mohamed Abichou (Jilani), Dhaou Frea, Salem Labiadh, Ali Drine, Mohamed Jalouali, Mohamed Triki, Abdelghaffar Dchicha, Ahmed Labiadh, Amor Jbeli, Hassen Msallem, Mokhtar Labiadh, Abdesslem Khouildi, Abdessami Jaziri, Slah Mzalouat, Nouredine Mnaffakh, Lihidheb Mohsen, Rachida Gdaiem, Ahmed Ouercheffani, Hédi Charrad, Mohamed Zran, Haj Amor Mtimet, Salem Frea, Noureddine Sraieb, Abdelmajid Dhouib, Abdelkrim Kaouach, Hassen El Ghoul, Tahar Zran, Mounir Abichou, Abdelmajid Oueriemmi, Mohamed Brik, Mohamed Khnechil…qui chacun de sa part, avaient participé la valorisation du patrimoine local et des valeurs de la tradition dans la région. Cette nouvelle équipe, serait appelé à concrétiser certaines préoccupations voir, la sauvegarde du patrimoine, la concertation et la vulgarisation du patrimoine patrimoine, la restauration de Henchir El Kalakh et le Borj d’El Bibane, l’homologation des sites et stations du primitif et du romain, la reconstruction de Bordj El Hissar de Zarzis ville et des cinq ksars du littoral uniques au monde, la collecte des traditions orales et culinaires, ainsi que les techniques de pêche et de culture de la terre et de l’olivier, la création d’un musée agricole comprenant toutes les machines de l’exploitation ainsi que les tracteurs anciens, les moissonneuses batteuses, les véhicules, les charrues… Un semblant de programme assez difficile à réaliser à cause du rythme assez moyens des motivations et de l’engagement social, mais une série de programmes et étapes, pourraient prendre certains sujets réalisables et reprendre d’autres à terme. Malgré que deux sujets peuvent être considérés primordiaux et urgents, la reconstruction du ksar et du Bordj ainsi que le musée agricole, il serait toujours possible d’aborder touts les sujets en même temps tout en donnant à chaque critère sa chronologie de réalisation. On ne serait pas étonné de l’élan de ces jeunes, de l’ère moderne, de l’après révolution, de la liberté de décision et le libre arbitre, sans l’hégémonie de l’état ni le scepticisme des sponsors potentiels, pour exceller dans cette tache commune et la remise en place ce qui avait été détruit par des tendances irresponsables. Bien sur, ce qui avait été détruit suite à l’initiative de la mairie, devrait être reconstruit avec l’aide de cette dernière. Cette reconstruction est beaucoup plus importante que le projet du nouveau local, que les élus, jusqu’à maintenant ne méritent pas. Depuis l'indépendance, la gesion de la municipalté était presque toujours mécanique, sans ambition, sans perspectives et sans projets, en dehors de la gestion de tout le jour qu'un aide comptable pourrait faire seul. Il va falloir rendre à césar ce qui appartient à césar, pour le valoir. Il y a des priorités comme il devrait y avoir du bon sens. Lihidheb Mohsen 22.01.17

mardi 17 janvier 2017

Portraits et sagesse 98

Hechmi Bouaouaja Quelques fois, il suffit d’un rien pour influencer ou rediriger la vie d’une personne, un mot, un geste, une attitude, un conseil…seraient suffisants. Ainsi, Si Hechmi Bouaouaja, avait fait une belle carrière intelligible et conséquente. Instituteur chevronné au début, il était parmi les biens instruits de sa grande famille, avec Si Ahmed Bouaouaja propriétaire de l’auberge Sonia que la région porte encore ce nom jusqu’aujourd’hui. Avec le boom touristique et l’essor foudroyant de l’hôtellerie, il se convertie en gestionnaire brillant pour faire le directeur financier puis le directeur d’hôtel, une tâche très réussie et tout le personnel travailleur témoigne encore de la droiture et l’amabilité de sa personne. Dans les débuts de Boughmiga avec le tourisme, il se trouvait en tant qu’aide comptable stagiaire dans le bureau même de si El Hechmi, qui ne manqua pas de courtoisie, de professionnalisme et d’encadrement. C’était avec lui qu’il apprit ses débuts en langue allemande surtout avec la traduction quotidienne des menus du midi et du soir qu’il faudrait dupliquer tout de suite en français, anglais et allemand. Bien sur, il était en marge de l’esprit mercantile sauvage et prônait plutôt une gestion humaine et raisonnable. Il était aussi un grand supporter et encadreur de l’équipe de football d’El Mouensa qui fusionna plus tard avec l’ESZ. Bien sur l'établissement gigantesque du tourisme traditionnel, avait besoin d'un visage culturel et bien pensant et Si El Hechmi fesait bien l'affaire pour redorer la tendance capitaliste rapace, mais même pour ce rôle, il l'avait dépassé par une approche intelligente véritable et un autre tourisme convivial. Avec autant de chances et d’opportunités, Si El Hechmi Bouaouaja, garda toujours sa fidélité à son intellect et se comporta en homme dans toutes les situations, sans aucune tentation vers l’esprit des grandeurs ou la démarcation des valeurs. Respect et reconnaissance à Si El Hechmi Bouaouaja.

vendredi 13 janvier 2017

Anthropopolis, un site paléo confirmé.

En tant que chauffeur et éventuellement acheteur livreur, puisque retraité, je récitais par cœur, la liste des recommandations en légumes et fruits de saison. Il avait fallut donc que je parte tôt, pour faire un circuit en auto et joindre le tout dans un seul mouvement jusqu’au bout et à bout portant. Comme d’habitude le plan était là, visite d’un site puis le marché et rentré au café pour les échecs puis aller en ville pour raccompagner ma compagne à la maison. Le site visé était une découverte par hasard pour Boughmiga, qui depuis deux ans au moins, ne l’avait pas parcouru, malgré le labour et les effets des intempéries sur le sol. Sur la route, il fut surpris, encore une fois, par la beauté de la nouvelle mosquée au bord du chemin et s’arrêta un bon moment pour contempler son profil blanc devant les rayons d’un soleil brillant du levant. Un endroit merveilleux réveillant les vieilles croyances stoïques et la crédulité humaine, au point que devant l’instrumentalisation actuelle de la foi, la sérénité des fidèles automatique, était parfaite et paisible. Une contemplation profonde, dans la quiétude du passé, dans la beauté de la foi idolâtre, dans la bonté naturelle des gens….devant cet édifice pour les croyants de passage sur la route de Zarzis Bengardane, renforçant par les couleurs, la beauté architecturale et les dômes et minaret, la mystique de la communion avec la divinité. Une mosquée, dans nulle part, par son aura et sa simplicité, était suffisamment capable de réveiller, dans une personne croyante mais pas pratiquante, des sentiments profonds de piété et de solidarité humaine. Sur place, ce n’était pas fameux, l’endroit était ensablé par les vents et les rats avaient faits des centaines de trous sous forme de petites taupières inter communicantes, très utiles pour l’aération et l’irrigation de l’intérieur du sol et l’économie des rares gouttes de pluies. Profitant des rayons du soleil montant, Boughmiga cherchait les silex sous les reflets et s’attardait à recevoir les bouffées de chaleur dans un mois de janvier assez froid. Marchant sur des monticules dont certains étaient soufflés par le vent, d’autres grattés par les charrues des tracteurs, seuls des éclats d’œufs d’autruche ou Moa anciens prédominaient sur le terrain. Ces morceaux de carapaces d’œufs, avaient un caractère particulier, car presque toutes étaient des rectangles, des triangles, ou carrés de la même dimension et avec un chaos légèrement organisé. Il y avait aussi un petit nombre d’éclats, malgré la couche de sable recouvrant l’endroit. De toute la visite, avec quelques lamelles et tranchants grossiers, une seule pièce était magnifique, comme un bâton plat de base bal, à la couleur beige et avec une pointe au bout, qui aurait servi les ancêtres en tant que lamelle, en tant que scie édenté, en tant que pointeau et peut être aussi en tant que tête d’armure. En plus des autres pièces que j’avais trouvé les deux autres visites anciennes d’il y a deux années, on peut affirmer que cet endroit, sans grande installation humaine, était du paléolithique moyen-moyen, et la grande moitié de meule primitive trouvé à une centaine de mètres de là ou la petite pièce découvert du sable du coté sud n y ajoutait rien. Toutefois, on peut dire que les autres sites, qui n’étaient pas très différents, s’éparpillaient tout autour de cet endroit et la qualité du travail sur le silex était légèrement mieux. Pendant que les autres endroits étaient à trois cents mètres les uns des autres, le méga site néolithique n’était qu’à deux kilomètres à vol d’oiseau au plus. Bien sur le génie humain ne tarit jamais et des glissements vers l’avant étaient possibles aussi bien que les évolutions unilatérales des uns pendant que les autres gesticulaient encore dans des techniques archaïques. Encore une fois, on peut dire, que Zarzis anthropopolis et même tout le sud Tunisien, étaient globalement paléolithique malgré les percés formidables du néolithique autour du lac El Maleh et dans le Sahara. Après une heure de marche dure, en plein dans le sable, tout en sueurs, Boughmiga repris le chemin du bled, une trentaine de kilomètres, pour retrouver les hommes, au pays de la léthargique des hommes. Labés, labés, Hamdoullah, Hamdoullah, Bgueddach, Bgueddach, Aychi Aychik….Blabla bla blablabla….en attendant d’aller manger, dormir et peut être rêvé mieux. Une uniformité, un unanimisme inquiétants, jusqu’à l’aube des temps. Raison de plus, dans ce marché de village, le produit le plus cher, était des figues séchées bio, à douze dinars le kilogramme, un paradoxe, en plein dans une région pleines de figuiers. D’ailleurs il était totalement interdit d’abattre un figuier ou un arbre fruitier dans un périmètre de trois kilomètre autour d’une mosquée quand celle-ci était écologique et amie des peuples. Les prix étaient aussi exagérés pour les dattes, pendant que l’endroit était reconnu dans tout le sud pour être un réservoir de palmiers fruitiers pour les hommes et pour les bêtes. Ainsi, quand on subit le consumérisme galopant, on reçoit sur la face sa pollution et aussi le fait de retirer certains produits locaux de la consommation générale pour les revendre plus chers sur les étalages des grandes surfaces ou dans les marchés. Bref, juste un coup d’œil, un clin d’œil de compassion et de solidarité avec les siens, pour que Boughmiga, aille s’escrimer virtuellement aux jeux d’échecs avec plusieurs personnes à la fois. Entre Zarzis anthropopolis, ou anthropoconsommation ou encore anthropopollution, il va falloir choisir avant de choir. Lihidheb Mohsen 13.01.17

samedi 7 janvier 2017

Ziane et zitoune à Zarzis.

En effet, aujourd’hui 07. Janv. 17, au Lycée 2 Mars, l’association Ziane relevant de cet établissement, ses élèves, ses cadres, avec la collaboration du commissariat régional de l’agriculteur et le comité local des fellahs, avaient organisé une journée d’étude et de sensibilisation au devenir de l’olivier et son rôle historique dans la vie de la région. Juste ne entrant le visiteur était surpris de voir le nombre d’objets et manuscrits relatifs à ce sujet dans une sorte de musée ouvert, parlant de l’histoire récente de Accara. Des tamis en tiges de régimes de palmiers, des couffins pleines de feuilles d’oliviers, du charbon, des décilitres, des pompes artisanales, des sortes d’huiles d’olives, des olives de table, des olives séchées de toutes sortes, des écrits divers sur le sujet, des lampes à pétrole, des Primus à pompe, un « Bagabaw » vagabond sorte de cône dorsal servant l’ouvrier à faire le va vient pour le transport des olives entre le silos et l’entonnoir de la presse, une tente imposante avec ses ustensiles comme la meule, le gros plat en poterie avec son couvercle en palmes tressées…une mise en force dans le processus de l’huile d’olive allant de l’idée, le plant, …..jusqu’au produit fini. Il n’en est pas fini, d’après les intervenants du commissariat de l’agriculture, de l’institut de l’olivier, du représentant des fellahs, car malgré les efforts des anciens à transformer les produits des éponges et du cheptel en oliveraie verte, la production à l’unité s’amenuise et les arbres ont un besoin urgent de rajeunissement. En effet, plusieurs personnalités avaient bien expliqué à coup de discours télé projetés, les cotés techniques de cette richesse ancestrale et les nécessités la mise à niveau de sa production à l’échelle internationale. Monsieur le commissaire était compréhensif vis-à-vis de la création d’un musée agricole sur l’huilerie de Gaufretteau, mais invita les associations et la société civile dont la mairie, à prendre en charge la question et gérer sa réalisation. Ce projet, pourrait être le symbole de l’ouverture des établissements sur leur milieu et une implication de tous les partis à mettre la main dans la patte de l’action directe concertée. Au moins six interventions fort intéressantes aussi que les interventions du public dont celui du représentant du comité des agriculteurs. Entrecoupée par une pause café, cette approche conceptuelle et réconciliatrice, était for réussie. Une convention écrite était distribuée pour sa mise en cours de préparation entre les établissements de l’éducation et le commissariat régional de l’agriculture, pour planter des arbres fruitiers dans les cours des écoles, une initiative louée par plusieurs militants pour l’écologie et la verdure. Pour confirmer ce nouvel élan, un grand technicien de l’agriculture, planta un olivier dans la cours du Lycée 2 mars et montra les diverses étapes de ce plantage et les divers mélanges en engrais, en sables, en eaux. Monsieur le commissaire avait dit, que si les ancêtres voyaient les trous que l’on avait préparés, ils seraient certainement déçus, pour cela il avait fallu encore creuser la terre. Au bon milieu de la journée, tout le monde fut invité à prendre « Me teyessara » de plusieurs plats en poterie alignés sur les tables sous les applaudissements des élèves, fêtant les traditions culinaires locales et mettant en relief la gastronomie des anciens. Du Aiche avec de l’huile d’olive, du Aiche avec de la soupe, un couscous mesfouf avec beaucoup de légumes vertes, un couscous melthouth avec du très petit poisson, du potiron, des fèves et du piment vert, un couscous avec du osban et du mehchi el hejjala couvrant tout le plat jusqu’au bord. Une ambiance festive et bain d’appétits avec l’histoire commune et les traditions locales. Un grand bravo, aux cadres du Lycée, à l’association Zita, aux partenaires de l’agriculture, aux intervenants et surtout aux élèves, dont la présence et l’engagement étaient totaux et jusqu’au bout. A la prochaine pour un paysage muséologique et agricole meilleurs. Lihidheb Mohsen

jeudi 5 janvier 2017

Société locale, un parcours particulier.

(Mot prononcé en arabe à l’occasion du séminaire organisé à Zarzis par l’association citoyenneté et dignité.) Dans le cadre d’un aperçu global sur l’histoire contemporaine de la presqu’ile de Zarzis et sa région, dans une lecture qui se veut juste, sans tomber dans l’approche facile, les explications partiales ou la narration des faits selon l’optique du vainqueur et le maitre de la période. Pour cela, cette approche essaie d’être crédible, historiciste et responsable. On peut donc affirmer, que la sociabilité naturelle, qui est devenue progressivement une conscience civique brute, était le résultat direct des rapports agricoles et économiques et les relations durables prédominante entre les gens…au point de voir naitre une répartition des rôles entres les tribus et les minorités pour trouver les Ouled Foulen dans l’oliveraie et la culture, les autres dans la mer et les pâturages, certains dans les services serviles de la ville, les juifs par exemple meublaient les secteurs du commence, de l’artisanat et de l’usure financière, pendant que les gens de couleurs se retrouvaient bien dans les troupes folkloriques tout en travaillant comme tout le monde dans les autres domaines. C’était une sorte de convivialité positive selon la nature des choses et les particularités humaines et celles de la terre et de la mer. Par cet engagement et cette intégration totale avec les éléments ambiants, les gens ont pu chevaucher la nature selon le climat, les saisons et les conditions. Cette sédentarisation sporadique sur le littoral Est de la plaine de la Djeffara, avait amené la société à la nécessité d’admettre le conquérant et composer avec un fait accompli imposant surtout après la défaite de la ville de Sfax, de l’ile de Djerba…et l’impossibilité géographique de résister dans des montagnes ou des maquis. L’installation de cette population juste sur le littoral et à la portée des canons des assaillants, avait participé à accepter amèrement les conditions des conquistadors. Une situation qui était aussi, un argument pour traiter avec l’ennemi et prévenir un massacre inévitable, surtout quand d’autres voulaient vainement faire la guerre sur la presqu’ile et la mettre en danger majeur. Un rapport inégal des forces, qui avait poussé la société locale à gérer intelligemment la situation et continuer une résistance latente, permanente et efficace, foncièrement opposée à la déstabilisation des valeurs ou la christianisation des mœurs. A travers l’histoire, la société locale, avait toujours assimilé les intrusions et les nouveautés, comme la religion musulmane dont les valeurs avaient été intégrées totalement dans la vie quotidienne et la conscience commune. Aussi, comme les techniques de pêche aux éponges avaient été imité des grecs et des maltais qui organisaient des compagnes de descentes sur les pâturages d’éponges du littoral du sud tunisien, les techniques de jardinages dans les oasis, de la pêche côtière avaient été importés de la région de Mauritanie. Une société locale dynamique, qui avait accompagné le mouvement national destourien, le travail syndical libre et le soutien inconditionnel à la révolution Algérienne. Cette prédisposition confirmée, avait aussi permis l’accueil et l’intégration de milliers de familles fuyant le fascisme en Lybie et la famine prépondérante d’alors. D’ailleurs, les minorités, étaient toujours à leur aise et les confréries religieuses comme les Tijania et le soufisme spirituel, trouvaient une réelle quiétude. D’un autre coté, la promotion sociale des individus acquise et reconnue, se base sur le favoritisme familial et tribal, propulsant les uns à obtenir une fonction et d’autres à se consacrer à un créneau d’activités salvatrices. Un «repêchage » fort répondu dans cette société classique obligeant les favorisés à permettre aux autres une éducation, un travail, une activité….souvent résultat d’une parenté de mariage et de solidarité inter tribale. Une manne, dont on peut retracer le parcours maintenant, quand on se demande, pourquoi cette famille était à prédominance lettrée, ou cette famille travaille à la poste ou celle là avait émigré à Tunis…dans un aboutissement normal des relations de mariages permettant le rapprochement entre les familles et les tribus et unifiant la défense et l’exploitation des terres limitrophes. Cette échelle sociale, était aussi possible pour les bons travailleurs, les marins chevronnés, pour accéder au titre de Raïs par l’acuité visuelle, la lecture du climat et de l’horizon à l’œil nu ou la capacité de viser les éponges dans les profondeurs de la mer. Cette promotion légitime, permettait aussi un respect général, une alliance de mariage promettant et peut être aussi des visées sur le poste honorifique de cheikh du village, de notaire, ou de dignitaire. C’était une porte ouverte, de succès et d’affirmation, grâce au travail et le respect général, et qui ne se construit que véridique et sur le long terme. Avec le temps, cette population paysanne, était passé du stade de la solidarité nécessaire, la défense commune et le travail pour la survie, au féodalisme économique sur la mer et sur la terre, quand les moyens d’exploitations passèrent du collectif à l’individuel. Les familles moyennes et influentes parsemées dans toute la région, comme le firent plus tard les tamiseurs politiques pour maitriser le bled, avaient simultanément une bête de somme pour la charrette, le labour, le transport, la moisson…et en même temps un chalutier à quatre canoës pour la pêche aux éponges. Une sorte d’investissement dans les activités de la terre et celles de la mer, sans laisser la moindre occasion de s’attribuer des ressources. Dans toute cette période, l’attitude envers le protectorat était sans équivoque, un refus catégorique et définitif, laissant la place à certaines compositions avec les nouvelles techniques d’exploitation motorisée de la pêche et de l’oliveraie. Une attitude, qui donna à la résistance un caractère global et latent, participant dans toutes les péripéties politiques et soutenant activement la révolution Algérienne. Dans cette optique, les marins transportaient les informations du Sahel vers le Sud et infiltraient les leaders clandestinement à travers les frontières marines jusqu’à Tripoli. Les bergers aussi convoyaient les munitions et de la nourriture aux combattants de la montagne. Comme dans toute société saine et évolutive, cette région avait opté pour la compétitivité entre les tribus, entre les familles et même les individus, pour performer la productivité, rationnaliser le travail et faire comme l’autre, pourquoi pas, tant que c’était un créneau promettant. Un concours permanent et général qui participa à un certain équilibre général des possibilités, mais qui ne put connaitre ses limites en créant malheureusement une certaine animosité vorace entre les gens, encore nuisible jusqu’à nos jours. Une animosité locale, qui assécha le paysage social où tout le monde se tassait stoïquement et ne pouvait en sortir qui ceux qui furent promus dans d’autres villes. Il n’est pas donc étrange, de voir, comment les grandes personnalités d’origine locale, venaient d’ailleurs pendant l’intellect de la place marinait dans une sauce piquante et amère sans perspectives d’avenir. Une sorte de plafonnage collectif, réduisant les chances par un alignement général et une rétrogradation unanimiste. Comme l’avait dit un responsable de la première heure, les Accara s’entretuaient pendant que les usuriers faisaient des affaires Bien sur l’avènement de l’émigration, tout d’abord vers Tunis pour tenir les cafés et la restauration, elle fut aussi un tremplin pour d’autres afin de partir à l’étranger, dans des couloirs presque organisés, laissant le savoir faire, la main d’œuvre locale et les différentes techniques traditionnelles en souffrance. Un flux migratoire sans grande intégration dans les pays d’accueil, se basait sur la ghettoïsation culturelle et le transfert de fonds pour l’amélioration des conditions du bled. Un système qui était aussi tombé dans le plafonnage des chances pour reléguer l’éducation à un rang mineur. Une forme de d’auto cristallisation autours des valeurs, qui malgré l’apport incontestable du tourisme et son ouverture sur le monde, il avait aussi subi cet enfermement dans des couloirs étanches et conceptuels. Un tourisme qui s’était limité à la mer, le soleil et la plage sans grande curiosité au sujet de l’homme et sa condition et servant juste les nouveaux riches du pays. Pendant que l’émigration massive, de la main d’œuvre, puis de ses familles, avait relativement foiré malgré les possibilités immenses d’intégration et de s’inscrire en tant qu’arabo musulmans dans la civilisation humaine. Seuls la vague d’importation des tracteurs agricoles et le transfert de capitaux investis malheureusement dans la construction, étaient des cotés positifs de ce rush humain. Dans ce contexte, malgré les difficultés de la vie, les compromis obligatoires, les contradictions à admettre et l’acceptation du fait accompli, une certaine sagesse s’était cristallisée progressivement, avec les valeurs de sagesse de l’islam et la politique du possible et du réalisable. Cette sagesse qui poussa la société locale à puiser jusqu’au fond dans les possibilités des richesses de la région et transformer par exemple les produits de la mer, en oliveraie verdoyant et en cheptel nombreux, comptant sur elle-même et ses richesses acquises. C’était peut être l’un des rares endroits, où le rôle de l’état et sa contribution dans l’économie, était fort négligeable et les gens ne faisaient rien aussi pour inviter les autorités à investir ou promouvoir. C’était plutôt le contraire, quand l’office des terres domaniales s’appropria les milliers de pieds d’oliviers nationalisés des colons qui les avaient à leur tour pris aux fellahs pour rien, ou quand les salines et la pêcherie, restèrent aux mains du pouvoir. Effectivement, cette sagesse locale, se manifesta à toutes les occasions et toutes les épreuves, que ce soit lors du flux de refugiés de la Lybie, lors du vide sécuritaire total de l’après révolution ou lors des efforts communs contre toutes les formes de violence. Pour cela, l’idée de crée l’association citoyenneté et dignité germa, afin d’asseoir une concertation générale et une approche de convivialité entre les gens et entre les intellectuels de la région. Une initiative proposée par les fondateurs Messieurs, Abdallah Charrad, Hassen El Ghoul, Salem Fréa, Abdesslem Khouildi, Mcharek Salem, Lihidheb Mohsen, Abdelkrim Kaouach…et tant d’autres, afin de déconstruire l’animosité légendaire des Accara entre eux et proposer un modèle comportemental de respect et de conséquence. Lihidheb Mohsen

mercredi 4 janvier 2017

Le retour du guerrier, chasseur cueilleur.

En relation idyllique avec ses ancêtres du paléolithique, Boughmiga reprend sa passion de ratisser les terrains non encore labourés et qu’il connaissait déjà, par les amas de coquillages, d’escargots, de brulis, de silex, d’écailles d’œuf d’autruche, meules, de broyons….et qu’il visitait à plusieurs reprises pendant une dizaine d’années, en fonction des pluies, des vents, des labours, du climat….pour tomber à chaque fois, sur des pièces uniques. Il avait répertorié une bonne centaine de stations et de sites primitifs, dont une vingtaine pourrait faire un musée chacune. Un dilemme difficile car Boughmiga a été largement dépassé par son action vorace et fit ce qu’il pouvait pour laisser aux générations futures, leur mémoire et référence humaine. Faute de moyens, il n’avait pas pu faire un grand musée au niveau des ses trouvailles et resta en mouvement avec son petit musée in officiel et hors normes. Il n’a pas pu se débarrasser de son aversion de tout ce qui est réglementé, ni se libérer de la castration intellectuelle des dictats totalitaires. Cette fois, après la canicule de l’été, déconseillée particulièrement et les intempéries de décembre, Boughmiga se décida enfin à grignoter du terrain et alla dans quelques endroits encore sans labours et assez riches. Il réduisit un peu ses partis d’échecs tapageuses et démoniques au milieu d’un public fidèle au café culturel de Souihel, pour visiter certains endroits, à marcher durement entre les sillons et détecter des objets grâce à la réflexion du soleil. Malgré le grand plaisir des trouvailles, Boughmiga ressentait aussi une certaine faiblesse visuelle et un certain vertige suite à l’avc de l’année dernière. Tant pis, il avait déjà fait ce qu’il fallait et ce ne sont désormais que des compléments qui ne remettraient pas en question l’identité historique des endroits. Il y a toujours un grand travail statistique et de conservation qui reste à faire d’une façon durable et lisible pour les éventuels exposant de 2050. Il faut reconnaitre que le paléo était présent dans tout le sud Tunisien sans l’île de Djerba où le néolithique était existant mais faible. Pour ce dernier, il était très fort dans le coté sud du lac El Maleh et assez présent à El Gtoo, Rouiss, Khachm El Kelb, Ejdaria… Pour ce qui est du Romain, on peut constater que le site de Mininx est le plus grand et le plus prédominant sur le plan industriel quand on traitait les coquillages pour les colorants et les potions du garum alimentaire à exporter. En deuxième lieu Gyktis la ville qui n’avait pas été très habité et ses activités étaient de courte durée. Bien sur, on peut reconnaitre le taux d’habitation en fonction de l’amas et la couche de bris de poterie aux environs d’un site. Ziane était fort peuplé et pour une grande période et sa poterie avait de belles gravures en relief comme celles de Souk El Guebli à Djerba, une particularité qui dénote d’une stabilité humaine et une maturité culturelle importante. Par ordre décroissant on peut les apprécier consécutivement ainsi, Mininx, Gyktis, Ziane, Mdayna, Bourgou, Souk El Guebli, Ghizen, Guellala, Nebch Edhib, Essnam, Nfidhet Mohra, El Bibane, Gtaayet Echih, Laarej…. Ainsi, Boughmiga renoua avec son rythme habituel et son action écologique et éthique, pour faire son bain de compagne, sa fusion avec l’ambiant et son contact avec l’histoire…et revenir, au café culturel tard dans la journée, sans que personne ne sache où il était, et battre les partenaires aux échecs impitoyablement, dans une agressivité vorace et infaillible, dans un mélange d’instinct et d’intelligence….retraçant le parcours de l’homme, dans la paix et la sagesse des hommes. Lihidheb Mohsen 04.01.17

lundi 2 janvier 2017

Livres, en attendant une autre dizaine.

Mamadou et le silence de la mer" pour le drame des émigrés clandestins à partir du sud de la mediterrannée et un autre "tourbillon de pollens tunisiens", au sujets des péripéties de la" révolution et autres textes et poémes. En attendant la découverte d'un éditeur pour plusieurs autres publications en arabe et en français....sur les mêmes sujets écologiques et humanistes.