samedi 19 août 2017

Les vénérables concitoyens.

Il faut dire que malgré le faible taux de racisme, l’étouffement des différences de celui-ci dans la convivialité naturelle, le dépassement des couleurs physiques par l’accentuation sur la morale et l’équitable utilité sociale….les concitoyens de couleurs, étaient quand même dirigés implicitement vers les services et le plafond des rôles moyens. Il y avait bien des musiciens, des circonciseurs, des femmes marieuses, des cuisiniers des grandes occasions, des combattants, des fellahs, des marins, des muezzins, des charbonniers….mais comme toujours, une personne pouvait faire deux ou trois travails selon les saisons, les circonstances et les occasions. Ce plafond légèrement en dessous de celui convenu pour les autres et qui pouvait paradoxalement s’avérer avantageux et libérateur…versait aussi dans le secteur de la coiffure…surtout pour les jeunes dont certains avaient commencé à la capitale Tunis, qui était une tête de pont pour l’émigration naissante. Cette fois, Si Messaoud Abdou, grande figure des années soixante dix, coiffeur moderne, était revenu, comme tant d’autres, appelé par le tourisme naissant et le boom des services à Zarzis Djerba. Si Messaoud Abdou, Merimi, Ouriemmi, avait commencé son travail de coiffeur dans le premier grand hôtel de la région, pour sortir ensuite et ouvrir un petit salon juste devant l’établissement touristique. Avec beaucoup de nouveautés, les grands miroirs dans lesquels on se voyait presque pour la premiére fois, avec la coupe espagnole, avec les brillantines, les gels, les épilations au fil, le séchoir, le lavage et essorage de la tête carrément, les frictions des oreilles jusqu’au cou, les coups de ciseaux dans le vide à chaque coupure des cheveux, les pulvérisateurs magiques des parfums, l’indispensable pierre d’alun « cheb » après rasage, la petite meule murale pour aiguiser les lames, quelques photos de célébrités d’autrefois, Hached, Chaker, Bourguiba, Nasser, Kadafi, une gravure de Sidna Ali avec la tête de l’ogre, une carte du monde arabe….et comme toujours une clientèle dans une attente joyeuse. L’endroit du salon de coiffure de Si Messaoud Abdou, était aussi culturel et les débats, sans beaucoup de sérieux, étaient pleins de taquineries et de complaisances. Auprès de Si Jilani Bouali Baaroun, son prédécesseur, la carte du monde arabe était concentrée sur le moyen orient, avec la concentration sioniste encore embryonnaire, au milieu, en bleu, qu’il signalait avec amertume, dénonçant les pays limitrophes et leur passivité. Une prédication, un constat précoce, qui, sans croire à la violence, avait couté très cher au monde depuis un demi-siècle. Si Messaoud Abdou, avait touts les jeunes pour son salon de coiffure moderne et sa position au milieu du village touristique. Avec son léger sourire permanent, sa sagesse, sa délicatesse, son humour fraternel et son humeur conviviale, il ne faisait rien pour attirer les gens car il était aussi bien, le centre culturel, l’attraction permanente et le lieu de rencontre de la majorité. D’une gentillesse extrême, il avait été seulement embrigadé par la confrérie des Ettijania, pendant ces dernières décennies pacifistes, à cause de son humilité et sa dévotion. Une affiliation sociale, qui à part un léger retrait pendant les vendredis et les occasions religieuses, n’avait pas affecté sa relation humaine et professionnelle avec les gens. Dans cette ambiance d’aisance économique relative, Si Messaoud, eut plusieurs enfants, dont Ali Ouriemmi, politique imminent de l’après révolution et Fethi, un grand moniteur des chemins de fer industrielles françaises. D’après lui, il aurait conduit un train de plusieurs milliers de tonnes de carburants à travers l’hexagone et participa directement à la formation des jeunes pilotes de la voix ferrée. Grâce à l’éducation de Si Messaoud, ses enfants réussirent dans la vie et constitue à tout le monde, une bonne référence de piété et de sagesse. Lihidheb Mohsen 19.08.17

dimanche 13 août 2017

Reconstruction du Bordj, de Zarzis.

Suite à l’invitation de l’association de sauvegarde du patrimoine de Zarzis, Si Mohamed Noureddine Dhouib, ingénieur chevronné travaillant à Tunis, avait présenté un projet conceptuel et technique, visant à la reconstruction du Bordj de Zarzis, détruit dés l’indépendance dans des circonstances douteuses et sous des prétextes ridicules. Construit aux alentours de 1770, par Ali Bey, ce petit fort à pont levis et des miradors dans les coins, perché sur un monticule de pierre, au milieu de l’oasis, avec aussi un puits à l’intérieur pour assurer l’alimentation en eau en cas de siège…et résister aux razzias des tributs Nouayels de la Lybie, participa à l’installation progressive des habitants et la création d’un petit centre d’échanges et de convivialité. Entouré de cinq ksars de plaine en bord de mer, phénomène unique dans la région, il y avait aussi une ruelle totalement ombragée d’arbre et complètement couverte par une végétation touffue, plusieurs marabouts signalant aussi certains sages des tribus, des km et des km de haies de cactus fleuris ou fruités….qui avaient été, détruits méthodiquement, à la hache de l’ignorance, à la dynamite de la bêtise et aux niveleurs du nouvel conseil municipal. D’après Si Dhouib, le rôle du délégué et son gouverneur, était radical soi disant dans le sens d’éradiquer tout ce qui est ancien et la ville perdit ainsi, une grande partie de sa mémoire. Voilà donc, une belle initiative, visiblement sérieuse, pour la reconstruction du Bordj, au jardin de la délégation et pourquoi pas, la reconstruction de l’un des cinq ksars de cet oasis maritime gigantesque. L’association du patrimoine, s’engagea à entreprendre les démarches préliminaires, le suivi du projet et son exécution, pendant que Si Mohamed Noureddine Dhouib, confirma sa disponibilité à cet effet et sa position privilégiée à Tunis pour les contacts de rigueur avec les différents ministères. Une bonne initiative, qui pourrait être suivi par d’autres, capable de reprendre la mémoire collective de l’oubli, au service de la culture, du tourisme et l’histoire. Avec la satisfaction collective pour cette orientation, les anciens de la région, Si Nourridine Sraieb, Si Abdelmajid Dhouib, Si Abed Bouhafa, Si Béchir Nebhani….et d’autres, pourraient dormir en paix, car leurs souhaits seraient exhaussés, Inchallah. Lihidheb Mohsen 13.08.17

Hommages à la femme.

Au bord de la mer, à la mémoire, La fête de la mère, ce jour même, Rim rame à la dérive, des olives, Pour atteindre l’ultime gloire. Ils sont plusieurs enfants, Avec des difficultés naturelles, Et des besoins d’assistance pressants, Qu’elle couve sous ses ailes. Rim avait trop à faire, De gestion de l’association, De stage et de formations, Et des thérapies longues et sévères. Il faut voir comment une femme, Se démène, dans un monde masculin, Se bat, s’escrime en grande Dame, Pour de meilleurs lendemains. En tant qu’une femme, en tant qu’une maman, En tant que militante de l’humain, En tant qu’assistante dans les soins, On lui resterait toujours reconnaissant. Ainsi, aujourd’hui, journée de la femme, mère, Avec du respect et de la reconnaissance, Elle eut droit à un certificat, En tant que meilleure femme du Djeffara. Malgré qu’elles restent toutes les mêmes partout, Les femmes rurales et les autres actives, Rim, remplie la vie associative Et s’occupe des enfants jusqu’au bout. Lihidheb Mohsen 13.08.17 En reconnaissance à Rim Labiadh, de l’association des autistes Zarzis, honorée par l’organisation Nabdh pour la paix et l’humanité.