lundi 31 décembre 2018

Tawaassol Zarzis.

En collaboration étroite avec l’ADDCI, le Mercy Corps, les droits de l’homme Médenine et l’école 7 Mars de Bengardane, la jeune association Tawaassol de Zarzis, avait organisé un séminaire le dimanche 30 décembre 2018 à l’hôtel Eden Star, sous le titre « le rêve de l’autre coté », pour une approche de sensibilisation relative au sujet de l’émigration légale et la migration clandestine. Une campagne, qui se voulait sensibiliser à une immigration positive et informée tout en soulignant un accompagnement juridique aux refugiés, demandeurs d’asiles et immigrés clandestins. Inauguré par l’allocution de Monsieur Anouar Abdennebi, président de l’association, en présence d’une cinquantaine de personnes, ainsi que par le Docteur Faouzi Khenissi assistant du maire de Zarzis, débuta par l’intervention de l’activiste écologique Lihidheb Mohsen, qui parla longuement des mouvements humains à travers l’histoire et la légitimité naturelle des espèces à une mobilité répondant aux divers motifs de survivances. Plusieurs textes et poèmes avaient été lus, sur la migration clandestine à partir de la Libye et la Tunisie depuis le début du millénaire. Toutefois, il avait formulé une certaine prédication appelant à l’irrévocabilité de l’universalité de l’homme, ses préoccupations et son avenir. Tout en restant apolitique et global, Lihidheb avait parlé de l’attraction irrésistible des pays du nord et paradoxalement, leur refus d’admettre le droit à chacun de se déplacer et son droit au bien être. De son coté, Si Mongi Slim, président de la croissant rouge régionale de la croissant rouge de Médenine, avait animé ingénieusement des débats sur la question des débats et demandeurs d’asiles. Supervisant aussi un grand foyer d’accueil et d’hébergement, d’une centaine de personnes de nationalités diverses, il parla des conditions acceptables de ce travail humanitaire et la nécessité de l’accompagner par le coté juridique et selon les conventions internationales. Car, comme il l’avait dit, on ne peut exiger un bon accueil à nos émigrés clandestins et autres qui sont partis en Europe et faillir à son devoir envers les arrivants en Tunisie. Après la pause café, Si Oueriemmi, du bureau d’emploi de Zarzis, avait parlé des conventions bilatérales en matière d’émigration avec l’Italie et la France, tout en parlant des différentes étapes de recrutement, de constitutions de dossiers et de suivis. Un nombre d’informations très importantes et nécessaires pour connaitre ses droits et ses devoirs, dans la légalité et l’esprit des conventions. Quand à la grande intervention de Monsieur Lazhar Jouili, magistrat à la cours de cassation et expert dans différentes organisations de l’ONU, avait abordé le sujet de son coté global tout en axant sur le coté juridique et les différents cas de figure en Italie et ailleurs. Il parla de la loi universelle de 1951, donnant le doit de chacun à l’exil et l’interdiction absolue de le refouler sous n’importe quel prétexte. Comme la Tunisie, avait accueillie plus d’un million de personnes en 2011, dans de bonnes conditions d’hospitalité et d’humanité, il avait aussi palé des flux migratoires clandestins partant de l’Afrique vers l’occident. Dans l’après midi, deux films documentaires avaient été projetés, l’un sur l’abandon scolaire, un sujet de plus en plus préoccupant, et l’autre sur le rêve de l’autre coté, une chimère fantasmatique dont les déceptions se font occultés par amour propre. Un grand merci pour ses apports d’informations et de sensibilisation, à Monsieur Abdennebi président de Tawaassol, l’Addci, les droits de l’homme Médenine, les jeunes élèves de Bengardane, Messieurs, Mongi Slim, Si Oueriemmi, Lazhar Jouili, Faouzi Khenissi, Mohamed Trabelsi (croissant rouge locale), Chamseddine Marzoug (activiste au cimetière des inconnus), Mme Kaouach ainsi que les valeurs journalistes, Chaala Mejai et Si Kaouach. Lihidheb Mohsen.

Festival de l'olivier à Zarzis 2

Cette fois, c’était l’approche scientifique de l’événement, organisée par l’association de citoyenneté et dignité dans l’espace de l’école de pêche, samedi 29 décembre 2018. Après les présentations de Si Kaouach et Charrad, Si Abdallah Attia avait pris en main la gestion des interventions et des débats. Avec la présence, Ô combien importante du commissaire régional de l’agriculture, Si Ali Bouaïcha, l’absence de certains était notoire et regrettable, dont, les élus que ce soit au parlement ou à la commune, la représentation de la commune elle-même, l’union des patrons Utica, l’Union des fellahs, l’Ugtt, les milliers d’élèves, les centaines de profs, les centaines d’instits, les dizaines d’associations, les propriétaires d’oliviers, les huileries…. »ken me ihinn Allah ». Toutefois, le niveau était très respectable et tout les intervenants étaient d’un grand apport en idées, constats, savoir faire et constats. Il parait le gouvernorat de Médenine, se base sur trois secteurs économiques importants, les produits de la mer, l’oliveraie et l’élévage. Sans entrer dans les détails, car un petit livre aurait été programmé pour reprendre les principaux points, il avait été question, de toutes les étapes de l’huile d’olive, depuis le plantage, le labour, l’entretien, la cueillette, la presse, la production, la consommation, le stockage, le vente, la consommation. Messieurs Slah Lichiheb, Mounir Abichou, Si Dhaou de l’office de l’huile, avait bien relaté touts les détails se rapportant à cette richesse centenaire de la région. Ils avaient donné une dimension scientifique et pratique à ce secteur et répondirent aux questions des présents, dans un débat, aussi riche et constructif. Regrettant de ne pouvoir reprendre les informations en détail, on se limiterait à certaines idées dites à cette occasion. - La région comporte quatre millions et demi de pieds d’oliviers. - Une bonne partie de l’oliveraie de Zarzis et Djerba, devrait être rajeunie dans les brefs délais. - Le labourage devrait être modéré sans trop le faire ni en profondeur ni moins encore superficiellement. - L’enrichissement des terres par l’humus organique des restes d’animaux, d’arbres et de broyage des olives. - La protection des maladies et des insectes nuisibles par des moyens écologiques et organiques pour atteindre l’équilibre naturel. - Le transport et le stockage et le traitement des olives cueillies dans de bonnes conditions d’hygiène et de rapidité. - Utiliser des ustensiles adéquats à la conservation de l’huile d’olive, tout en évitant les bidons en plastique et ceux qui auraient servis pour des produits chimiques nocifs. - Les meilleurs silos de conservation de l’huile, restent les futs en inoxydable et les enphores anciens en poterie. - Le rajeunissement d’une partie de l’oliveraie, pourrait engendrer un plus value compensateur des frais et du manque à gagner pendant la période de recroissance, dans la vente du gros bois, de plus en plus demandé. - L’empreinte carbone de l’olivier est très positive à l’échelle planétaire et cet arbre « sacré », possède plusieurs atouts d’utilité, d’intégration et de durabilité. - Pendant les années de sécheresses, l’olivier se met à l’auto régulation, en fermant ses pores et ses veines au monde extérieur et se suffit à lui-même, jusqu’à des jours meilleurs. - Le transport des olives devrait être fait en vrac ou dans des emballages appropriés, afin d’éviter les sacs en plastique nocives. Cette journée, était très bénéfique, malgré le peu de présents, des gens importants faut il l’avouer, et Monsieur le commissaire régional de l’agriculture, avec son staff de la profession, était très dynamique et performant, surtout quand il parla de projets pour les jeunes, presque aboutis et sur le point d’inauguration. Tout le monde s’était accordé, à faire paraitre toutes les informations dans un petit livre pour faire parvenir ces connaissances et les vulgariser auprès des agriculteurs et des autres. Lihidheb Mohsen.

jeudi 27 décembre 2018

Festival de l'olivier à Zarzis.

L’association citoyenneté et dignité de Zarzis, en collaboration active de l’association Ziane et la volonté politique régionale, avait organisé les festivités commémorant le rôle économique de l’olivier, dans sa première version de cette façon. Cet événement, utilitaire et culturel, avait toujours eu lieu depuis une quinzaine d’années, mais ladite révolution, avait remis en cause son instrumentalisation politicienne. Dans sa nouvelle version, il avait bien réussi, malgré le fait, complémentaire, que la municipalité Zarzis nord avec l’étroite collaboration des scouts Tunisiens, avaient aussi organisé une manifestation grandiose, à sa façon, et télédiffusé à ce sujet. Aujourd’hui, jeudi 27 décembre 2018, à la partie gauche cette fois, de l’office des terres domaniales de Chammakh, la fête était totale, au milieu d’une vingtaine de stands géants couverts, des tentes traditionnelles, des groupes folkloriques et des performances cavalières s’animaient. En présence du gouverneur de la région, les officiels de l’agriculture et les autorités locales, touts les stands avaient été visités et des dégustations des produits locaux, en huile d’olive, mets divers et délicatesses, eurent lieu. Bien sur, les stands riches en produits et ustensiles du terroir, étaient performants grâce aux jeunes filles de l’association Ziane du Lycée 2 Mars. Des huiles en embouteillages et emballages divers étaient proposés aux visiteurs. Une bonne femme, avec ses deux enfants tranquilles sous une tente, cuisinait en tournant avec un long baton dans une grande marmite, un plat traditionnel de la région. D’un autre coté, des échelles étaient dressées en deux, pour cueillir les olives et montrer les différentes étapes de son traitement. Plus loin, une démonstration de tronçonnage mécanique à l’aide d’un tracteur, des branches d’oliviers pour profiter pleinement de la taille. Tout un accompagnement de cette richesse agricole dont jouit le presqu’ile de Zarzis, grâce aux labeurs de pêcheurs d’éponges, qui transformaient ce produit marin, en olivier et parvenir, avec le temps à créer, malgré la sécheresse, une oliveraie resplendissant et assurant la survie de ses habitants. Une autre installation de stands et d’exhibitions, ont été installés à la disposition du public, dans l’espace couvert de la foire de Zarzis ville. D’autres manifestations, dont des conférences techniques et théoriques, seraient organisées pour le lendemain. Une visite à l’huilerie moderne de production de l’huile d’olive et son embouteillage dans les normes internationales, serait programmée. Ainsi, Bravo aux initiateurs et réalisateurs de cette action de sensibilisation culturelle, Si Abdallah Charrad, Si Hassen Ghoul, Si Abdelkrim Kaouach, Si Salem Fréa, Si Abderrahmane Souei, Si Samir Ghrab….pour sa réussite, en attendant que d’autres de la société civile, autres que les partisans du mouvement Echaab et celle d’Ennahdha, font mieux et plus, pour la cause commune et rester au niveau des valeurs humaines et avant gardiste de cette région. Lihidheb Mohsen 27.08.2018

mardi 18 décembre 2018

Djerba, un musée à ciel ouvert.

Pour que cette île reste un musée ouvert, comme l’avaient laissé les anciens et l’histoire, il va falloir se mettre pour de bon, à prévenir les dégâts écologiques de l’homme, sur son environnement. Pollution, sur exploitation touristique, surpêche, bétonnage, déformation panoramique, urbanisation anarchique, carrières anarchiques, politisation rétro, exode d’humains dans les deux sens, militarisation excessive, ghettoïsation ethnique ou touristique, mégaprojets déformateurs…, une série de difficultés, certainement encore surmontable, par rapport aux possibilités et au patrimoine humain universel, à préserver absolument. De cette optique et le fait de se sentir concerner par touts les problèmes des concitoyens dans le pays, surtout quand j’habite en face, sur la terre ferme, de cette île flottante, attractive, agréable, intégrée dans son histoire et ses particularités ethniques, en croissance notoire, mais hasardeuse quelques fois, résidait mon intérêt à mon espace de chasse naturel et accessible. En passionné de la cause écologique, j’avais sillonné toute l’île de long en large et plusieurs fois sur la cote, à nettoyer, constater, dénoncer s’il le fallait, tout en faisant tout son intérieur, pour dénombrer les belles mosquées antiques, dont celles sous terrains et spirituelles. Comme d’habitude, je faisais le résumé de chaque sortie et chaque constat, que je partageais avec tout le monde sur mes blogs et le net, au point que plusieurs étrangers habitant l’île depuis des années, la découvraient à travers mes écrits. Juste pour dire, que tout en restant en deçà de la mentalité universelle des islanders, qui était quelques fois justifié dans l’histoire, pour se prémunir des épidémies et des invasions, cette peau de taureau, cette toison d’or d’Ulysse, était un véritable musée ouvert, portant les traces de toutes les périodes du parcours humain, y compris, l’homme primitif, dont quelques silex du paléo sup avaient été constatés sur la cote sud de l’île. Pendant une longue période, j’avais une relation avec un témoin direct de la situation de la décharge initiale de Guellala et me parlait des sa répercussions très graves sur la population de la région et même l’environnement direct. Au debut, je défendais le choix de son emplacement presque unique, mais j’ai su plus tard, qu’il était l’objet de plusieurs manigances politico foncières suspectes et son impact très négatif sur la population. D’ailleurs, mon vis-à-vis, homme intègre et équilibré, un peu réservé et peu expansif comme la plus part, en comparaison avec l’esprit aventurier des gens de la terre mère, était, à ma surprise, prêt à toute les éventualités y compris la confrontation directe avec les autorités. Ce qui fut fait, et la déchetterie fermée définitivement. Sans une alternative consistante, ni un visu sérieux des perspectives à la résolution du problème des déchets, advint malheureusement le chaos de la période de la révolution, pour verser dans les solutions bidons, les gestions au jour le jour et les issus impasses. En tant que voisin, combattant écologique, mais incapable de militantisme direct, j’avais assisté à toutes les manifestations de Djerba pour résoudre cette situation, avec même des compagnes de nettoyages directs. Je pensais, que même s’il y aurait des erreurs de considération et de conception, on ne peut laisser une région aussi riche et importante, patauger dans les déchets de sa propre consommation, au point de lui être solidaire afin de trouver une solution régionale pourquoi pas, il suffirait de discuter. Malgré ma prédisposition, ma lucidité et ma détermination à aider équitablement à cet effet, j’étais agressé à l’une des manifs juste en face de l’aéroport, quand je portais une inscription portant, « Zarzis soutient Djerba », ce qui était au fond, un engagement manifeste et raisonné de solidarité. Cette mise à l’écart et le nombrilisme excessif de certains autosuffisants, avait aussi été constaté pendant les discussions sur le sujet dans les blogs, au point de me dire directement, « que fait un Akkari de Zarzis dans un sujet de Djerba ». Mais, j’avais toujours dénoncé, cette passivité à laisser cette Atlantide se noyer dans ses déchets, tout en mettant à l’index les multiples choix très secondaires et mineurs du tri sélectif, du broyage minuscule ou encore la monumentale erreur de mettre en caissons énormes les déchets compactés et entassés au bord de l’île. Un acte de pilotage à vue, sans avoir la moindre idée de l’étape suivante pour le traitement de ses bombes à retardement, qui commencent, déjà, à se fissurer, laisser dégouliner des liquides nauséabonds et risquent d’envenimer la région et surtout Hassi Djerbi en face de l’autre coté de la mer. Un acte, provisoire, dans un sujet très important, juste pour faciliter le passage d’un ministre ou le camouflage d’une politique d’inconsistance. Devant cette situation douloureuse, à risques et de plus en plus aigus, dont les cumuls se font entasser à ne plus pouvoir traiter les anciens caissons, ni les quotidiens qui viennent au jour le jour, il y a lieu, d’envisager une solution, d’une façon sérieuse, apolitique, professionnelle et même si elle serait couteuse. Bien sur, tout en se gardant des manigances affairistes et profiteuses de la plus part des projets, l’idée d’une installation d’incinération produisant de l’énergie, serait, un choix ultime et décisif. Comme la désalinisation de l’eau de mer, est un acquis important, un grand projet de traitement des déchets, dans l’île, serait nécessaire et urgent, même au dessus des politiques changeantes et trébuchante, et rester aussi citoyen et de survivance. Lihidheb Mohsen Zarzis 18.12.18 Mémoire de la mer et de l’homme.

vendredi 26 octobre 2018

Zarzis, et la Tunisie, défendent leurs valeurs.

Aujourd’hui à dix heures, des centaines de personnes ont manifesté leur soutien à Si Ahmed Fréa, harcelé arbitrairement par une bureaucratie parallèle aux instances judiciaires du pays, réputé pour la fragilité des ses démarches douteuses et la superficialité de sa conception de la justice transitionnelle. Avec lui, tout le sud, voir toute la république, le docteur Fréa jouit aussi d’une réputation supra nationale qu’il confirma par ses apports inestimables aux ministères de l’équipement et celui des télécommunications. Bien sur, les visages politiques de l’ancien régime, les avocats, les médecins, les ingénieurs, certaines figures de partis politiques, le bon peuple, avaient salué le drapeau national avec l’hymne du pays comme pour affirmer que c’est une cause nationale et irrévocable contre la médiocrité en vigueur, contre le mal traitement de nos intellectuels et contre les basses manigances politicardes. Malgré l’appartenance de certains présents, à des partis politiques, ce qui n’est pas un péché ni interdit tant les partis sont légaux, le soutien à cette grande personnalité, reste apolitique, total et jusqu’au bout. Naturellement, il avait plusieurs fois, souligné sa prédisposition à répondre aux requêtes judiciaires et assumer ses responsabilités de citoyen qui aurait fait des fautes, en attendant la reconfirmation certaine de son innocence. Sachant l’honnêteté de la personne, sa crédibilité et le degré de sa valeur scientifique, on sait qu’il ne pourrait être coupable pour quelques jours d’instrumentalisation dictatoriale où n’importe qui aurait tombé. Lihidheb Mohsen 26.10.18

samedi 6 octobre 2018

Les pêcheurs de Zarzis manifestent.

Aujourd’hui, le 06.10.18 à 12 h 30, les pêcheurs de Zarzis et quelques figures de la société civile, avaient manifesté leur soutien à la liberté de déplacement, à la dignité humaine, à non criminalisation des secours aux migrants en difficultés et leur soutien indéfectible au bateau humanitaire de sauvetages en mer, l’Aquarius. Bien sur, cet acte de solidarité avec tous les militants de la cause humaine, n’est pas étranger à l’élan de cette région, habitué à intégrer ses activités quotidienne aux devoirs de secours et incidents arrivant dans le parcours du travail. De ce fait, les pêcheurs de Zarzis, avaient ordinairement secourus plusieurs centaines de clandestins en difficultés en mer, aux dépends de leurs maigres produits en poissons. Dernièrement, certains d’entre eux avaient été emprisonnés pendant qu’ils appliquaient leur devoir de secours et d’humanité sans conditions. Bravo aux pêcheurs de Zarzis, bravo à tous les sauveteurs en mer et ailleurs et bravo et soutien à l’Aquarius pour ses activités passées et futures. Lihidheb Mohsen Zarzis 06.10.18 Mémoire de la mer et de l’homme.

mercredi 3 octobre 2018

Les bleus, aux cols bleus.

Encore et encore, même si le capitaine est mort, on s’inquiète sur notre sort, avec désarroi et remords, il faut bien dire haut et fort, les coups de pieds dans le décor, de nos ingénieurs et entrepreneurs, comme on peut le constater et le voir, après les dernières pluies, qui avaient carrément, enfoncé le portail, à cause des débordements de l'eau ruisselant des monts. On avait bien prévenu, dans les délais et avant même les chantiers, directement et par écrit, pour faire un travail intelligent et précis. Mais voilà encore et encore, personne n'écoute les doléances, personne ne répond aux correspondances....et tout le monde dance à la folie, dans la marre de la médiocrité, apparemment fixe et finie. Lihidheb Mohsen 03.10.18

mardi 2 octobre 2018

Un SOS save our souls, dans la mer en face de Zarzis.

Venons de constater loin à l'horizon dans la mer, une lueur transcendantale qui serait une fusée de détresse et un appel urgent au secours. Cette lueur verticale et fixe serait à une trentaine de km juste en face de Souihel Zarzis. C'était il y a quelques minutes le 01.10.18 à 20 h 50 et Slah Mzalouat et moi Boughmiga, faisant de la marche, avions téléphoner à la garde nationale pour informer et faire engager les secours éventuellement. Allah Yestir. L’image contient peut-être : nuit, ciel et plein air 16 commentaires5 partages 23Messaoud Hammami, Sonder Naam et 21 autres personnes J’aime Commenter Partager Commentaires Faouzia Bouthour Faouzia Bouthour Rabbi y ouster Gérer J’aime · Répondre · 11 h Ing Sami Dabbouni Ing Sami Dabbouni Vous appelez la garde ce bon ou pas encore Gérer J’aime · Répondre · 11 h Mannou Zarzis Mannou Zarzis Rabi y9adir il5ir Gérer J’aime · Répondre · 11 h Mohsen Lihidheb Mohsen Lihidheb Je viens d'appeler le numéro du chef de la garde nationale maritime qui m'avait bien entendu mais il n'était pas aucourant de l'incident et le 192 à qui j'avais transmis les péripéties sur place en lieu et en temps, ne lui avait pas transmis l'information. Gérer J’aime · Répondre · 11 h Hayet Dhifallah a répondu · 2 réponses · 11 h Mohsen Lihidheb Mohsen Lihidheb Comme toujours on tombe dans les incohérences et le numéro quii aurait d'aprés moi pris en charge l'affaire était le 192....d'ailleurs le seul qui repondait des 197 198... 1 Gérer J’aime · Répondre · 11 h Mohsen Lihidheb Mohsen Lihidheb En tant que citoyen je ne suis pas censé connaitre les numéros spécifiques et il suffirait qu'un l'un d'entre eux était contacté, il devrait faire faire le nécessaire et transmettre l'information aux compétences. J'espére qu'il n'est pas encore Trop tard..... Il y a bien des hélco....non...!!! 2 Gérer J’aime · Répondre · 11 h Mannou Zarzis a répondu · 2 réponses · 11 h Mohsen Lihidheb Mohsen Lihidheb C'est une urgence absolu e s'inscrit dans les obligations et le travail de certains de nos valeureux concitoyens...non ...!!! 1 Gérer J’aime · Répondre · 11 h Amira Bouzoumita Amira Bouzoumita Svp j ai rien compris vous avez observez quoi? Gérer J’aime · Répondre · 11 h Amira Bouzoumita a répondu · 4 réponses · 10 h Mohsen Lihidheb Mohsen Lihidheb J’espère que les bateaux en rade déclareraient cet incident, mais je rappelle encore que c'est très sérieux et très grave, car défaillir à assistance à personnes en danger est un crime répréhensible et illégal. 2 Gérer J’aime · Répondre · 10 h Ing Sami Dabbouni Ing Sami Dabbouni Mohsen Lihidheb si mohsen ou se trouve le signal par rapport aux bateaux Gérer J’aime · Répondre · 10 h Mohsen Lihidheb Répondez... Mohsen Lihidheb Mohsen Lihidheb Nous étions du coté de Bennana Souihel, mais vu la distance et l'éloignement de la lumiére qui serait de trente km, ça veut dire aussi que c'est devant Zarzis et même Djerba....à cause de la distance. 1 Gérer J’aime · Répondre · 10 h Kamel Abichou Kamel Abichou عيون لا تنام ....زعمى الحرس البحري يقوم بنفس العمل Gérer J’aime · Répondre · 3 h Mohsen Lihidheb a répondu · 1 réponse Virgule Mousika Virgule Mousika Bonjour Mohsen, des nouvelles depuis? Gérer J’aime · Répondre · 3 h Laura Adida Nouiri Laura Adida Nouiri · 2 amis en commun Et .... quelque chose à été fait?? Gérer J’aime · Répondre · 3 h Laura Adida Nouiri a répondu · 2 réponses · 2 h زياد بن رمضان زياد بن رمضان Un bled pommé ! Gérer J’aime · Répondre · 1 h Mab Jebnoun Mab Jebnoun · 12 amis en commun Si Mohsen Lihidheb yaatik essaha , le citoyen exemplaire comne d habitude. Inchalla rabbi maahoum. Gérer J’aime · Répondre · 36 min Mohsen Lihidheb Répondez... Mohsen Lihidheb Mohsen Lihidheb Je viens de revenir du port où j'ai rencontré des pêcheurs qui n'avaient pas d'information mais qui m'avaient affirmé que les "Harraga" n'utiliseraient pas de feu de détresse "!" et ce devrait être accidentel. D'un autre coté, évitant de demander des comptes à l'autorité, j'ai demandé à un ami, Si Chamseddine pour vérifier le suivi de l'incident et me contacta après consultation qu'il n y avait rien de grave et d’après le chef de la garde maritime, les bateaux de surveillances de la douane étaient déjà à l'endroit indiqué au moment indiqué. Tant mieux, mais notons que c'est un précédent d'alerte pour dynamiser nos possibilités de secours et en dégourdir les actifs. Gérer

samedi 29 septembre 2018

La prophétie de Mamadou.

Dans sa hutte en broussailles avec ses sœurs, Ruminant l’indigence, les douleurs et la peur, Pendant que le désert avançait sur les terres, Sans emplois ni le moindre espoir. Avec le Tam Tam des guerres et conflits, Et l’immolation régulière de villages et prairies, Entre faim, maladies chroniques et carnages, Un désarroi des plus aigue dans les âges. Faut donc répondre à l’instinct naturel, Vers d’autres horizons, aller vers l’appel, Et laissant à manger un bout à ses prochains. Comme un boulet de canon dans le décor, Et Mamadou s’éjectera de son corps, Dont les ondes tisseront des relations, D’amitié entre peuples et nations. Il prend alors son cœur dans ses mains, Sa force de travail, sa sagesse, son élan, Et s’en va en guerre traversant le désert, Usé jusqu’au bout de ses nerfs. D’un obstacle à l’autre, d’une épreuve vers un ghetto, De passeurs d’hommes vers d’autres masos, Pour se trouver après des dizaines de mois, En pleine mer plein d’effroi, A regarder autour de lui pleurant les enfants, Dans les bras de leurs mamans. Certains passeront les filets de la providence, D’autres vers les ghettos de l’exploitation, D’autres n’auraient pas de chances, Périront au fond noir de l’océan. Ils sont des millions à aller ou venir, A prendre le chemin tracé du futur, Et attiré par l’aimant occidental, L’emploi et les droits humains universels. Pourtant, ils étaient passés par là, les prospecteurs, Les chercheurs d’or, les aventuriers, exterminateurs, Les commerçants de bling bling de la traite triangulaire, Les déserficateurs méticuleux de la mer et la terre, Siphonnant pour de bon, pétrole et richesses minières. Ils sont passés par là, les voilà, les fameux civilisateurs, En paternalistes religieux et décisionnaires réducteurs, Virent à bout, jusqu’au bout, de ce qui suffisait aux pauvres, Pour venir de l’autre coté les saupoudrer de sel et de poivre, Dans une sorte d’anthropophagie culturelle et éffective, Témoin contre un monde inique à la dérive. Et Mamadou, acculé et poussé jusqu’au corps, Comme le firent touts les êtres vivants sur la terre, Sauterelles, oiseaux et troupeaux d’animaux de tout bord, Répondit à l’appel écologique vers le nord. Avec son autre visage un peu plus blanc, Des pays limitrophes de ce petit océan, L’attraction vers le nord est aussi irrésistible, Moins dramatique certes, mais compréhensible, Et presque les mêmes raisons au départ, Poussent les jeunes à tenter la mer. Ainsi, ce flux migratoire légitime et continue, Prend la place du vide des inégalités, Répond au reflexe de survie inné, Et passe à travers le légal convenu. Mamadou, n’est pas pour une reconquista sauvage, Il n’est pas Garibaldi et sa remonté guerrière, Ni l’aventurier phallo du Soudan et son histoire, Ou les Hilaliens, détruisant tout sur leur passage. Il est l’homo erectus, sapiens sapiens sapiens, Avec la sueur de son front et du bon sens, Avec l’esprit libre de l’intox collectif, Avec l’énergie débordante et l’esprit saint et vif, Ira dans le monde jusqu’au bout où la vie, Portera la paix et la sagesse en lui, Et montrera haut et fort combien lui aussi, A droit au bien être et au travail comme autrui. Ainsi, sondant les mémoires et les tréfonds, Des victimes et même des vivants, Pour contourner et comprendre cette ruée, Pleine de risques et de dangers, Pour finir par saisir cette prophétie pacifique, De Mamadou, la victime, le magnifique, Qui dans un cri sourd et très fort, De son âme, son esprit et son corps, Embrasse à pleins bras le nord. Une prédication certaine peut être, Qui a dépassé le stade de constat, Pour démontrer que son avenir et son être, Seront dans le monde, malgré toutes les lois. Puisqu’arrive l’occident avec force, Avec ses canons de consommation, Voilà Mamadou qui avance, Sans violence ni sommation, Pour fusionner et partager le bonheur, Avec ses autres frères et sœurs. A la mémoire des victimes de la migration, Dans les déserts du Mexique ou la Lybie, Dans les mers de Tanger, Yémen ou Tripoli, Mamadou défrichera pour de bon, Ce sentier d’entraide et de fusion, Entre les valeurs du sud et l’occident. Une universalité dont personne n’échappera, Porteuse d’espoir et l’aboutissement normal, Qui dans sa dégringolade vers l’aval, Rassemblera enfin l’homme dans l’agora. Ce ne seront pas les capitaux, Les idéologues et féodaux, Les théophiles ou cardinaux, Ou les gérants des arsenaux, Qui sauront unir notre monde, Dans une fusion naturelle et féconde, Comme Mamadou l'effectue chaque jour, Dans son exode permanent de bravoure. Lihidheb Mohsen 28.09.18 Mémoire de la mer et de l’homme Zarzis.

mercredi 26 septembre 2018

Le capitaine est mort, y a plus rien à attendre.

Dans le même endroit, sur le même sujet, dans les mêmes journées, voilà de la pluie qui tomba avec force cet après midi et comme attendu, l'eau venant de la colline sur ladite route Hôpital Souihel, avait débordé directement chez les voisins entra du portail et inonda son jardin au point de passer sous le mur vers l'habitant le plus en bas encore qui se trouvait aussi victime de ce débordement de deux cotés, celle de son voisin et celle directement de la rue. Tenez vous bien chers amis, car ces victimes de cette première petite pluie sont un couple âgé de quatre vingt cinq ans et soixante quinze dont les enfants et petits enfants sont allés depuis des décennies gagner leur pain à l'étranger. A les voir cet après midi, sur la route à colmater le devant de la maison de leur voisin le plus en haut, en avant, afin de détourner vainement le courant d'eau qui va s'amplifier de plus en plus d’après la météo et le catastrophisme du oui dire. Ils étaient vieux, le mari était physiquement impotent et entassaient maladroitement des pierres, des planches, des objets divers inadéquats. Comme le dit l'adage de chez nous, encore une fois, "Aaredh el ouad Bigouffa" s'opposer aux eaux de l'oued avec un couffin. Etant sensible à leur résistance et leur bravoure, je leur avais fournis une pelle et une pioche tout en laissant une distance honorable à leur amour propre et leur combat. Ils savent bien que leur combat est aussi le mien, mais étant seuls et avancés dans l'âge, ils n'accepteraient pas facilement de l'aide. D'ailleurs, de mon coté, avec le petit chantier que j'avais engagé pour prévenir cette même pluie, une bonne partie du ciment et du talus exécuté par des ouvriers, avait été emporté par les eaux. Une situation catastrophique qu'on n'aurait pas vécu et ne vivront pas si les autorités avaient entendus nos doléances. Devant l’héroïsme naturel de ce couple, symbole direct de la grandeur de nos parents, déterminé studieusement à se protéger des intempéries et de vicissitudes de la vie, on ne peut s'incliner en respect. Il parait qu'on annonce sur le net, à la météo et partout dans le monde, que cette région subira bientôt des pluies diluviennes et dangereuses, alors, je ne pourrais que dire à cette occasion " Le capitaine est mort, vogue le bateau, vogue...". Lihidheb Mohsen 26.0918

mardi 25 septembre 2018

Y a t il un capitaine à bord...!!!

Sans parler macro, je prendrais juste ce petit incident, juste au niveau de notre cerveau...pour démontrer comment depuis mon enfance, je suivais les charrettes sur cette rue descendant de la colline, chargées de brindilles d'oliviers, de foin pour le bétail, de fourrage à sécher pendant les années de pluies, les chargements d’oliviers ou les grands bidons de deux cents litres d'huile ou d'eau à vendre...je trottinais derrière les troupeaux à contempler les béliers et les ânes ou bien regardais le passage des chameaux que l'on abreuvait tout les jeudis de chaque semaine, je m'amusais à voir l'érosion de la pluie et comment à chaque fois, les eaux faisaient des sillons profonds allant jusqu'à deux mètres. Il parait que ses alluvions avait fait descendre lentement une grosse meule en granite rose de cent kilogrammes qui resta pendant quelques années devant la boutique paternelle avant que des chapardeurs du patrimoine de nos ancêtres l'avaient subtilisé dans la nuit. Cette route qui desservait la compagne avoisinante juste derrière la colline et la route mitoyenne traversant tout le village de Souihel sur douze bornes. Ainsi, j'étais témoin de l'évolution de cette rue de sable, qui amenait aussi de l'eau pendant les intempéries, et mon père dirigeait ce liquide précieux vers son lopin de terre pour l'irriguer et y retenir le limon. Quand cette marre d'eau s’asséchait, on s'amusait à marcher sur l'argile craquelant e amusant sous le pieds mais on marchait aussi sur les épines des feuilles de cactus dissuasives... Donc, on commença à goudronner cette rue avec des alternances avec les divers travaux simultanés de canalisation, de l'eau, de l'assainissement, du téléphone, de électricité, puis encore de l'eau potable dont l'installation était amorti, pour les eaux d'évacuation de l'usine de dessalement...une déconstruction ou les chantiers prévalaient malgré les protestation de Boughmiga, pour laisser la ruelle a son niveau habituel, on bétonna la route quatre ou cinq fois, avec à chaque fois, quelques centimètres en plus, au point de rendre cette "cascade" d'eau de pluie en un sur élevé versant de part et d'autre son débit. Cette fois, quelques moins avant son asphaltage et après les dizaines de catastrophes d'inondation et gaspillage, j'avais écrit une lettre réglementaire aux autorités de tutelle, l'équipement, la mairie, l'entrepreneur....afin de tenir compte cette fois du niveau de la route qui ne devrait pas dépassé la hauteur des terres avoisinantes....mais malgré les promesses évasives ils n'en firent rien et pendant le chantier même, un responsable m'avait promis qu'un autre sous traitant passerait bientôt pour embellir les accotés et contenir les eaux descendants de la colline. Voilà un an, personne ne passa et chaque pluie la maison et les voisins recevaient une bonne partie des eaux. Cette fois, poussé par un instinct de survie, poussé par les prémonitions scientifiques de la météorologie internationale annonçant une grande tempête à venir ces quelques jours, j'ai donc décidé de faire le travail de nos illustres équipementiers et municipes en engageant un petit chantier de deux jours pour colmater les brèches, les trous, les failles... Alors comme ça, on peut dire que l'adage local de "Ya khourrafa kharfi", va bien avec ce paysage de prévention par écrit, de crier, de signaler...sans le moindre résultat ni le moindre écoute. Des prédications qui avait été formulés dans plusieurs domaines et à plusieurs reprises auxquels, les élus et les autres bureaucrates techniques ne firent même pas attention. Maintenant, presque chaque nuit jusqu'à quatre heures du matin, les Quads, les motos et les grosses cylindrés des riches fils d'émigrés, montaient vers la colline avec un élan de deux km/h comme s'ils voulaient décoller avec un vacarme à réveiller les morts. Y a t il un pilote à bord ...!!! En avant toute, vive la Tunisie, des jeunes de demain. Lihidheb Mohsen 25.09.18

mercredi 19 septembre 2018

Free ours....Liberté à tous...

Aujourd’hui, dans les avenues de Zarzis, une manifestation monstre avait été effectué par les marins de la région, en protestation à l’arrestation des marins « Bourassine e les autres » par les autorités Italiennes, dans des conditions suspectes et vraisemblablement politiques. Les pêcheurs de cette région avaient toujours porté secours aux Harraga naufragés négligeant leur travail maigre de pêche pour s’engager dans des actes de bravoure et d’humanité. Cette attitude justicière, n’allait toujours pas avec la législation maritime des pays limitrophes et se confrontait aux activistes d’extrême droite et la claustration du nord. Etant leur président de l’association des pêcheurs, Si Chamseddine Bourassine, était aussi le patron du bateau arraisonné par les gardes cotes Italiennes, trainant derrière lui une douzaine de jeunes en difficultés dans les hautes mers. C’est dans cette ambiance effervescente, que les marins de Zarzis, exigent la libération de leurs collègues, demandent l’intervention des ministres de l’intérieur et des affaires étrangères nationaux et haussent le ton vis-à-vis du comportement des Italiens à ce sujet. Il parait qu’il y aurait un jugement le vendredi et tout le monde espère la libération des ces valeureux pères de familles. Malgré le caractère supra national, de cette affaire d’avant-garde et de militantisme humanitaire, il y a eu l’intervention de plusieurs politiques et élus, haranguant la foule sommairement. Essayant de contourner sommairement le sujet, tant que ces actes répréhensibles par les voisins étaient bénévoles et sans perception d’argent, tant que le problème est collectif et ces actifs ne soutiennent pas forcément l’émigration illégale, on ne peut que s’investir totalement dans ce mouvement et crier haut et fort le droit des pauvres au bien être et à la dignité. Bien sur, les slogans étaient de toutes sortes et avec l’euphorie locale justifiée, on tapait sur les portes de l’occident pour une meilleure justice. Il y avait aussi des appels aux autorités Libyennes, pour écouter les cris des pêcheurs et rendre compte des marins pris en otages dans ce pays. En attendant la précipitation des événements, au dessus des récupérations politiques…la volonté collective des marins et des autres, restera toujours pour la libération des « otages » et l’allégement des conditions des Harraga et leur liberté naturelle de mouvement. Lihidheb Mohsen 19.09.18 Action mémoire de la mer et de l’homme Zarzis.

mardi 18 septembre 2018

Portraits et sagesse 146

Ali Belgacem Briki. Il passa aussi léger comme un nuage, qui arrosa de culture, de savoir et de sagesse, plusieurs générations de ses averses fertilisantes. Hommes et femmes, d’âges différents, vinrent présenter leurs condoléances, pour ce guide de leur enfance…écoles de Essouagui, de Khawi Laghdir, Gribis, Fétou, Tawritt...et qui se retira aussitôt la retraite, dans son petit monde, comme un soldat désormais au repos, comme pour un devoir accompli, comme un message de vie transmis…et partir humblement, vers son créateur. Paix à ton âme, Allah Yarhmak Si Ali. Zarzis 17.09.18

Gadeloupe et Mamadou

Etrange, étrange, l’un du Mexique l’autre de l’Afrique, Ils ont vraisemblablement, les mêmes caractéristiques, Avec les mêmes nez, les mêmes yeux, les même pieds, Avec une couleur différente, l’un était cuit l’autre brulé. Etrange, étrange, les deux étaient longtemps colonisés, Les deux avaient été dépossédés, acculturés, Et sur le droit chemin de la consommation dirigées, Pour faire de bons citoyens, dociles et utilisés. Les deux de milieux pauvres et austères, Aux richesses depuis longtemps siphonnés, Vers un nord prédateur confirmé, Laissant aux autochtones leurs misères. Ainsi, Guadeloupe perdit tôt son père, Parmi les milliers traversant le désert, Pour chercher un possible emploi, Dans les paradis promis des U.S.A. Pour Mamadou, il porte encore dans ses mains, Sa vie, son âme et son destin, Au gré des vagues, des passeurs et des vents, Qui l’emmèneraient en occident. Les deux passèrent chez « la mémoire de la mer », Pour partager leurs inquiétudes et désarrois, Devant l’iniquité des gens et des lois, Et cette cynique guéguerre. Devant un enfant de victime et possible victime, Boughmiga dénonça hautement ce crime, Tout en essayent de trouver une solution, Sans états d’âmes ni passion. Etrange, étrange, comme ce phénomène est global, Comme il concerne des régions et nations au total, Et le mal est dans la structure même des partages, Entre bien éduqués, soit disant, et sauvages. Une nouvelle approche est désormais de rigueur, Redonnant aux pauvres du sud leurs valeurs, Et voir le monde dans ses paysages, Car notre commune galère est au naufrage. Lihidheb Mohsen 20.10.17 Mémoire de la mer et de l’homme Zarzis.

dimanche 9 septembre 2018

Le brave, l'intello et les marins.

Le brave, l’intello et les marins. Lui, c’est bien lui, chams, un soleil en petit, Qui brille sur son espace et ses actions, Avec du cœur, de l’entrain et de la passion. De la mer, enterre à même la terre, Ceux qui malheureusement se noyèrent, Les Harraga, ses amis et confrères, Que le monde avait mal compris. Avec le croissant rouge régionale, Les « pompiers » et les machines communales, Rendirent un peu de dignité, A ces victimes de la traversée. D’un autre coté, l’intello un peu sauvage, Sillonnait toutes les plages, Dans une action de nettoyage, Et de récupération et recyclage. Mais quand il commença à trouver, Les objets des migrants noyés, Il en fit des assemblages d’art éphémère, Dénonciateurs et protestataires, Pour sensibiliser le monde entier, A cette violence génocidaire. Par les configurations, textes et poèmes, Et ses installations et films documentaires, Il fit plusieurs écoles, même, Pour prévenir de ce flux migratoire. Mais en pleines les hautes mers, Les pêcheurs de Zarzis naturellement, Assistent les naufragés sans condition, Et guident les secourus vers le port. Un acte de haute moralité, de bravoure, Que faisaient touts les marins, A chaque occasion et touts les jours, Au détriment de leur gagne pain. Une attitude d’éthique humaine, A l’image de celle des gens de la région, Où le travail et la sagesse ne font qu’un. Ainsi, ces pauvres victimes oubliées, Auront toujours des frères et sœurs disposés, A les prendre la main et respecter leur dignité, Et lutter pour une justice humaine, Pour touts les pauvres et oubliés. Lihidheb Mohsen Zarzis 06.06.17

mercredi 15 août 2018

Portraits et sagesse 145

Natif de 1949, Si Mohamed avait obtenu le titre d’ingénieur diplômé de l’école supérieure de l’électricité et du gaz de Paris, pour faire une carrière brillante à la STEG de Tunisie, avec un penchant notoire à la recherche historique dont l’histoire contemporaine du pays. Ce que l’amena à couvrir certaines périodes la deuxième guerre mondiale dans deux livres historicistes et importants. Cette fois, dans son nouveau livre « Un Tunisien au cœur du IIIème Reich », il relata le parcours d’un homme dans les mailles des services de propagande de Goebbels, avec des éclaircissements assez explicites sur la période d’autrefois et la contexture socialo politique de l’époque. Depuis son recrutement progressif, sa mise au pas, sa mise à l’épreuve, son dévouement, sa « déportation » utilitaire, son excès de zèle, son mariage « orfi » à cause de l’ethnicité allemande, ses difficultés après la guerre, sa condamnation par contumace et son retour au pays juste avec la dite indépendance salutaire…Si Mohamed Noureddine Dhouib, avait bien narré le parcours en limitant quelques fois l’extrême limite son approche juste à la dimension du personnage. Le livre avait bien évoqué la sympathie d’une grande partie du peuple Tunisien aux forces de l’axe, croyant à un sort meilleur et la délivrance d’une dépendance totale à la France. Ce qui était très ambigüe, au point que cette prise de décision difficile, avait bien effleuré l’esprit de Bourguiba avec une visite étrange en Italie. Si Mohamed Torki, personnage du livre, avait terminé sa vie auprès des siens en Tunisie…avec peut être un remord, mais l’intention était comme l’avait bien répété Si Dhouib, « l’ennemi de mon ennemi est mon ami ». A l’occasion de la sortie de son ouvrage historiciste, il vint visiter l’espace de mon action mémoire de la mer et de l’homme en m’offrant son livre et écrire sur le livre d’or du « musée » écologique. D’ailleurs, en plus de sa connaissance lors des réunions de l’association de sauvegarde de la presqu’ile de Zarzis, j’ai aussi vu ses interventions dans un film documentaire au sujet de la libération de l’Afrique du nord par les alliés, dans lequel, Si Noureddine avait bien participé favorablement. On a eu de bonnes discussions surtout sur les portraits que je faisais globalement sur les personnalités de Zarzis et ailleurs, sans omettre de citer Si Abdelmajid Dhouib, sa compétence et son professionnalisme…pour arriver à citer le grand des grands, Si Abed Bouhafa. Si Noureddine croyait que ce dernier, malgré sa grandeur et ses compétences linguistiques, artistiques, politiques et journalistiques…était aussi la cause de la mise à l’ombre et l’oubli volontaire de développer la région de Zarzis comme les autres au moins, par Bourguiba qui l’avait utilisé en « Sparring partner ». Toutefois, il était très chaud au sujet du père, Si Jilani Bouhafa, qui avait renvoyé les décorations avec une longue lettre de protestation et de révolte au sujet des actes barbares de Tezerka perpétrés par les soldats du protectorat contre la population civile pacifique. Voici donc, une page publiée sur les projets de Si Mohamed Noureddine Dhouib, au sujet de la reconstruction de Borj de Zarzis et éventuellement les cinq ksars du littoral uniques dans le monde. Suite à l’invitation de l’association de sauvegarde du patrimoine de Zarzis, Si Mohamed Noureddine Dhouib, ingénieur chevronné travaillant à Tunis, avait présenté un projet conceptuel et technique, visant à la reconstruction du Bordj de Zarzis, détruit dés l’indépendance dans des circonstances douteuses et sous des prétextes ridicules. Construit aux alentours de 1770, par Ali Bey, ce petit fort à pont levis et des miradors dans les coins, perché sur un monticule de pierre, au milieu de l’oasis, avec aussi un puits à l’intérieur pour assurer l’alimentation en eau en cas de siège…et résister aux razzias des tributs Nouayels de la Lybie, participa à l’installation progressive des habitants et la création d’un petit centre d’échanges et de convivialité. Entouré de cinq ksars de plaine en bord de mer, phénomène unique dans la région, il y avait aussi une ruelle totalement ombragée d’arbre et complètement couverte par une végétation touffue, plusieurs marabouts signalant aussi certains sages des tribus, des km et des km de haies de cactus fleuris ou fruités….qui avaient été, détruits méthodiquement, à la hache de l’ignorance, à la dynamite de la bêtise et aux niveleurs du nouvel conseil municipal. D’après Si Dhouib, le rôle du délégué et son gouverneur, était radical soi disant dans le sens d’éradiquer tout ce qui est ancien et la ville perdit ainsi, une grande partie de sa mémoire. Voilà donc, une belle initiative, visiblement sérieuse, pour la reconstruction du Bordj, au jardin de la délégation et pourquoi pas, la reconstruction de l’un des cinq ksars de cet oasis maritime gigantesque. L’association du patrimoine, s’engagea à entreprendre les démarches préliminaires, le suivi du projet et son exécution, pendant que Si Mohamed Noureddine Dhouib, confirma sa disponibilité à cet effet et sa position privilégiée à Tunis pour les contacts de rigueur avec les différents ministères. Une bonne initiative, qui pourrait être suivi par d’autres, capable de reprendre la mémoire collective de l’oubli, au service de la culture, du tourisme et l’histoire. Avec la satisfaction collective pour cette orientation, les anciens de la région, Si Nourridine Sraieb, Si Abdelmajid Dhouib, Si Abed Bouhafa, Si Béchir Nebhani….et d’autres, pourraient dormir en paix, car leurs souhaits seraient exhaussés, Inchallah. Lihidheb Mohsen 13.08.17

jeudi 9 août 2018

Coquille et "Tahboulisme".

Quelques fois, il faut avoir la possibilité, la faculté et la passion d’entrer, sortir, observer, provoquer, lire et essayer de comprendre, cette société en gestation permanente, dans un nuage d’unanimisme confortable et stoïquement convivial. Basée principalement sur les compromis, les plafonnages, les lignes de conduites, les couloirs étanches et linéaires, les concepts préétablis dans touts les domaines, les techniques de formation, de formatage et de nivelassions, elle refuse toutes nouveautés et se satisfait des préceptes fixés et finis. Cet état de fait, l’arrangeait bien, et n’avait pas besoin de prévenir, de programmer, de fructifier ou de se créer un parcours évolutif et cohérent, car la fixation était totale et la soumission était générale. Dans ce monde très particulier et difficile à complaire sans tomber dans des compromis compromettants et jouer le jeu du sectarisme violent, il fallait bien entreprendre des actions comportementales de diversion et de mouvements parallèles imposant le droit à la différence et la diversité du paysage. Cette coquille, alimentée par le « Tahboulisme » un comportemental situé entre le simplet, la désinvolture, la marginalité de fait, la présence effective dans toutes les activités sociales, l’insaisissabilité mercuriale durable, le journalisme d’investigation, l’opposant global, le visionnaire indomptable, le fonctionnaire terrifiant par sa voracité au travail, l’ami inconditionnel des pauvres et l’ennemi des injustices, l’omniprésent et l’acteur en plein milieu de touts les incidents sociaux et les problèmes de la région, le dangereux citoyen à l’intelligence supra humaine, le volontaire bagarreur pour toutes les causes advenant… avait bien permis à Boughmiga, d’exister pendant les dictatures politiques et les mainmises sociales. Ce n’était pas forcément de la traitrise ou l’animosité vis-à-vis de ce qui était local, mais une sorte de démarcation vitale particulière, permettant à Boughmiga, de se consacrer à ses principes de liberté et de justice. Dans un élan de sortie du peloton du troupeau pour mieux le voir et mieux le servir, il ne cessa d’œuvrer inlassablement pour l’embellissement conceptuel et spirituel de son milieu humain. Bien sur avec l’action directe, dans son amour pour l’environnement, avec les centaines de poèmes et textes qu’il distribuait comme des tracts subversifs, avec ses dizaines d’interventions radiophoniques à la radio locale avec des forcing aux tabous politiques, avec la douzaine d’assemblages artistiques géants, sauvages et contestataires squattant les lacs salés, avec les milliers de photos et écrits publiés sur le net animant touts les créneaux de la communication, avec les livres et les interventions directes lors des débats et les opportunités légales de discourir, avec le contact direct avec les gens et la frange de la société susceptible d’écouter le langage de la justice et de la dignité…Boughmiga avait bien contourné la région par terre, mer et par les ondes du ciel. Un accompagnement sans paternalisme ni partisanats politiques, visant essentiellement à épanouir l’homme et l’intégrer dans son milieu ouvert et paisible. Ainsi, cette coquille individuelle sociétale, acquise, conquise, et ce Tahboulisme maitrisé, avaient bien permis à Boughmiga de composer favorablement, avec une situation très difficile, où le dictat politique exigeait la soumission, où la société exigeait l’unanimisme inconditionnel et où les devoirs parentaux étaient sacrés et basiques. Tout de suite après la « révolution », plusieurs contacts arrivèrent à Boughmiga de plusieurs personnes importantes, craignant d’éventuelles représailles de ce dernier, ignorant qu’il était en réalité pacifiste jusqu’au bout. Lihidheb Mohsen 09.08.18

mardi 10 juillet 2018

L'erreur, comme chaque fois.

Cette fois, c’était dans mon garage que le pigeon avait choisi de couver ses deux petits œufs, pour avoir une filiation et certainement de la chaleur et de la convivialité. Je ne l’avais su qu’après avoir vu comment elle partait à chaque entrée de ma voiture ou ma présence pour la sortie. Après quelques jours, pendant son absence, quelques parts dans les palmiers de l’oasis maritime, j’ai monté ma petite échelle pour voir, un nid approximatif, avec deux œufs au milieu, bien au fond. Je sais toujours pas pourquoi le squatteur, avait choisi cet endroit, exposer sa progéniture aux dangers et les caprices des hommes imprévisibles, mais, aussi, c’était peut être à cause de fuir les prédateurs naturels, les chats, les rapaces, les hiboux, les chats sauvages, les corbeaux, les serpents… comme si l’homme n’était pas aussi d’essence, un chasseur cueilleur, d’œufs et de viande fraîche. Comme toujours, l’idée de vérifier les chances de sécurité pour cette nidification et la réussite de la couvée, ne m’était pas venue à l'idée, me limitant à réduire mes entrées au garage, laissant ma voiture en plein canicule. Quelques jours après, un seul œuf avait éclos, donnant un beau petit pigeon, qui ne manifestait pas encore ses dimensions générales et les particularités de son espèce. Toutefois, j’étais très surpris de constater la disproportionnalité entre l’œuf d’où il venait de sortir et sa taille effective, qui allait au rapport de un à dix. Peut être, l’air et le vide ambiant, avaient enflé sa structure et soufflé dans ses œufs et ses plumes naissantes. Je ne pouvais toujours rien faire et il me suffisait de rester loin et réduire les dérangements. Aujourd’hui, après la sortie de la voiture, le nid n’était plus là, l’oisillon n’y était pas non plus et les brindilles du nid étaient par terre avec les traces dégoulinants d’un œuf cassé sur le mur. Au début, j’avais pensé que le pigeon aurait pris son petit et parti, mais ce serait impossible à cause du temps nécessaire encore à l’entretien et le développement physique nécessaires au petit pour voler. Ce n’était qu’en regardant mieux, que j’ai constaté les effets dévastateurs d’une attaque canine et tactile perpétrée par un chat. Car juste dans le mur mitoyen, il y avait la porte d’une armoire murale qui aurait servi au saut acrobatique du félin pour atteindre la fenêtre squatté et portant de la viande fraîche. Il y avait aussi des objets renversé juste sous l’endroit et témoins des traces du crime, si crime il y avait. Maintenant, avant de parler de ce désastre, de la porte principale de la maison, un chat inconnu, vint me montrer ses canines agressives, en miaulant en provocateur en ma direction. « Yallah », Dieu est grand et il y a tout dans le monde. Il suffirait de laisser la violence « naturelle » à ses niveaux basiques tout en œuvrant à en déconstruire l’instrumentalisation et les destructions de masses. Lihidheb Mohsen 10.07.18

lundi 9 juillet 2018

Luminosité et obscurantisme

Au milieu des années soixante, il n y avait pas de lumières artificielles, la nature faisait bien les choses et même, on se brulait les boucles de cheveux en se penchant sur les lampes à pétrole pour préparer ses devoirs de l’école moderne. Boughmiga était bien conscient de cette fusion avec les éléments de l’ambiant et profitait pleinement de cette liberté infinie et cette intégration positive. Chaque soir, après les informations radiophoniques de huit heures, pour écouter les résultats du foot entre espérance de Zarzis, et le « Railways », ou Metlaoui, la Djerissa, Enfidha, Gabés, Sfax, Msaken…et quelques fois l’espérance de Tunis, pour dire que les partenaires étaient aussi, les endroits portant les empreintes socio-industrielles des colons d’autrefois. Ainsi, chaque soir, sur les pas…de ma destinée, je descendais le talus de cactus vers la mer, en plein oasis, traversé au milieu sur une douzaine de kilomètres par une ruée de sable fin, entrecoupée par des oueds en face de chaque vallon de la colline paralléllo-linéaire. Une fois, portant une chemise blanche, assez visible dans l’obscurité opaque du village, je descendais vers la mer et en traversant la route en trottinant, j’avais entendu, quelqu’un que j’avais reconnu de suite par sa voix, en train de lire presque en criant pour se donner confiance, des sourates du saint Coran, me prenant pour un fantôme. Je suis passé sans le déranger, pour ne pas le décevoir, ni faire de lui, certainement un ennemi gratuit. Il aurait aussi la latitude, jusqu’à nos jours, de raconter son aventure fantastique à ses petits enfants, surtout, quand, parait il, il revenait d’une cérémonie traditionnelle de danse mystique et socio-thérapeutique. C’était au même endroit, que j’avais rencontré la lumière de la première ampoule électrique du village, chez une personnalité politique et qui rayonnait même sur la ruelle. Boughmiga, paradoxalement, peut être jusqu’aujourd’hui aussi chez certains, avait perçu négativement cette intrusion comme une violence et une entorse à l’ordre établie par la nature, pour la nature et les hommes intégrés. Avec le temps, Boughmiga s’accoutuma à l’artificiel collectif même s’il ne pouvait plus observer les étoiles, la nuit avec ses jumelles ordinaires. Plus tard, pour répondre à cette rage interne, en trois en un, il passait des mois à remplir des milliers de bouteilles en plastiques en eau potable, pour les garder des intempéries, pour recueillir les lumières du soleil par leurs réflexions au couché et au levé, et aussi pour étancher la soif millénaire de ses ancêtres et sauvegarder de l’eau dans un reflexe de survie. Sans réduire les possibilités de lucidité de chaque personne, le contournement, la réalisation et la vision directe des éléments de la vie et ses lumières, demandent beaucoup de contemplation et de dépassements des préétablies et des conventionnels. Dans cette optique, Boughmiga, opta pour une approche insolite, basé sur l’inversion des concepts, des échelles, des mesures, des accordés…du tableau de bord, pour embrasser le tout et l’ambiant, comme il se doit, sans interférences culturelles et cultuelles, le laissant exprimer son message et son cycle. Dans une sorte d’idées expérimentales pour devenir véritablement des idées véridiques, un mouvement non stop donnant des idées acquises et confirmées, pour arriver enfin au verbe, qui cette fois serait chez Boughmiga et son expérience, plein de contenance et de véritable message de la vie. De ce fait, par exemple, si on parle du Dieu du verbe, Boughmiga avait aussi le bonheur de toucher les empreintes directes du créateur dans touts les objets, toutes les fleurs, tout l’ambiant et toutes le lumières…pour véhiculer cette ascension irrésistible vers les dimensions divines, d’une autre façon complémentaire et merveilleuse. Comme quand on avait envoyé Boughmiga à travailler à Ejdaria, une façon de se débarrasser de lui, pendant qu’il était heureux car dans ce petit bled, il pouvait lire à volonté ses livres et nettoyer les longues plages en dehors de son temps de travail réglementaire. Juste pour dire, qu’il récupérait et insérait toutes les activités dans son cycle de mouvement écologique et humain. D’ailleurs, en plus des centaines de contraventions, des jugements, de lynchages, des menaces de morts, des « dirty tricks », des provocations, des pièges dangereux, des mises en quarantaine, des pénalités onéreuses aux causes bidons…il avait toujours refusé de flancher, luttant par sa capacité à subir et sa force de résistance et de justice. Il avait aussi refusé catégoriquement d’émigré à l’étranger, car pour lui, il pensait que s’il y aurait de solution, elle ne serait que locale, intégrée et courageuse. A cette occasion, il serait bien de reporter véridiquement ce qu’avait dit un jeune distrait du village « Hé vous, les revenants et travaillant à l’étranger, hé vous les prétendus réfugiés politiques, on sait, on sait, comment vous avez eu les papiers des renseignements généraux… ». Juste pour dire, que l’obscurantisme avait fait des lumières aux pays des lumières, pour revenir en millionnaire, au bled, et incinérer méthodiquement au chalumeau les rares sources de lumières et d’illumination. Juste après la révolution chaotique et même jusqu’à nos jours, Boughmiga avait senti que l’étau se resserrait encore, malgré la fuite de la dictature, car les éléments associatifs et sociaux, le plafonnage usuel, jouaient aussi le jeu de l’exclusion et le nombrilisme maladif. Il suffirait d’être différent, de voir les choses autrement, de naviguer seul, dans un monde tribal, clanique ou corporatif, pour se faire claustrer…ce qui n’était pas toujours négatif pour Boughmiga, qui jouissait ainsi de sa liberté de mouvement et de se consacrer à sa marginalité intellectuelle. Dans le même ordre d’idées, la lampe publique devant la maison de Boughmiga resta pendant sept ans éteinte, soit la période du conseil municipal « révolutionnaire », ce qui ne dérangeait pas quand on est contre la consommation d’énergie dans un pays non pétrolier, mais, la raison, l’arithmétique, les mathématiques, les statistiques, le bon sens…et le hasard, refuseraient la fortuité de cet acte mesquin. D’ailleurs, rebelote, depuis l’avènement du nouveau conseil municipal élu, cette fois, c’est toute la rue qui est dans l’obscurité, au damne de ceux qui croyaient que ce geste anti social constituerait un dérangement. Restant toujours, un militant global, pour l’écologie, l’humanitaire et toutes les lumières et les illuminations…Boughmiga avait été souvent l’objet des insultes vulgaires sur le net, au niveau de leurs auteurs et leurs refus de toute vérité ou juste pour le fait d’être différent. De ce fait, et sans à priori politique ou idéologique, rares seraient ceux qui comprendraient la démarche contre courant et l’attouchement des éléments de la vie, par l’expérience, l’action directe, la fusion avec la nature, reléguant en dernier lieu, le verbe creux, redondant et souvent réducteur. Rares seraient ceux qui comprendraient, en plus de la religion populaire de nos ancêtres, sa sagesse et son intégration confortables, l’importance des approches acquises par le mouvement créateur et recréateur au point de réaliser et souligner les empreintes divines de la vie. Ainsi, la différence est amplement manifeste entre les lumières et l’obscurité, entre la lucidité et l’extrapolation, entre la certitude et les approximations, entre le bien…fondé et le mal….conçu….pour dire à la fin, que l’ascension vers Dieu, ne serait pas par l’exclusion de l’autre, mais seulement avec l’autre, quel qu’il soit. Lihidheb Mohsen 09.07.18

lundi 2 juillet 2018

Médenine, réussite de la rafle.

Voila encore, quand on commence à faire l’apologie des rafles et des descentes policières sur les pauvres, ce ne serait que des croisements d’intérêts peut être, des alliances temporaires et conjoncturelles…mais, quand même, même en restant fidéle à sa qualité de contestataire humaniste universel, il faut bien admettre, les actions des autres au profit de la nature et la faune de la région. Cette fois, je n’avais pas l’intension d’aller encore une fois au souk du dimanche de Médenine, mais, un ami m’avait demandé de l’emmener au souk du bétail, pour acheter des chèvres destinées aux festivités culinaires accompagnant le mariage proche de sa fille. En effet, il y avait déjà une chaleur torride et j’avais découvert pour la première cette partie du souk, où, sur trois cents mètres au moins, sur une partie de la terre longeant le fameux oued, des chèvres, des moutons, des ânes, des chameaux…et des hommes s’entrecroisaient, marchandaient, attendaient et remplissaient les camionnettes à deux étages de bêtes, aussitôt achetées. Une ambiance agréable, bien locale avec des gens très ordinaires de la région, pourtant, je n’avais d’yeux et d’intérêts que pour la verdure de l’oued, à coté. Avec les croissement des grenouilles et leurs chants merveilleux, la végétation touffue commence déjà depuis le marché de brocante, pour finir à trois kilomètres au moins vers Hassi Médenine, au fond, vers l’est. Une petite jungle, d’une centaine de mètres de large, qui serait certainement le monde de toute une vie animale, diversifiée, en lièvres, chats sauvages, hérissons, porc épics, sangliers… Il faut dire que depuis quelques années, ce dernier avait fait une intrusion progressive vers le sud, s’échappant de la traque incessante des chasseurs dans les buissons des oasis du sud ouest. Il faut dire que le sanglier, n’est pas aimer, ici aussi, non seulement pour l’interdiction religieuse de la consommation de sa viande, mais aussi, pour ses attaques fréquentes sur les vergers et les plants de pastèques et de légumes. D’ailleurs, dans un excès d’imagination et peut être à cause de sa nouveauté sur le terrain du sud Tunisien, les gens le prenaient pour un monstre très dangereux et réagissaient massivement à chaque fois qu’on le signalait. Cet animal, a été en quelques sortes, sauvé par la croyance, mais il faut bien laisser à la vie animale, ses espaces, sa zone de chasse, ses possibilités de survivance, pour qu’elles ne s’attaquent pas aux champs des paysans. Cette végétation intense, au milieu de la ville du gouvernorat de Médenine, m’avait comblé de bonheur, squattant, ainsi un espace hors de la portée des hommes, au même cœur de l’oued, couvant ainsi, la vie et assurant la diversité animale et sa durabilité. Profitant d’un moment, j’ai aussi fait le marché des bricoles, jusqu’au bout, cherchant sans succès des livres ou des jeux d’échec, pour arriver enfin à la place des volailles et comme par hasard, au milieu des poules, des femmes aux jambes croisées et engembant les cartons de poussins, j’ai commencé à chercher ce qui avait été interdit à la vente, le dimanche dernier, voire les tortues naines, les hérissons, les caméléons…pour ne rien trouver, heureusement. J’ai fait encore un deuxième tour, pour trouver enfin, deux bestioles en cages, une sorte de rats des montagnes, exposés à la vente. Deux petits mammifères, avec une taille entre celle d’une souris et celle d’un rat, portant une belle toison en noir tachetée de blanc, attendaient un acheteur possible et de préférable, quelqu’un qui aurait pitié d’eux. Devant mon interrogation, sur la vente désormais interdite des animaux sauvages, un jeune garçon et un homme barbu, m’avaient expliqué que ces rats sont des animaux domestiques et comme les lapins, les poules et les autres, leur commerce est licite. Ils commencèrent, gentiment, à m’expliquer leurs bienfaits surtout quand on les met avec les lapins domestiques, car ils les nettoient des puces et des parasites. Ils m’avaient dit aussi, que leur pisse, « désinfecte » leur enclos et éloigne les dangers de maladies. « sic », car peut être l’effet est plutôt le contraire et le juste équilibre est toujours difficile à atteindre et établir. Toutefois, j’étais satisfait des résultats de la compagne de la garde nationale et l’autre dimanche, au point de constater cette fois, une stricte application de la loi, interdisant le commerce des animaux sauvages. Bravo encore une fois, pour cet élan de justice et d’éthique, et un petit rappel aux autorités, pour la route, de s’abstenir de tirer sur les chiens errants sans pitié et d’opter pour des solutions plus « humaines » du contrôle de leur prolifération, ne serait ce que par la castration. Il est désormais temps, d’aborder ce coté de la situation des animaux, d’un niveau supérieur, surtout quand la science s’est bien développée et les vétérinaires, en pionniers et en médecins de compagne, prolifèrent dans notre région. Lihidheb Mohsen 02.07.18

lundi 25 juin 2018

Religion et lumières.

Quelques fois, il faut bien faire un temps d’arrêt, un moment de réflexion, une pause du guerrier, une introspection extravertie, une dénudation du travestie culturel, une cavalcade dans le parcours de la mémoire, une focalisation passagère sur les erreurs commises et subies, une revue sur les contres pieds et les déconvenues du chemin de la vie, une méditation transcendantale en spirale vers le créateur et l’au-delà, il faut bien un bain de foule avec les galaxies, les gaz vagabonds et les trous noirs, un squat en stop sur une comète allant nulle part, une explosion fictive dans l’immensité de l’univers, un attouchement amical de ses propres composants physico-chimiques avec celles dans les espaces…, il faut bien donc, quelques fois, un « in », un « on » et un « en plein dedans », pour crier bingo, victoire, pour la saisie de ce laps, blitz, de vie offert par l’amabilité de la divinité. Un donquichottisme minuscule et insignifiant qui par son chaotique et son incohérent, s’inscrit obligatoirement dans le mouvement universel du créateur et ses créatures. « Just moove », il suffit de bouger, bouger, pour vivre et laisser vivre, pour créer et recréer la synchronisation des éléments des mouvements. Alors, comme ça, Boughmiga, une clone comme toutes les autres, avec quelques différences de tempérament, s’escrimait dés le debut, en soliloque intrinsèque, avec les vicissitudes du temps tout en apprenant des erreurs, des claques, des échecs, des chutes, du courroux paternaliste…un fond accumulé de raison et de bon sens. Un « nie wieder », un « never again », un « plus jamais ça », qui rappellent tragiquement les catastrophes humaines, mais, mais, dénoncent solennellement l’instrumentalisation des holocaustes et des génocides pour justifier de plus en plus atroces. Juste pour dire que le parcours de vie d’une personne ou celui d’un groupe humain, les compromis d’un homme pour l’intégration et celles des hommes de décisions, ne sont pas contradictoires et pourraient paradoxalement cette fois, à ce niveau du développement général, faire un grand compromis majeur et irrévocable, pour la paix et l’humanité. Enragé de vie, mordant dans la fameuse pomme d’Adam et évitant de regarder la feuille de vigne d’Eve, tout en restant humble, discret et insignifiant, Boughmiga, nageait dans touts les sens, à embrasser tout ce qu’apportaient les vagues du quotidien. Depuis la planche de l’école coranique, il n’a pas cessé de lire dans plusieurs langues et chercher à approcher certains auteurs dans leurs propres langues comme James Joyce, Jack London, Goethe, Nietzsche, Musil, Shakespeare, Dante, avec une certaine difficulté pour ce dernier. En plus des leçons de la vie, les lectures permettaient aussi de sauter sur celles d’autrui et profiter de milliers d’expériences et de réflexions. C’est ce que je disais aux enfants des bibliothèques, que lire cent livres, revient au fait d’avoir vécu cent une fois. Bien sur, cette prédisposition intellectuelle anonyme, m’avait permis d’aborder touts les domaines de la vie et devenir l’ennemie numéro un des autorités. Cet omni présent, cet insaisissable, ce poète de constats contestataires, cet opposant permanant, ce conscient dangereux de nos manigances et nos erreurs, cet agitateur politique, cet humaniste sauvage, ce francophone qui serait un agent des Français, cet anglophone qui serait une antenne pour les Wasp, un germanophone qui serait l’agent de Berlin, cet ami des Libyens qui serait un homme de Kadhafi, un ami des particularistes malgré eux et malgré nous voir les noirs, les juifs, les minorités biologiques, les émigrés, les pauvres, les opposants…qui serait l’un des leurs, ce tireur sur tout ce qui bouge de la médiocrité et le bon sens pour une éthique de vie meilleures et des avertissements précurseurs et qui serait un agitateur anarcho-machin, ce syndicaliste initiateur de base et certainement inféodé radical à la centrale, ce défenseur des droits des familles des islamistes en cavale, pour un minimum de vie décente et qui serait l’un des leurs, cet activiste écologique et écologue qui serait un danger permanent…en bref, ce Boughmiga, qui n’a pas une raison d’être ou toutes les raisons d’être et il faudrait trancher pour minimiser les risques et le neutraliser. Pendant qu’en réalité, Boughmiga n’était que l’espion fidéle à lui-même et fondamentalement à Dieu le tout puissant s’il le veuille bien. Ainsi fut fait, une menace de mort, une mise en quarantaine administrative, des dizaines d’inspections iniques et infructueuses, une douzaine de pièges et « dirty tricks » pour faire tomber Boughmiga, des informateurs constants tout autours de lui, des agressions de clients programmées, des douzaines de procès verbaux administratifs ridicules, une bonne cinquantaine de pénalités pour des excès de vitesses imaginaires et commandités par l’intelligence brute et brutale, deux tentatives d’empoisonnement par la boisson, des intrigues de destruction programmée de sa personne….tout cela, et il ne faisait semblant de rien, comme si de rien n’était et subissait toutes ses iniquités comme si elles étaient normales, et ce par sa force de supporter la violence, l’inséminer par la sagesse et la transformer en énergie fulgurante et un élan foudroyant et optimiste. A des moments, il réalisait comment il était cloitré, trappé, biaisé, eu… et foutu jusqu’au bout, mais paradoxalement, il mettait la cinquième vitesse et au lieu de choir, démarrait en vitesse vers les horizons du combat juste. Bien sur, dans tout ce micmac entêté, il y a des moments de compromis, des leurres comportementaux, de couvertures aveuglantes, des brouillards propageant le doute, des préjugés mentaux maitrisés…afin de déjouer la machine infernale de la déchéance et de la violence, car Boughmiga, avait bien une famille, une grande famille, à nourrir et à entretenir avec son maigre salaire. Il devait aussi faire passer son action écologique insolite et prédicatrice, sans toucher à ses principes d’activiste humanitaire recalcitrant. Il faut dire qu’avec la baraka des ancêtres, il y avait aussi un parent dans le milieu militant social et à qui je voue beaucoup de gratitude, qui avait intervenu à certains moments pour m’éviter la prison et le lynchage haut et cour. Pourtant, Boughmiga pense, que la prison aurait été plus facile que les « stalkation » journalières et non stop et les souffrances à chaque moment de la mainmise du mal cynique et gratuit. Dernièrement, même après la grande compagne d’information de l’ouverture du « musée » écologique au public, seuls deux jeunes étudiants en cinéma, étaient venu filmer l’action de Boughmiga en se concentrant particulièrement sur l’émigration clandestine. Le jeune occupé à prendre des séances et des photos et la fille m’inonda de questions, tout en restant quelques fois silencieuses et contemplatives. A un moment de ma narration de ce drame, j’avais remarqué des larmes dans ses yeux et certainement une solidarité avec les victimes de cet exode écologique. Elle était surprise de l’ampleur de cette action tout azimut, et à travers la perspicacité de son questionnement et son intérêt, j’ai pu retenir une de mes idées volatiles et insaisissables dans les mouvements de mon corps et mon esprit, que voici : « Moi, Lihidheb Mohsen, Boughmiga le néanderthalien, je peux affirmer et confirmer, que pendant toutes mes activités de baroudeur stoïque dans des conditions de pauvreté et de fragilité énorme, que devant mon entêtement déterminé et constant, et malgré les soupçons injustes, j’avais deux supporters, sponsors et référents majeurs, qui étaient premièrement les valeurs de l’islam local et paisible et deuxièmement, le temps des lumières de l’homme et sa civilisation universelle de voltaire et de Rousseau. » Lihidheb Mohsen 25.06.18

dimanche 24 juin 2018

Medenine, opération commando.

Comme d’habitude pour visiter le souk de Médenine, il faut y aller très tôt, avant le levé du soleil. Cette fois, à cinq heures et demie, le soleil pointait déjà sur l’horizon de la mer et me dirigea vers l’ouest pour faire mon parcours entre les légumes et les brocantes et revenir avant la montée fameuse de la température de Médenine. Il parait que cette particularité climatique, revient au sol gypseux et argileux de cette région. D’ailleurs on peut toujours constater en hivers et en été, la différence et la teneur de l’ambiant, à partir de Khalfallah, à l’aller ou au retour, qui parvenait souvent à dix degrés. Sans incident, ni précipitation je parvins là-bas quand les marchands de légumes ambulants mettaient encore leurs étalages et déversaient les sacs de piment et coupaient les potirons. La plupart d’entre eux venait du centre ouest, lieu intense de production de légumes et seuls quelques détaillants à même le sol et avec des balances manuelles, proposaient des tomates, des piments…ou les fruits de saison, du producteur au consommateur. Confirmant mes descriptions précédentes de cette rencontre populaire et l’observation étrange de Boughmiga, qui quand il s’arrêtait à voir les passants, il pouvait juste par la vision du profil du visage et l’allure générale du corps, identifier, les Hawiwi, des Wederni, des Abbessi, des Akkeri, des Djerbi, des Touzni, des Jelliti, des Douiri et Chnennawi et aussi des gens du nord. Sans recourir aux particularités lexicales, pour fixer certains, on peut dire que le look des traits du visage et la forme du corps suffisaient et même les Libyens qui font parti des sections anthropo-linéaires même s’ils ne se manifestaient pas par leurs particularités vestimentaires. Juste pour dire, que le bain de foule est très agréable, dans ce petit monde hétéroclite et diversifié. Malgré le fait que nos concitoyens de couleurs, sont identifiables au point de voir les origines soudanaises par leur noir foncé, les maliennes par leur physique maigre, les sénégalaises par leur stature…et le melting pot, prédominant dans le nord est de Médenine, reste difficile à retracer. Dans ce marché immense de chaque dimanche, qui prend tout le long de l’oued traversant la ville sur deux kilomètres au moins, les légumes, les habits, les volailles et le brocante, permettaient une longue marche que Boughmiga appréciait beaucoup de bon matin avant la chaleur. Comme il se plantait souvent, dans des fixations capricieuses et subites, il lui arrivait d’acheter sur une bonne période, des radios juste pour rendre hommage à la musique, des chaines métalliques juste pour compatir avec les victimes du commerce triangulaire, de la poterie ancienne et des couvercles en laine tressées à la main juste pour la mémoire des anciens et les femmes actives, des livres dans toutes les langues quand il y en a pour les lire et remercier leurs auteurs, des caisses et ustensiles qui auraient servi pendant les dernières guerres pour penser aux milliers de morts bêtement. Malgré que certains objets aient servis dans le « musée » écologique et culturel de Boughmiga, ou dans sa grande bibliothèque personnelle, cette fixation comportementale lui avait coûté très cher surtout quand il passa une bonne période à prendre des photos en papier de toutes les traces d’animaux qu’il trouvait dans les plages pour lequel il payait ses salaires complets. Maintenant, des centaines de photos sur papier, dépassées, mais heureusement pris sur le numérique dernièrement. Peut être c'était un instinct d’accumulation, un réflexe de survie qui se manifeste nettement dans son action avec l’ambiant, comme s’il était le dernier des vivant et cherchant le souvenir des autres et voulait à tout prix sauver les éléments de la vie et leurs profonds mouvements. Depuis quelques mois, les produits s’uniformisaient sur l’électronique ou les objets aux spécifications suspectes provenant de la Libye. Un vendeur de thé, qui vendaient aussi des livres au début, avec sa carriole usée, avait offert à Boughmiga un bon petit casse croûte de pain et de salade fait à la maison puis un verre de thé noir. Un client engagea la discussion et parla du dernier grand naufrage des émigrés clandestins disant qu’avec les deux milles dinars pour la traversée, ils auraient aussi achetés des habits et gilets gonflables de sauvetage et de flottaison, pour seulement quelques dinars et d’avoir ainsi survécu. Il apprécia aussi l’idée, devant la dernière décadence footballistique, de devoir s’ouvrir sur le monde et s y intégrer, tout en gardant ses propres valeurs culturelles. Entre les étalages de vêtements usagés, une véritable aubaine pour les pauvres et même la classe moyenne, il y a un stand portant depuis des années un tas de livres, dans toutes les langues et rares étaient ceux qui pouvaient en acheter parce qu’ils étaient en anglais, en allemand ou en italien. Une bonne occasion pour Boughmiga que les œuvres importantes restaient à sa disposition. Dans le même stand, il avait remarqué la dernière fois, il y a trois semaines, un bouquin en anglais, « the bible », qu’il acheta cette fois, pour un dinar, non seulement pour son prix, mais aussi à cause de son devoir de respect aux livres sacrés. Même s’il se considère musulman, aussi bien culturellement, sa condition de penseur et de grand lecteur de livres, l’amenait à respecter toutes les religions et croyances. Passant par le petit attroupement de vendeurs, d’acheteurs et de curieux autours des volailles, entre les poules aux pieds enliassés, les poussins dans des cartons, des lapins en noir et blanc, des canards multicolores Egyptiens, des dindons, des pigeons, des cailles d’élévage, des œufs de compagne…des oiseaux de compagnie, des perroquets verts, il remarqua un hérisson dynamique dans une grande cage d’oiseau pour lequel son jeune propriétaire avait demandé cinq dinars. Il avait certainement faim et devant la remarque à ce sujet, le jeune avait juste rigolé. Il ne savait pas bien sur, que Boughmiga l’achèterait pour le remettre en liberté dans les oueds viables pour la vie animale. Faisant encore un tour au milieu des petites bêtes et des marchandages, il pensa offrir à ses petits enfants des poules et des canards, pour qu’ils aiment les animaux, mais il se ravisa pour préparer avant un poulailler convenable. Revenant au vendeur de l’hérisson, il rencontra un homme transportant avec un air grave des tortues naines dans un carton et qui demanda à Boughmiga pourquoi il regardait avec insistance alors il lui répondit « je regarde ses malheureux ». C’était juste en ce moment, qu’il réalisa que c’était un agent de l’ordre, qui confisquait toutes les bêtes sauvages proposés à la vente dans ce souk. Cette descente, lui avait été confirmée quand il avait vu un homme en treillis vert avec l’hérisson dans sa cage qu’il avait vu tout à l’heure. Il parait que c’était la brigade des forets responsable de la vie des animaux sauvages. J’avais entendus l’un d'eux déclarer à haute voix que la vente des animaux sauvages est interdite. J’avais circulé encore sur la place pour voir la rigueur de cette rafle insolite et j’étais convaincu du sérieux de cette démarche ô combien salutaire malgré qu’elle avait bien tardé. Plus loin, j’avais aussi remarqué un autre agent en tenue réglementaire faisant le guet pour prévenir toute fuite des vendeurs d’animaux illégalement. Bravo et mille bravo à cette initiative, qui malgré son efficacité, devrait être constante et accompagné pour toute une compagne de sensibilisation, par le contact direct avec les parties, les associations et les medias. Il faut rappeler que dans la médication traditionnelle, certaines personnes recommandaient le sang de l’hérisson, la viande de la tortue, celle d’un lézard, le cœur du chacal ou la foi du renard, pour une guérison supposée de maladies imaginaires. Toutefois, c’est une très bonne nouvelle pour assainir le souk de Médenine et déconstruire tout un système d’offre et demande d’animaux sauvages, par la loi, la vigilance et la désillusion. Lihidheb Mohsen 24.06.18