mercredi 31 janvier 2018

Portraits et sagesse 114

Comme toujours, par la grâce de Dieu, la baraka de ma mère et la bénédiction de mes ancêtres, je ne rencontre, comme ils le disaient bien dans leurs proverbes quotidiens, que les gens mieux que moi. Une prédiction en souhaits et une expectative positive, qui se confirma, durant toutes mes rencontres et mes marches rudes dans les compagnes, presque à cent pour cent. Les gens sont toujours bien et Boughmiga a des familles amies dans toutes les régions, connues lors de ses randonnées écologiques. Toutefois, il ne devait trop s’investir vers le nord, où le verbe parait malin et inconséquent, ni trop vers le sud, où l’esprit cavalier excessif et cassant, s’affichait sur les visages. Bien sur, il ne peut y avoir de règle, mais l’élan positif et sincère dans les approches, verse directement dans l’établissement de bonnes relations avec l’ambiant général et avec l’homme en particulier. Cette fois, c’était dans la ville millénaire de Sidi Chammakh, que j’ai revu Si Adel Zennim, rencontré il y a dix huit ans, quand je faisais l’intérim «gratuit » à la poste locale en tant que guichetier. Il n y avait qu’un seul fonctionnaire avec moi et quand je fus l’objet d’une sorte d’attaque cardiaque, sans le moindre secours ni assistance de l’establishment, Si Zennim de son plein gré, me conduisit bravement dans ma propre voiture, étendu à l’arrière dans ma Wazra de la fête des habits traditionnels, souffrant, vers le médecin de la ville à quatorze km. J’aurai certainement crevé sur place, comme devrait l’être, dans une dictature stupide, un opposant au régime, un insaisissable aux institutions, un contestataire né, un inféodé inconditionnel à la justice universelle et divine. Mon collègue, n’avait fait aucune tentative d’appel au secours, car il savait que ce serait uniquement de la perte du temps. D’ailleurs, le fait de porter la Wazra, un habit local qui ne tombe pas dans le paysage touristique et mercantile, était un geste ultime d’authenticité et une dénonciation de l’instrumentalisation et la chosification du patrimoine. Pour Boughmiga, cet habit était une sorte de bras d’honneur au dictateur, de la part d’un paysan de Zarzis la populaire du fond du désert. Pendant que Si Zennim, me guidait pour les soins à Zarzis, puis à la maison, je n’avais de pensé qu’aux douleurs à la poitrine et l’injustice d’un accidenté sur un lieu de travail, laissé sans la moindre assistance. Boughmiga, n’avait pas revu depuis, son ami, le sauveur, le chevalier disponible au bon moment, l’ange gardien des temps difficiles, le citoyen simple et brave….qui, cette fois, parlait autours d’une table, avec des personnalités politiques et syndicales, de l’incident d’autrefois et de son activité de pêche à la mer. D’après lui, il vivotait convenablement grâce à sa petite barque côtière et se déplaçait, selon les saisons et les voyages des bandes de poissons, d’El Kantara, à Djorff, à Grinn. Il parla aussi des falaises de cette dernière région, contenant des grottes qui auraient abrités des humains dans l’histoire ancienne. Il cita aussi le fait de devoir ménager les relations avec les habitants locaux, de la région de Sidi Makhloof, pour ne pas trop les concurrencer et atténuer quelques fois leurs réactions. Il parait, qu’il était très satisfait dans son travail vigoureux et comme il le disait, c’était grâce à la force de ses bras qu’il s’en sortait et survivait comme il le fallait. Très connu par les personnalités politiques démocrates de la région, il était la seule personne, ou presque, que Boughmiga rencontra, qui en plus de son acte de bravoure d’autrefois, ne rouspétait pas, ne pleurnichait pas, n’incriminait pas….et composait avec la réalité comme elle était, par sa volonté de vivre et laisser vivre. Bravo Si Adel Zennim. Lihidheb Mohsen 26.01.18

1 commentaire:

  1. Ali Ben Othmen
    ونعم الصديق عادل زنيم رجل دمث الأخلاق وخدوم

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