jeudi 29 mars 2018

"je dénonce"

Ce n’est pas le « j’accuse » de l’affaire Dreyfus, la protestation contre l’empoisonnement de Socrate, le lynchage d’El Halladj, la pendaison de Sacco et Venzetti, l’orchestration des guerres meurtrières, l’instrumentalisation des famines, la gestion des pestes et de la modification génétique… Ce ne sont pas seulement, le commerce triangulaire de la traite humaine, les génocides ethniques partout dans le monde, les compromis à sens unique au service du mal, la mainmise sur les mécanismes de la nature en produisant la vie dans des batteries industrielles…mais, un cri total, de dénonciation, de refus, de protestation, de colère, d’insubordination totale, de mutinerie à bord, de coup de gueule retentissant, d’accusation irrévocable de mise à l’index en flagrant délit, des preneurs de décisions humains depuis l’avènement de l’esprit humain. Une vérité douloureuse, qui se manifesta à travers toutes les gesticulations de l’homme à travers son histoire macabre. Avec catastrophisme et refus légitime, cette situation de boucheries humaines interposées, aurait pu s’arrêter depuis la deuxième guerre mondiale et dans le conteste ambigüe de « never again », ou « plus jamais çà », quand la violence aurait dû être déconstruite à l’extrême. De multiples rendez vous avec l’histoire, d’occasions concertées et irrévocables, auraient pu venir à bout des malheurs de l’humanité. A quel point fallait il faire de compromis dans le sens de satisfaire l’industrie militaire, et jusqu’à quels millions va t il falloir y réfléchir sérieusement !! De ma part, Boughmiga le néanderthalien, homo sapiens sapiens, Tunisien, arabo musulman, citoyen du monde, militant global pour les causes écologiques et humaines, rencontrant presque chaque jours, les rejets par la mer des restes des victimes de l’émigration clandestine, dénonce solennellement cette violence et cette destruction de masse, des pauvres et des démunis. Une situation, qui était justifié par la dictature de Kadhafi, mais qui perdure, par la nature des structures économiques et des rapports de profits entre les pays. « Mamadou », comme je l’appelais arbitrairement et avec une amitié intellectuellement fétichiste, était la victime typique de ces drames malheureusement durables. Un homme, qui avait été opprimé au pays de sa naissance, épuisés par la traversée du Sahara vers la mer de Lybie, exploité sauvagement dans ce pays, expédié sommairement dans des bateaux vétustes vers les forteresses du nord…pour mourir bêtement noyés en mer entre les bâtiments de guerre et les plateformes pétrolières. Un homme, pauvre, comme la plupart, qui grandit sans dignité, vit sans dignité et mourut sans dignité…sous les yeux indifférents des mastodontes mercantilistes. Quelques uns, eurent « la chance » de tomber sur Boughmiga sur les plages de Zarzis et Chamseddine Marzouk dans le croissant rouge Tunisien, pour avoir enfin, un enterrement digne, des prières sur leurs âmes et un respect universel, Allah Yarhamhom. Que ceux qui ne veulent pas regarder la vérité en face, admettent au moins cette situation humanophage, vorace, se placent au niveau de leur responsabilité historique et dénoncent haut et fort toutes les violences contre la vie, d’où qu’elles viennent. Paix à vos âmes, solidarité et compassion à Mamadou et les autres. Lihidheb Mohsen « Boughmiga » 29.03.18 "أندد واتهم" انه ليس الاتهام المعهود على قضية درايفوس...أو على تسميم سقراط...وتفكيك أواصل الحلاج...وشنق ساكو وفنزتي...والتصرف في الحروب...واستعمال الآفات الاجتماعية...وابتزاز الأحداث والتغيير الجيني...انه ليس فقط الاتجار الثلاثي بالعنصر البشري...والمجازر الاثنية في كافة أنحاء العالم...والتوافقات المشبوهة لصالح تجار العنف والسلاح...والحكم في آليات الطبيعة لتصنيع الحيات الحيوانية في طوابير مقرفة...بل انه صرخة شاملة...احتجاج كامل...رفض كلي...تنديد كبير...عصيان فوق السفينة...وإشارة واضحة ضد أصحاب القرار...واتهام صريح لما ألت إليه البشرية منذ تبلور الفكر الإنساني. حقيقة مرة...تبلورت في كافة مراحل التاريخ وبناء الحضارات على أنقاض الماسي...لذلك بكل كارثية واحتجاج مشروع...كان بالإمكان إيقاف هذه المجازر البشرية المتناوبة والمتعاقبة...خاصة بعد الحرب العالمية الثانية وأسطورة "لن يتكرر" "نفر اققن"...عندما كان ممكنا القضاء على العنف إلى حده الأدنى...وضاعت مواعيد عديدة مع التاريخ ومناسبات متكررة للتخلص من الكوارث التي تسببها أنانية الإنسان. هنا وجب السؤال بإلحاح...إلى أي مدى يمكن مواصلة التفاوض في اتجاه إرضاء صناعة السلاح والدمار الشامل...والى مستوى كم مليون من البشر يموتون تحت أنظارنا... سنتوقف. من ناحيتي...أنا بوغميقة النيندرتالي...هومو سابيان سابيان...تونسي عربي مسلم...مواطن عالمي...مناضل شامل ودائم من اجل القضايا البيئية والإنسانية...أجد كل يوم بقايا الغرقى في البحر من الهجرة الاقتصادية...أندد بكل قوة بهذا النوع من الدمار الشامل الذي تذهب ضحاياه من الفقراء والمعدمين في الأرض. هذه الوضعية التي كانت مبررة جزافا بدكتاتورية ألقذافي...ليتبين إنها نتيجة التركيبة الاقتصادية الموروثة وعلاقات الهيمنة بين الدول. وكان "ماما دو" الذي أسميته في إطار مقاربة صادقة وحميمية فكرية عميقة... الضحية المعبرة من الخمسة ألاف لهذا الظلم المستديم. عبر الصحراء الحارقة على قدميه...عمل لسنوات من العبودية للحصول على مبلغ العبور إلى أوروبا الجنة الموعودة...ركب سفينة معطبة...ليجد نفسه غارقا ومعدما بين مصطبات البترول الضخمة وأساطيل الحرب العملاقة...ثم يجد نفسه أو ما تبقى من جسده ملقى على شاطئ البحر...كرجل ترعرع دون كرامة مثل جل الفقراء...عاش دون كرامة...ليغرق دون كرامة...ويضيع جسده بعيدا عن أهله دون كرامة...تحت أنظار عمالقة الدولار. وكان لبعض الضحايا شيء من الحظ عندما وجدهم بوغميقة على شواطئ جرجيس وكذلك شمس الدين مرزوق من الهلال الأحمر التونسي...ليقع أخيرا دفنهم بطريقة محترمة والصلاة على أرواحهم...رحمهم الله. فعلى الذين لا يريدون أو لا يقدرون على رؤية الحقيقة مباشرة...والوقوف على كارثية الوضع...أن يرتقوا إلى مستوى المسؤولية الإنسانية التاريخية والتنديد بدون هوادة على كل أنواع العنف ضد الحياة من أين كان مأتاه... تضامن ومواساة لمامادو والآخرين...رحمكم الله. محسن لهيذب "بوغميقة" جرجيس 29.03.18

mardi 27 mars 2018

Portraits et sagesse 138

Borhen Abichou. Monsieur Boran, pour de bon, à le temps et vogue sa voile avec le vent…surtout quand, il fait parti des gens, qui eurent leur éducation dans la capitale, laissant, nous autres, enfants des paysans, sans perspectives ni plans. Borhen Abichou, Boran le sage, Boran le choux, un homme insolite, différend, dans le bon sens, artiste, rêveur, militant politique, contestataire organique, ne rate jamais une occasion, pour afficher sa position, gauchisant avec un brin d’humanité manifeste. Il passa un bon moment à Zarzis et Djerba à s’escrimer avec les circonstances, à s’accrocher sur les événements, à participer à toutes les manifestations politiques de gauche, à essayer des pratiques artistiques diverses. A un moment, il fit du bon travail de calligraphie scarabesque sur les galets ramassés de la plage de Sidi Kbir. Il avait fait de très belles pièces qui impressionnèrent Boughmiga pour qui il avait offert quelques pièces d’art. Au moment des réfugiés venant de Lybie, Borhen s’activa auprès des organisations de secours et s’engagea pleinement pendant quelques années. Sans vie familiale contraignante, il était totalement libre et comme un bourdon, il vaquait entre Zarzis, Bengardane, Djerba et Tunis, selon l’état de sa santé et ses sauts d’humeur. Cette liberté, le lançait un peu trop et disproportionnellement dans des orientations aussi militantes soient elles, au point de nuire à sa condition d’artiste distrait et créatif. Actuellement, il parait qu’il s’est enfin stabilisé à Tunis, et surtout sur son activité de dessins artistiques sur les galets polis par les vagues de la mer qu’il travaille désormais, sérieusement. Voilà, une identité, un Boran saisissable, une personne créatrice et un artiste né. Bon courage, Si Borhen Abichou. Lihidheb Mohsen 27.03.18

Portraits et sagesse 137

Hamed Jlidi. C’est un haut cadre de l’administration Tunisienne, directeur du complexe multifonctionnel de l’école de pêche de Zarzis, Si Hamed, était originaire de Hmadi Elguebli, en plein dans l’oasis vert, réputé par ses carottes et ses champs de sorghos. Fils d’un Moaddeb, il avait la faculté organique de puiser dans l’éducation arabophone et le savoir en général. Ayant travaillé au début dans le nord, Si Hamed avait acquis, en plus de ses compétences administratives, une capacité exceptionnelle de communication et d’accueil. En relation verticale comme dans toute hiérarchie qui se respecte, Si Hamed Jlidi avait aussi des contacts horizontaux fructueux avec la maison de la culture, les diverses associations, les comités de festivals, les organismes du port, les formations multiples, les groupes venant d’ailleurs pour des manifestations culturelles, ainsi qu’une logistique multifonctionnelle d’arrière garde pour tout le monde. Comme toute personne intelligente, responsable et à la page du comportemental adéquat et juste, il subit l’occultation de la périphérie politico affairiste, ce qui n’était pas assez prononcé avant la dite révolution. Bien sur, le critèriel décisif, qui reste et restera en faveur de Si Hamed, est le fait d’être utile, indispensable et remplissant toutes les failles des approximations en vigueur. Respect, reconnaissance et bon courage à Si Hamed Jlidi, l’homme de touts les moments. Lihidheb Mohsen 27.03.18

Portraits et sagesse 136

Comme il lui plaisait de se faire appeler Habib Toubib, il était et le reste toujours Sfaxien, né à Zarzis, docteur en médecine dentaire, installé à Tataouine depuis une bonne trentaine d’année. Intellectuel relativement contestataire, il avait la chance d’être en accès direct avec une catégorie de clientèle, authentique, originale et arrivant directement de la montagne et des fonds de la Djeffara. Il était aussi très actif dans les manifestations culturelles de la région, l’identité architecturale du bled des ksour, la présidence et la relance du musé et l’association de la mémoire de la terre. Si Habib Toubib, était l’un des organisateurs de la visite inter associative la ville de Ghadamès, Sinawn et Nalout. Une initiative très importante surtout quand les deux dictatures vaquaient à pleine vitesse. Il parait qu’il avait fait un gite d’accueil et de logistique touristique au flanc de la montagne du village troglodyte Chenini, une infrastructure, socio culturelle adéquate et au conforme aux produits touristiques alternatifs. Plusieurs objets hétéroclites du patrimoine local avaient été collectés dans ce bel endroit. Bien sur, Si Habib Toubib, a su combiner entre ses origines Accariennes, sa Sfaxianite et son dynamisme culture et affairiste personnel. Respect et encouragement à Si Habib Belhedi. Lihidheb Mohsen 27.03.18 Kenza. Comme elle est belle cette citadelle Sur le mont de Chinini Juste au milieu à l'abri Très artistique et culturelle. En plein dans la montagne En troglodytes anciens De vraies grottes et cavernes Accueillent l'Homo Sapiens. J'y ai mangé à gogo De succulents plats locaux Et le goût des mets est encore Toujours présent et très fort. Avec la bouffe et le dessert Il y a encore le thé vert Et l'aliment culturel Dans son musée traditionnel. Je veux bien y revenir Pour y rêver et m'assoupir Avec le confort des pensées De l'architecture et de l'art Bien servi et comblé Comme jadis un grand Tsar. Mais le Tsar du Ksar, Celui qui vient à Chenini, Ni arrogant ni bavard, Ne pourra être qu'un ami. Et les vallons du village font écho, De tout ce qu’il y a de beau, Dans les assiettes et les cerveaux, Des arabes et berbères locaux. Lihidheb Mohsen. 31.12.07 Le chant de Ghadamès C’était au milieu du Sahara, au fond de l’oasis ombragés, dans les ruelles sinueuses, obscures et longues, dans l’appel de lumière au fond des couloirs, à travers les ouvertures dans les toits ou les miroirs réfléchissants l’espace et le temps, c’était dans la blancheur des murs de terre, de paille, de centre, de troncs de palmiers traités, de pierres placées selon leurs natures, leurs poids, leurs réactions au climat et les intempéries, dans les courbes des escaliers, des voutes, des lucarnes, des porches et des chambrettes confortables, dans les décorations par des objets utilitaires et artistiques en même temps avec quelques peintures murales rouges dans un style arabesque et scarabée, dans l’exploitation optimale des espaces, des étages, des dénivellements, des recoins, des rôles, des priorités et des idées, dans le rapport de sagesse avec la foi, la famille, la tribu, l’autre et soi-même, dans l’inspiration géniale de scinder cette petite communauté en deux « gens » compétitifs et complémentaires afin de garder les motivations et l’aspiration vers le meilleur et se réunir impérativement devant un danger extérieur, dans la fusion des connaissances et savoirs dans la vie de touts les jours, dans le temps, les mouvements, le climat et la matière, dans l’assimilation des valeurs et techniques acquises et importées par les caravaniers, dans la simplicité déconcertante du culte et rituel et la proximité de la création et du créateur, dans la vénération de la source « Aïn El Frass » et la gestion sacrée, juste et précise de l’eau, Ô combien précieuse au milieu du désert, dans la préservation de l’oasis pour les palmiers, les arbres fruitiers et les agrumes tout en contenant rigoureusement les constructions, dans l’humilité des gens, dans leurs habits amples et simples, dans leurs sourires retenus, dans leur sérieux des insulaires, dans la gastronomie et l’équilibre nutritif, dans l’accueil, dans les petites histoires, dans la timidité des blagues, dans les contes, dans la réalité ambiante… au fond des verres de thé à la mente, … j’ai perçu, la sagesse, la civilisation, l’éthique, l’esthétique artisanale, la chaleur humaine, l’intégration, l’authenticité, la crédibilité, l’équilibre et la paix, auprès des Ghadémsis. Dans la ville, hors de l’oasis, j’ai vu plusieurs groupes de femmes, dans les magasins à marchander des habits modernes et pendant qu’elles regardaient curieusement mon accoutrement « Wazra Akkaria avec un Kabbous rouge vif », j’ai eu la latitude de contempler les beaux traits de leurs visages et les regards pleins de confiance et de plénitude. Cette rencontre m’avait fait plaisir car c’était une preuve de l’émancipation de la femme dans ses valeurs locales et à sa façon, et de l’accompagnement actif de l’homme dans ses performances culturelles et sociales. En faussant compagnie au groupe, Boughmiga le néanderthalien, l’insaisissable que je suis, ai fait un tour en solitaire, à travers les bordures de la ville moderne encore en construction. Dans un kiosque à essence, j’ai rencontré un groupe de caravaniers en 4X4 faisant leurs derniers préparatifs pour la traversée du désert. En confirmant un pressentiment, j’ai constaté, qu’ils avaient un profil bas et effacé et parlaient un français que je n’ai pu identifier à travers les quelques mots que j’ai capté en les croisant en voiture sur la place du kiosque. Plus loin, sur un espace vide bordant un vallon, j’ai descendu de voiture, pour voir tout au fond un début d’agglomération bidonville avec de morceaux de zinc. J’ai tout de suit pensé aux pauvres émigrants clandestins de l’Afrique sub-saharienne, qui se hasardent plein nord à travers les mers de sable et les mers aux vagues mortelles, ainsi qu’à travers les obstacles humains des lois. J’ai souhaité me tromper, car le pays baigne dans l’opulence et un populisme africanophile. Le soir, après les cérémonies officielles et officieuses, le groupe, hommes et femmes, était invité dans une maison privé aux alentours de Ghadamès, à quelques kilomètres vers le nord. Le salon était long et haut, au tour du mur, des coussins et matelas multicolores sur lesquels nous nous sommes familièrement affalés. Au milieu, des plats de sucreries, gâteaux, dattes et des confections locales de petits pains au piment. Prés de la porte pour dissiper la fumée, un grand homme au kéfié noir à antenne, s’affairait avec l’attirail de thé avec des gestes précis et engagés. L’ambiance était agréable et conviviale, après un diner aux chandelles succulent, malgré son incompatibilité éthique avec un plein Sahara, et cette escale était plus conforme à nos besoins et habitudes culturelles. Comme il se doit, la discussion commença par l’échange de poésie ponctuée par des argumentations amicales sur les fameux classiques de la culture arabe. C’est alors, qu’il entra, ordinaire, insignifiant, en habits traditionnels, salua légèrement et s’installa à coté du maitre du thé. Doucement, il sortit son luth « oud » de son étui en toile, et après quelques balbutiements vocales et sonores, il nous prit doucement vers le ciel, entre les dunes, à onduler au gré de la musique, loin des hommes et leurs futilités, au dessus des « langues », au dessus des frontières et des barrières artificielles. Il chanta Libyen, puis Tunisien et Algérien, et confirma l’universalité de Ghadamès et sa culture, et nous accrocha pour toujours, à sa sagesse et son humanité, par cette symphonie de la vie, dont les notes ont été fredonnés sur les dos des chameaux dans touts les sens, pendant des siècles. Lihidheb mohsen Eco artiste Zarzis Tunisie 11.02.09

Le repos fixe, du guerrier.

Il arrive, quelques fois, à Boughmiga, de rester fixe, coi, béat, comme il se doit, pendant quelques dizaines de minutes, à voir sans regarder, à flotter dans les airs de l’univers et de faire le vide intérieur pour mieux nager libre dans l’immensité des galaxies. Il regardait les nuages bouger, bouger, les ombres se dilater ou se rétrécir et sentait l’horloge biologique danser au rythme de son cœur. Des rayons de soleil transperçaient son corps aquatique, des fourmis s’accrochaient à ses joues et des araignées sortaient gesticulantes de ses cheveux tissant leur toiles jusqu’en bas et atteindre le sol. Faire le vide et voltiger, léger, avec une toute petite portion de perception et un coin minuscule de l’esprit humain, étaient amplement suffisants pour planer au dessus de l’espace et du temps. Au point, à la fin, de se surprendre loin de chez soi, son corps, à visiter les milliers d’années de lumières de mouvements et de tractations, au risque de ne plus pouvoir réintégrer sa carapace insignifiante. Une belle ballade, d’anéantissement du cancan du présent par le néant et l’intensément grand. Une comète, passait, et Boughmiga la prenait en stop, vers d’autres constellations inconnues, cherchant de la vie comme il l’entend, culture oblige, dans la vie. Soudain, les chèvres sauvages des voisins, entrèrent dans la verdure de son jardin, et l’obligèrent à se réveiller net, se ressaisir et défendre son coin de verdure. C’était comme Am Belgacem, qui quand il entrevu un scorpion zigzaguant devant lui, coupa net sa prière et aplatit l’insecte à coup de souliers. Heureusement, Boughmiga, n’avait pas à user de violence et dans un geste de défense, chassa les petits monstres, qui malgré le renouvellement naturel de leur effectif, avaient fait, depuis des décennies, un carnage dans le village. A proposito, Boughmiga avait horreur de l’élévage et pensa toujours que laisser les animaux dans leur nature, leurs milieux et parures, tout en les aidant à mieux s’intégrer, vivre en bonne santé et prospérer, serait plus juste. Ainsi, réveiller par la cavalcade capricorne, Boughmiga, revint sur terre, en tourbillon non stop, en contradiction avec sa fixation intergalactique. Il se mettait au clavier à six heures trente, pour faire cinq parties d’échecs blitz, avec le drapeau Tunisien, qu’il gagnait le plus souvent toutes, pour prendre son petit déjeuner et aller au travail plein d’énergie. Il faut imaginer son fougue et son tempérament sur le lieu quand il faisait en quelques heures ce que les autres faisaient en trois jours au moins. Un décalage, une avance, un manque d’intégration peut être, qui dérangeaient paradoxalement, même l’administration en soi, le système et la médiocrité usuelle. Cette fois, avec un malaise dans les ventilateurs, « poumons », le jeu d’échecs au café n’était plus possible à cause des fumeurs, « liberté oblige » et Boughmiga se rua sur le jeu en ligne du net à jouer avec des partenaires effectifs et pros. Il se laissa engloutir par cette manie pendant quelques jours et négliger les autres activités d’écriture, reportant à chaque fois, la date de reprise l’activité normale. Jusqu’à quelques dizaines de minutes de maintenant quand j’ai enfin trouvé l’équation salvatrice en ne jouant juste pendant les récréations et laissant l’autre temps de travail normal à la scribouille et la provocation. Tout de même, il a fallu apporter un cappuccino du café culturel de Si Mokhtar, à fin de siroter les idées et coudre le temps. Voilà donc, l’escrimeur de palmiers, le chasseur de médiocrité et le cueilleur de bonnes idées humaines, au service de son temps, aussi court soit il, Dieu merci. Lihidheb Mohsen 27.03.18

mercredi 21 mars 2018

Portraits et sagesse 135

Mounir El Abed. Originaire de Gabés, Mounir El Abed, inspecteur général des écoles primaire, avait fait plusieurs années de sa carrière dans les structures de l’éducation à Zarzis. Plutôt francisant, il était très compétant dans son travail et aimé par tout le monde aussi bien ses collègues ou le milieu culturel et pédagogique. Il était bien engagé dans les activités scolaires éducatives et artistiques dans le théâtre et les manifestations culturelles. C’était dans ce sens, qu’il avait fini, avec d’autres, d’accepter Boughmiga dans le milieu scolastique, en tant que poète francophone, clavier oblige, qui s’imposa dans le paysage intellectuel de la région, par sa présence, sa persévérance et sa composition houleuse de et intensive de poèmes sur l’écologie et le social. Une sorte d’adoption et d’acceptation de ce fait accompli qui ne pourrait que servir la culture locale. Il y avait beaucoup d’écrits échangé avec lui et son collègue Si Hassen Filali, ce qui créa une certaine éthique littéraire et humaine. Ce que n’aurait jamais fait les personnalités locales, Si Mounir El Abed, invita Boughmiga à assister à une manifestation festive organisée par les élèves pour une académie compétitive. Il le présenta aux présents, en tant que penseur libre, intellectuel et poète, ce qui avait, franchement, encouragé l’égo frustré de Boughmiga, qui participa aussi aux festivités et donna des prix « écologiques » aux élèves gagnants. Respect et gratitude à Si Mounir El Abed, que tout le monde cite avec de très bons souvenirs de compétences et de performances. Lihidheb Mohsen 21.03.18

Portraits et sagesse 134

Amor El Abed. Cette fois, c’est une personnalité officielle, qui effectua une visite officieuse, au musée écologique mémoire de la mer et de l’homme Zarzis, lors de vacances privés au village maritime de Souihel. Pour Boughmiga, cloitré, harangué, harcelé, mis au poteau, diabolisé…par les autorités dictatoriales, la caste politique, la machine de l’administration et la société unanimiste foudroyant tout ce était différent, l’intérêt de Si Amor à cette action insolite et « fantaisiste », était très important. D’ailleurs il se remémore encore l’accolade chaleureuse, « the hug », que Monsieur le secrétaire d’Etat avait accordé à Boughmiga à la fin de sa présentation narrative. Si Amor El Abed, secrétaire d’Etat chargé des ressources hydrauliques et de la pêche, nommé en 2004 parait il, était licencié en sciences naturelles, docteur d’Etat en biologie et spécialiste reconnu en sciences et technologies de la mer de par le monde. Il participa dans plusieurs conférences internationales sur la pollution de la mer et les transformations biologiques. Etant, très honoré par sa visite, qui me redonna assez de confiance en moi-même et beaucoup d’énergie de combat, voici le texte traduit de l’arabe que Si Amor avait écrit dans le livre d’or du musée. « Zarzis 14 Aout 2004 J’étais très honoré par cette visite que j’avais effectuée à ce musée, qui démontre avec force, la profondeur du sentiment humain envers ce que représente la mer. Mon attention était surtout attirée par l’éloquence par la parole et par l’image que présenta l’initiateur de cette action Monsieur Mohsen Lihidheb. Il a réussi brillamment à faire parler tout ce que rejetait la mer et exprimer la situation écologique et sociale actuellement dans nos mers. J’étais très ému aussi, devant l’assemblage artistique de la nacelle de pêche pleine de bouteilles en plastique au lieu d’assurer son rôle naturel de pêcher le poisson et assurer la sécurité alimentaire aux peuples. C’est une occasion, pour mettre en relief les efforts de notre pays, principalement son excellence le président Ben Ali, pour préserver la mer et protéger ses richesses. Ce musée mérite touts les encouragements que Dieu vienne au secours de son initiateur. Amor El Abed Secrétaire d’Etat aux ressources hydrauliques et à la pêche. Signature illisible » Reconnaissance et respect à Si Amor, qui cassa le boycott officiel, par un geste officieux, d’engagement et de compréhension aux causes environnementales et humaines. Lihidheb Mohsen 21.03.18

lundi 12 mars 2018

Portraits et sagesse 133

Ridha Bourguiba : De la région Errajaa de Zarzis, Si Ridha Bourguiba était un professeur d’arabe, mais vu sa compétence en droit administratif et en législation associative, il fut détaché auprès du siège de gouvernorat de Médenine, où il s’acquitta de sa tâche à merveille. De prime abord, le poste était politique, ce qui ne pouvait être contesté par liberté d’opinion, mais, en réalité, l’attitude de Si Ridha était très sérieuse, tolérante et assista plusieurs associations d’opposition et des partis politiques de gauche aussi, dans leurs recherches de la légalité. Il avait aidé les démocrates socialistes, les pans arabes et les divers partis d’opposition de Bengardane, Zarzis, Djerba, Médenine et Tataouine, aussi de façade étaient ils, afin d’obtenir la légalité de l’action politique. D’ailleurs, c’était dans ce contexte que Boughmiga fit sa connaissance, quand il lui téléphonait chaque quinzaine demandant des agréments impossibles pour ses demandes de syndicat d’initiative, d’association pour la mémoire de la mer et de l’homme ou une association de prévention du suicide « SOS personnes en dangers ». A chaque fois, Si Ridha même s’il savait qu’il avait affaire à l’opposant le plus radical et têtu, il garda un professionnalisme rigoureux et une amabilité humaine. Même s’il savait que Boughmiga n’avait pas froid aux yeux et ne se comportait pas du tout comme locataire dans ce bled, il garda toujours une retenu de rigueur et afficha une amabilité effective. Il parait qu’il avait traité plusieurs dossiers d’assistance aux sans emplois et postulants aux petits projets, mais aussitôt la dite révolution de 1911, plusieurs d’entre eux le harcelèrent étroitement sur le lieu de son travail. Une animosité de groupe, qui affecta irrémédiablement la santé physique et morale de Si Ridha Bourguiba, au point de le voir défaillir progressivement et finir auprès de son créateur. Que Dieu te rende justice, paix à ton âme, Si Ridha. Lihidheb Mohsen 12.03.18

dimanche 11 mars 2018

Portraits et sagesse 132

Habib Hajji : De Majel Bel Abbess et président de l’association Iktachiff Biladek, « à la découverte du pays », il su faire réussir plusieurs sorties de groupes de poètes et d’écrivains afin de découvrir le bled et les valeurs historiques et humaines. On collaboration avec les maisons de jeunes et les auberges de jeunesse, cet action était indépendante et sérieuse, au point d’avoir accueillis plusieurs personnalités du monde entier, pour participer à ce festival ambivalent de la culture. Si Habib Hajji, avait toujours bien organisé les randonnés tout en visitant touts les sites historiques et participer aux événements culturels locaux et régionaux. Ayant participé lors de la sortie du nord ouest de 2015, elle était très réussie, malgré les conditions sécuritaires d’autrefois, mais, mon assistance exemplaire quand j’ai eu accident de santé, était plus que solidaire et humaine. Encore un grand merci à Si Habib Hajji, et toute l’équipe dont chacun avait fait son devoir d’amitié et de solidarité. Lihidheb Mohsen 11.03.18 KGB 1 Après une nuit agréable sur le mont du Kef, avec peu d'humidité, beaucoup de fatigue et de mal du pays, la présentation s'était faite au matin, et tout le monde était satisfait de la composition du groupe et la diversité des âges, des tendances et des préoccupations intellectuelles. Aussitôt dit aussitôt fait, quand au fief de la délégation de Dahmani, plusieurs filles et garçons, ont été soutenus financièrement par l'association Omani, Sahab, qui, avec la collaboration active de Monsieur le Délégué et la présence de Hbiba Salty, avaient concrétisé le rôle solidaire et conscient de cette association pan Arabe, peu conventionnelle. Après une cérémonie grandiose de soutien et de congratulations, nous nous sommes dirigés vers le site d'Althiburos, cet endroit, Numide, Carthaginois et Romain, qui absorba tout le groupe dans des randonnées de lecture, de photos et d'exaltation. Malgré l'attrait des érections des monuments et vestiges de l'endroit, pour le groupe, Boughmiga en fin amateur du patrimoine universel, coupa les trajectoires pour mieux analyser les compositions du sol et les nivellements des constructions. Il y avait dans les rares accès à la terre, les restes, de poterie, de cendre, de verrerie, de carrelets perdus de mosaïque...sans les moindres traces de monnaie ou l'impossible murex. Situé entre deux grandes collines linéaires et entre deux cours d'eau qui mettait sa petite hauteur en relief, une grande partie des constructions était encore dans un sous bassement mitoyen profitent des crues et des grands figuiers parsemant les oueds. Encore plus loin, à travers un sentier sinueux et montagnard, notre minibus, parvint difficilement au fief de l'illustre Si Belghith, un personnage unique, à l'œuvre unique et aux pensées recréatrices. En effet, à partir d'une grotte souterraine au flanc de la petite colline, il créa un lieu de villégiature et d'exotisme intellectuel, forts nécessaires, à une société à prédominance consensuelle et tacite. Tout en creusant le fond de la grotte, sans trouver les moindres traces de l'homme primitif, d'après lui, il la meubla avec divers ustensiles anciens et plusieurs écrits fantastiques et inspirants. Des meules, du matériel de peinture avec un trépieds regardant le ciel à travers un soupirail au fond de la grotte, les écrits et photos de l'âne qui avait transporté l'excavage du lieu, l'histoire romantique à la Paul et Virginie, de deux personnes historiques avec un grand décalage d'âge, le rôle du puits principal et du figuier géant dans cette romance, un restaurant mi réel et mi fictif avec une opulence d'idées insolites et d'imagination fertile...et toute une infrastructure naturelle favorable au repos, à l'imaginaire et au rêve. Boughmiga, qui faisait la même démarche avec la mer, ne manqua pas de féliciter Si Belghith et lui offrit son livre de « Mamadou » avec une dédicace appropriée. Lihidheb Mohsen 2015 KGB 2 Cette fois, sous le titre de « on s'élève pour mieux se connaitre » que l'association Majel Bel abbasside, nous guida vers Djerissa, cette mine de fer, qui fonctionne encore en fonction de la conjoncture ferrugineuse et ferroviaire de l'après révolution. Situé sous une montagne métallique et noire, la ville de Djerissa, célèbre chez nous dans le sud est, par sa fameuse équipe de foot des années soixante dix, était composée de plusieurs constructions coloniales, aux tuiles rouges, visiblement désertes, avec tout en haut, surplombant les familles des mineurs, s'érigeait, une construction imposante, abritant l'exploitant du minerais. Malgré la sécurité drastique, on nous avait octroyé un ingénieur pour nous expliciter les taux d'exploitations et les diverses tendances de l'exploitation, pendant plusieurs d'entre nous, souhaitaient l'ascension du site, si ce n'était la fatigue et le facteur temps. Toutefois, Djerissa, était une ville combattante, productive et brave. Malgré la pluie intense, l'équipe a eu l'honneur de s'attarder auprès de nos vénérables martyrs de Sakiet Sidi Youssef, symbole de la solidarité supra nationale et l'humanité des hommes. Un recueillement unanime, a été accusé devant la liste des perdus sous les bombardements de l'aviation coloniale de l'Algérie Française d'autrefois. C'était plutôt dans la belle petite ville de Tajerouine, que l'équipe et en particulier, l'association Omani, Sahab, avait encore aidé financièrement les quelques élèves et étudiants, pour finir l'année et avoir un avenir meilleur. Sur le podium de la grande salle de théâtre de la maison de culture, divers représentations musicales et scéniques, avaient rehaussé nettement l'ambiance culturelle de cette région. Une bonne femme à l'âge mur, avait enthousiasmé le public par sa condition de délivrance ultime, de l'alphabétisation tardive, jusqu'à la capacité de faire des poèmes et créer le culturel comme les autres. C'était un acte brave d'auto proclamation directe, réelle et définitive. Dans le même endroit et la même circonstance, une petite fille de la compagne environnante, avait lu un beau texte poétique, revendiquant sont droit au savoir et au devenir, et affirmant sa volonté indéfectible à se réaliser dans le futur, malgré les persécutions et les contraintes citadines. C'était un cri manifeste d'existence et de participation effective dans le paysage de la vie active du pays. Bravo à Tajerouine, ses habitants et le futur du savoir. Lihidheb Mohsen 2015 KGB 3 Entretemps, au cours de cette semaine culturelle, effective et porte à porte, nous avons été arrêté sur notre chemin vers Kalaat Sinan, pendant un quart d'heure sur une petite colline, pour laisser passer une bourrasque et un ouragan dévastateur. Avec une visibilité d'un mètre au plus, les eaux coulaient de droite et gauche et nous nous planquions confortablement dans le minibus tangué par le vent. Il pleuvait encore quand nous entrâmes dans la bibliothèque de la région, qui malgré le fort approvisionnement en livres, avait un moyen débit d'affluence. Plusieurs livres ont été offerts par les poètes et écrivains du groupe et Boughmiga, offrit aussi son livre au sujet du malheur des clandestins sur la mer. Une satisfaction générale régnait et l'événement était fort bien apprécié. Pris dans une intempérie manifeste, l'escalade de la table de Jugurtha n'était pas facile. La majorité des participants avaient escaladé l'escalier sinueux et irrégulier menant à la surface de la montagne, qui aurait été utilisé dans l'histoire pour se réfugier et déjouer les manœuvres ennemis, pendant que Boughmiga, resta sur la plateforme d'en bas, sans démesure et à l'abri d'une éventuelle pluie diluvienne. Un peu plus tard, il fut rejoint par un autre du même âge, qui ne put terminer le périple de l'ascension. Heureusement, les autres avaient terminé le périple en admirant la paysage, le plateau d'accueil et l'exploitation de la nature par les hommes d'autrefois. D'en haut, les nuages filaient en bas entre les collines, comme des morceaux de glace ou des toisons moelleux. Pendant l'attente, un troupeau de moutons, dévala les escaliers à la recherche des touffes d'herbes dans la montagne et un abri des vents. Juste de l'autre coté de la table, résidait un petit village appelé Aïn Sinan, où un gentil poète, invita le groupe à déjeuner traditionnellement. Nous avons eu droit à une « Rfissa », consistante et authentique chez le fermier, servis par le brave vieil homme et l'accueil chaleureux de toute sa famille. Le met était très compact et légèrement sucrée, composé de fruits locales, accompagné d'un riz délicieux et aussi doux. Dans cette ambiance chaleureuse, Boughmiga, s'intéressa aux traces de l'homme primitif et sur les conseils du vieux, qui lui montra une statuette incrusté au mur, originaire de l'endroit, le dirigea vers une gosse pierre noire. Essoufflé, par l'âge et le poids, il parvint à photographier la roche noircie par les moisissures et portant encore des figurines murales, une sorte de graffitis géante dessinant un animal sauvage, un poisson et un oiseau...sur la paroi peu entretenue. Boughmiga, a pris, quand même, quelques photos de constat et de sauvetage historique. Lihidheb Mohsen 2015 KGB 4 Situé sur un plateau de neuf cents mètres d'altitude, ce site est Numide, Punique et Romain, attaqué souvent par les Berbères de l'intérieur du pays et réduit considérablement par le nivellement Hilalien reconnu. Sans avoir trouvé l'occasion de visiter la ville de Maktar et lui rendre les honneurs et le respect, le site parait assez bien entretenue et la périphérie du musée encore très bien exposée au grand public. Les vestiges immédiats sont fantastiques et reflètent la grandeur et le rôle civilisationnel prédominant dans cette région. Le musée en soi, était débordant de mosaïques, de diverses sculptures, d'ustensiles en verres, d'autres en sigillés, des inscriptions latines, des amulettes, des graffitis, des formes célestes...bien exposés et proposés dans un sentiment de gloire et d'orgueil. Comme d'habitude, le temps, limitait une tournée complète au niveau de l'endroit et d'après ce qu'il y a sur le net, le site est beaucoup plus grand. Il faut reconnaitre que le véritable sponsor de cette sortie, culturelle, humaine et solidaire, initiée par l'association pan arabe et l'antenne de Majel Belabbess, était la représentante du Sultanat d'Oman, dans la personne de Habiba Salty, au nom de son association philanthrope Sahab. Boughmiga, qui respecte énormément ce petit pays pacifique et impartial, dans un monde en ébullition, a posé fièrement avec le cache col drapeau de ce beau littoral, tout en se rappelant difficilement les chants révolutionnaires des années soixante. Ce n'était que sur les hauteurs de la ville de Kessra, que nous avons pu dépasser en hauteur le minaret de la belle mosquée de la place. Une vieille personne psalmodiait des textes coraniques et religieux, qu'il lisait dans des feuilles de papiers, d'une façon agréable et mystique. Avec la source d'eau, qui coulait interminablement au bas des falaises et irriguait les rares champs d'oliviers, arrachés à la morphologie naturelle du relief, on ne pouvait que respecter cette population de Fellah et de pasteurs. Bien sur, la colonisation Romaine, était encore manifeste et sur chaque sentier descendant la montagne, il y avait encore les pilonnes anciennes qui témoignent des constructions antiques. Lihidheb Mohsen 2015 KGB 5 On ne pouvait trouver mieux, quand l'essence même de la manifestation, se trouva dans l'activité humaniste. Les familles fictives de S.O.S. orphelins et autres, abritent plusieurs enfants dans une ambiance idéale d'intégration et de chaleur humaine. Pour chaque foyer de huit garçons, il y avait une mère responsable, présente en permanence, assurant les besoins primaires, assistant la scolarité et la révision tout en se comportant comme une maman réelle. Il y avait plusieurs foyers, avec des sponsors et protecteurs, dont leurs noms étaient bien inscrits sur les portes, malgré le fait que plusieurs, ne se sont plus manifestés depuis plusieurs années. Une sorte d'ingratitude monumentale et impardonnable, car il suffisait de formuler par écrit l'incapacité de continuer l'assistance bénévole, pour laisser l'option à d'autres bienfaisants. Il faut dire que la visite était peu organisée et il a fallu marcher sur les bouts des pieds pour ne pas déranger ces anges ou perturber leur rythme de vie quotidienne. Quelques fois, on attendait l'aménagement des unités, pour une visite publique, souvent voyante et passionnelle. Devant cette réalité sans équivoque, malgré les efforts du ministère de tutelle qui fait de son mieux pour assurer le minima des services primaires, l'association allemande de soutien et les quelques bénévoles engagés à la cause, l'appel est désormais unanime, pour le soutien de cette association S.O.S. dans son activité quotidienne d'accompagnement et d'intégration de nos enfants. Malgré les réserves manifestes des intellectuels locaux de Siliana, sur l'improvisation des visites et le maque organisationnel, la communication entre les associations s'est faite agréablement et toute l'équipe eue droit, aux activités culturelles, musicales, théâtrales et les activités en cours de préparation. Quelques exhibitions des jeunes artistes, en « one man show » furent très bien applaudies. Le soir, dans les locaux de l'institut des arts et métiers de Siliana, notre hébergeur, la jeune équipe théâtrale nous présenta, sans supports scéniques ni additifs, une pièce physique et verbale, basée sur le mouvement et le sonore, dans laquelle touts les acteurs étaient performant, autour d'une petite fille rayonnante de fougue artistique. Pendant la soirée, touts les poètes ont eu le droit à deux lectures de leurs réalisations et certains eurent même le droit à la projection de leur imaginaire sur une réalité galopante et débridée. Le lendemain, à l'occasion de la rencontre improvisée avec Monsieur le Gouverneur de Jendouba, sachant que le groupe ne faisait pas de politique, son assistant avait présidé une séance unilatérale avec une discussion évasive de préséance. Toutefois, l'art d'une fresque murale fixée au jardin du Gouvernorat, édifice colonial reconvertie, résonnait aux cris de protestations des centaines de pauvres, réclamant les aides en nature « minés » fournis par les pays amis, suite aux inondations cycliques. Sur ce, le minibus, mit le cap sur Aïn Soltane, dévala du terrain, monta des centaines de mètres en altitude et permit à ses occupants d'apprécier les paysages et la réverbération des lumières sur les collines mitoyennes. Difficilement accessible, l'endroit était très bien aménagé et réservé aux associations et expéditions organisés. L'accueil était chaleureux et la gastronomie très locale avec du couscous berbère, des salades et du lait caillé. Un feu de bois, dans une cabane au milieu du grand jardin, dans cette hauteur de vent et de froid, était entouré par les participants, dans l'hilarité et la joie. Lihidheb Mohsen 2015 KGB 6 Vive le Nord, le Sud...et les autres. - Pour chaque endroit sur la terre, il ya forcément un haut, un bas, un nord...et cette délimitation géographique, n'est qu'un clin d'œil au monde et sa diversité régénératrice. Le nord de notre Bled, n'est ni meilleurs, ni pire que les autres...et son traitement, reste une collaboration à dimension culturelle, humaine et universelle. - La ligue arabe des arts et de la création et l'antenne de Majel Belabbess, avaient très bien ciblé l'objectif global de culture et d'humanité, tout en réussissant à choisir les partenaires et bénévoles exécutifs. - Le choix de cette zone frontalière et momentanément sulfureuse, était un acte de courage et de défit, permettant, la connaissance du relief, des villes, des sites historiques et de la condition humaine. - La diversité des âges et de sexe du groupe, était un plus qualitatif, créant une hétérogénéité positive et un échange fructueux de savoir et d'approches. Un hommage particulier aux participants de la troisième session, dont on peut citer certains : H.Hajji, W.Moualhi, W.Mhedhbi, A.Hamzaoui, A.Chaker, H.Khadhraoui, S.Hajji, A.Benabbess, H.Rhimi, H.Gasmi, Ch.Messay, M.Lihidheb, N.Chtioui, H.Salty, M.Faouaz, L.Benamor, S.Hajjar... avec des excuses aux peu ou mal cités. - L'approche du groupe envers les entités et les jeunes élèves et étudiants en quête de soutien, était exemplaire et les aides financières se sont passées dans la dignité et le respect. - Un salut particulier à chaque spécialité artistique et culturelle de chaque participant, avec une grande appréciation au groupe des jeunes poètes incorruptibles de Majel Belabbess. « Chouaraa Saaalik ». - L'infrastructure accueillante au Kef, et à Siliana, étaient très satisfaisantes et un remerciement particulier est adressé au personnel et aux organisateurs du Ministère de la Culture du Kef et l'institut des arts et métiers de Siliana. - Boughmiga, en tant que maraudeur des plages et des compagnes du sud, est très satisfait de cette sortie vers le nord et remercie chaque membre pour son rôle dans la remise de Boughmiga aux autorités sanitaires de Siliana, quand il est tombé dans l'inconscience suite à un AVC imprévu. Il recevait vaguement dans un état semi comatique, les gentils mots de soutien des participants. C'était très important. Lihidheb Mohsen 2015

samedi 10 mars 2018

Portraits et sagesse 131

Dhaoui Moussa : Une grande figure du paysage social et culturel de la région de Rogba à Tataouine, qui milita depuis son jeune âge dans les rangs de scouts Tunisiens. Il faut dire que son village natal était toujours à la page de la réalité culturelle, politique et même intellectuelle de touts les temps, et les dizaines de notables, les huissiers notaires, les juges, les grandes personnalités arabisantes…ne pouvaient qu’influencer favorablement son statut professionnel et social. Il faut dire qu’en moyenne le quotient intellectuel de Rogba avait toujours été assez développé grâce à une scolarisation galopante et un élan collectif vers le savoir et la connaissance. En plus de sa qualité de cadre dans l’enseignement, Si Dhaoui, avait aussi présidé le fameux festival des ksour et l’association des amis de la mémoire de la terre Tataouine. Une présence organique dans le tissu culturel de la région, qui l’amena automatiquement à traiter l’histoire contemporaine à travers la radio locale. Il avait aussi pu arracher plusieurs personnes de l’oubli, qui témoignèrent en personnes sur les péripéties de la lutte pour l’indépendance, avant leurs décès. Un travail historiciste de terrain et bénévole, qui ne pouvait que consolider la mémoire collective et rendre justice aux oubliés de l’histoire régionale. Il faut dire que Boughmiga, qui avait fait un poème très tôt sur le vaillant Abdallah Haddad, était déçu quand Si Dhaoui l’avait invité en Tunisie sans qu’il en soit au courant pour le rencontrer et l’admirer. Toutefois, on ne peut que saluer les travaux inestimables d’historicité, de documentation et de témoignages de Si Dhaoui Moussa, pour sauvegarder la mémoire et redonner à l’histoire, son histoire. Respects et gratitudes à Si Dhaoui Moussa. Lihidheb Mohsen 10.03.18 Le Guevara du Djeffara De ses montagnes de Lybie, Seul descendît, Vers les plaines de Tunisie, Et participa aux combats, Des vaillants fellaghas. Bien sur, la France le condamna A mort par contumace, Et malgré cette menace Continua la guérilla. Mais aussitôt l’indépendance Et le retrait de la France, Il fût cette fois encore, Hélas, condamné à mort. Il rentra alors chez lui, Après un devoir accompli En vrai soldat inconnu Qui resta dans l’oubli. Un soldat de liberté Sans frontières milita Et dans notre mémoire resta L’objet de notre fierté. Nos hommages aux résistants, Qui combattirent l’injustice, Sans calculs ni malices, Refusant touts les tyrans. 16.08.09 Lihidheb Mohsen (A Si Abdallah Haddad, quelques parts Dans les montagnes de Lybie)

Portraits et sagesse 130

Najeh El Babour : Il a été confirmé que pour trouver des intellectuels, des gens bien pensants et de représentatifs du parcours, humain, il ne fallait pas forcément, passer par la capitale ou les grandes villes et il suffisait d’aller à Tataouine, cette ville désertique, pour trouver toutes les formes d’idéologies et de facettes du genre humain. C’était ainsi que Si Najeh El Babour, revint de l’étranger, plein de militantisme syndical révolutionnaire avec l’aspect général d’agitateur politique. Il avait bien sur, attiré les gauchisants et syndicalistes radicaux, sans qu’il ne s’implique d’aucune façon dans les conflits locaux. Une démarcation, qui marqua toute la période de ses activités au bled, se limitant au commerce d’huiles et une navette mercantile entre Tataouine et le nord. Toutefois, il resta l’ami direct, solidaire et chaleureux avec touts les gauchisants sous cette période de dictature totale. Il avait bien su transformé ses implications militantes sectaires, en de bonnes relations sociales avec les professeurs et les fonctionnaires syndiqués. L’ayant perdu de vu pendant une vingtaine d’années, il pointa une fois chez moi, visiblement transformé radicalement vers la droite, mais comme je l’avais bien discuté avec lui, ce revirement ne pourra jamais toucher le coté humain ni la bonnes relation avec les autres, dans leurs différences. Souhaits de bonheur et de santé, à l’icône d’autrefois, Si Najeh El Babour. Lihidheb Mohsen 10.03.18

vendredi 9 mars 2018

Portraits et sagesse 129

Tahar Ouerghemmi : Né à Tataouine, avec une partie de sa vie aux environs de Sfax, ll était encore jeune, encore élève, quand il dépassa son âge et ses conditions pour se placer dans le milieu des ses profs syndicalistes contestataires refoulés de la capitale et trouver ainsi, un refuge à son fougue de jeunesse et son énergie débordante. Il était un bon jeune homme lucide et épanoui, mais parait il, le décalage d’âge qu’il avait avec son vieux père même légitime, avait affecté son moral et son glissement foncièrement radical. D’une intelligence beaucoup plus que la moyenne, un quotient intellectuel assez développé par rapport à son âge, sa scolarité était plutôt perturbée avec un long passage au lycée de Djerba. Il parlait souvent de ses aventures et ses déboires avec les enseignants et autres sans lamentation ni amertume. Si Tahar était un très bel petit homme, blond, aux yeux marrons et d’un physique athlétique. Bien sur, son état d’esprit, sa maturité précoce et son énergie, l’avaient poussé automatique à émigrer à l’étranger sans laisser de traces. Une année après son départ, à la fin des années soixante dix, son grand frère avait reçu la visite d’un militant du moyen orient, qui lui raconta avec fierté les actions grandioses de Si Tahar, que ce soit sur les plans de l’entrainement, de la prédisposition et de l’engagement, pour finir en martyr pour la cause Palestinienne. Malgré les sentiments de gloire et de fierté de cette période, tout le monde pleura son décès et souhaita la paix à son âme. Bien sur, sans un déterminisme facilement envisageable, un sentiment puissant de militantisme, une cause unanimement juste, une prédisposition physique et l’offre d’une logistique immédiate, ne pouvaient qu’amener Si Tahar Oueriemmi à adopter cette noble cause de cette période. Mais, au point de mettre sa vie sur la balance et aussi rapidement, c’était inquiétant. Toutefois, il parait qu’il n’avait tué personne et se consacra jusqu’au bout de ses convictions. Pour la cause humaine et une maturité militante précoce, paix à ton âme, Si Tahar Ouerghemmi. Lihidheb Mohsen 09.03.18

Portraits et sagesse 128

Sami Hajji : D’origines moyennes, beaucoup plus au dessus du niveau social de Boughmiga, Si Sami, était le binôme pendant une année de formation continue dans une école supérieure de la capitale. Habitants dans le privé et vivant étroitement ensemble entre les études et le coté populaire de la vie de Tunis, on peut, maintenant dire, que l’entente était presque parfaite entre nous, à part les quelques différences mineures dans le quotient intellectuel, l’obédience politique ou le degré d’insubordination aux normes en vigueurs. Pataugeant toujours dans le milieu des choses, même pour les résultats et notes de la formation scolarisée, une prédisposition unanimiste peut être voulue, permettant une certaine quiétude et un confort collectif de passables parmi les passables ou ordinaires parmi les ordinaires. Sans rien de fâcheux ni regrettable, nous avions eu toutes les aventures et incidents possibles et imaginables. Il était un peu moins grand que moi et chaque fois qu’on allait dans un restaurant ou un café, on nous prenait pour des agents de sécurité au point de devoir faire des efforts pour payer nos consommations. Ce qui nous faisait beaucoup rigoler. Bien sur, le climat de l’école supérieure était aussi au parfum du militantisme universitaire et le passé radical de Boughmiga était souvent pris en conséquence. Il y avait aussi des étudiants étrangers d’Afrique, qui n’avaient pas forcément nos convictions politiques, surtout vis-à-vis de la cause Palestinienne, ce qui provoquait de frictions importantes. il se faisait que chaque jours en classe, j'écrivais sur le tableau noir un proverbe local que nous discutions, mais avec mon ami, le pseudo de Boughmiga naquit et se colla à ma personne lentement. D’ailleurs, Si Sami Hajji, était fier de montrer, en direct et preuves à l’appui, comment les gens de Gabés étaient solidaires et unis n’importe où….pendant que Boughmiga naviguait seul malgré la présence des Accara partout. Par la même occasion et à tout hasard, je demanderais pardon à mon ami, envers qui j’aurais fait des fautes, mais Dieu merci, la cohabitation était presque parfaite. Respects et gratitude à Si Sami Hajji, haut cadre actuellement dans son domaine, bon courage. Lihidheb Mohsen 09.03.18

Portraits et sagesse 127

Amor Khorchani : Découvert un peu tard, par hasard, comme d’habitude, dans un bled où personne ne connait personne, accroché chacun à sa destiné, ou à ce que l’Etat marionnettiste le permettait, Si Amor Khorchani, avait été piqué personnellement parmi une centaine de figures, car il avait les traits et le profil du sud, ce que Boughmiga, moi-même, avait remarqué devant l’ignorance totale qui frôle le dénigrement. C’était ainsi qu’il me confirma qu’il était de Médenine, artiste sculpteur et actif dans le paysage culturel de la ville. Je lui avais rendu visite dans son atelier où il exposait modestement ses travaux de taille et de formation. Il avait participé à des expos en plusieurs pays et représenta le pays à plusieurs occasions. Une autre fois, Si Amor était venu visiter mon musée écologique en compagnie de plusieurs grandes personnes. J’étais très heureux de l’avoir connu, jusqu’au jour où un ami en commun, Si A.J.Jendli, m’annonça son décès depuis quelques mois. Une grande perte, un grand malheur, Paix à l’âme de Si Amor Khorchani, que Dieu l’accepte dans ses paradis. Lihidheb Mohsen 09.03.18 Boughmiga, s'en va en ville - Ils étaient nombreux les artistes, des barbus, des rasés de pré, des visages connus à travers les médias, des sommités escortés par leurs filles, des quinquagénaires trop confiants et narcissiques…animaient la salle à peine suffisante pour contenir leurs auréoles planétaires. Boughmiga biglait la foule, distrait, fatigué par le long voyage mais rafraîchis par la blancheur et la beauté des quelques femmes présentes. Personne ne fit attention à lui, ce nouveau membre aux allures compagnardes, qui s'attendait à être reçu et présenté dans un geste de reconnaissance, d'accompagnement et de soutien. Déçu, il commença à regarder dans la foule s'il reconnaîtrait quelqu'un, en vain. Pourtant, son art est désormais connu mondialement et retenu comme référence en la matière. Il est parmis les rares eco artistes du tiers monde qui a fait ses preuves dans le land art, le pop art, l'assemblage et le recyclage artistique. (Rideau) - Puisqu'il n'a pas toujours l'occasion de "monter" à la capitale, Boughmiga passa à la maison de la poésie, cachée dans un labyrinthe de ruelles sinueuses et froides dans la médina, il l'a trouvée difficilement. En réponse à la gentille secrétaire, il déclara : « Je viens faire sortir la poésie de sa maison prison, des ses manuscrits, des livres, …comme j'essaie de faire libérer l'art des cadres restreints, des tableaux contraignants…et les faire revenir à leur espace commun la nature. » (Rideau) - Excédé, Boughmiga se dirigea de pied ferme vers les buildings de l'écologie, au moins la bas, il sera bien accueilli et reconnu, car c'est bien lui le premier qui ramassa massivement le plastique dans le pays, nettoya périodiquement 150 Km de plages pendant 16 ans, obtint un record Guinness, sauva des tortues, des oiseaux, des dauphins, créa un musée écologique "mémoire de la mer", son film "sacrées bouteilles" fit le tour du monde et primé partout… Aussitôt arrivé, Boughmiga, trouva la "maison clause" avec une pancarte virtuelle signalant : «mise à niveau". Déjà !!!! (Rideau) - Cette fois, Boughmiga reprit son esprit et dit : "Home sweet Home", je vais à mon Office, mon employeur, ma référence, ma raison d'être, le métier que j'avais choisi, où j'ai commencé très bas en solidarité avec le prolétariat, bien sur, d'autrefois…Alors il se pointa, nom, prénom, matricule, grade, 32 ans de service, comptable avant d'entrer commis dans cette administration, beaucoup de capacités de synthèse et de création, il expliqua qu'il sait, qu'il connaît, qu’il peut…et à la fin on lui avait dit : STOOOP, on sait que tu connais, c'est pour cela qu'on te laisse cloué. (Rideau) - Furieux, enragé, Oedipe rejeté par sa madre, se dirigea vers son parti politique de façade et devant la tour verticale, vitré et glaciale, il se sentit tout petit et cru entendre : " Tu viens d'aussi loin, hein, pourquoi tu ne reste pas dans ton patelin, hein, on sait que tout nous berne, assez de balivernes " (Rideau) -Boughmiga le néanderthalien, repris son esprit, et se dirigea en catastrophe vers la pagode de la culture, où on le prit pour un libyen à cause de son accent Zarzissien. (Rideau) -Au passage, étant correspondant depuis longtemps, il passa voir un journal de la place, où on le cloua sur place d'ingratitude et de rejet. (Rideau) Ainsi passa Boughmiga, la journée à errer dans la capitale sans trouver le moindre accueil, ni chaleur, ni les mots justes nécessaires à une communication humaine. C'est alors qu'il se rappela et interpella un ami de longue date et autour d'un café, après que Boughmiga eut raconté ses méandres de la journée, l'ami lui dit : " Espèce de cafard, qu'est ce que tu viens foutre ici, déserteur de ton bled, brûleur d'étapes, Fellag, intrus, Jabri, pique assiettes, Zkim, …. Casses toi, rentres dans ton Douar et ne parle plus d'art et de foutaises qui te dépassent. " Et sous le fou rire, le brouhaha de l'extériorisation, Boughmiga se rappela, comment pendant le début du siècle, lors des épidémies et les famines, les razzias, les grandes villes fermaient leurs portes aux réfugiés et aux malades et les laissaient mourant devant les tours. Personne n'ouvrait les portes, ni amenait des soins ou de la nourriture, ni les gens des divers cultes, ni les constables ni les autorités coloniales. Seuls quelques ouvriers anarchistes Français et Italiens, brisaient la quarantaine et secouraient les pauvres au risque de leurs vies et la répression de la loi. Maintenant, il n y a plus de grandes portes à Bab Jebli, Bab Diwan, Bab Assel, Bab El Khadra, Bab Bhar, Bab Bnet, Bab Aliwa, Bab el Fella…. Mais dans les esprits, dans la mémoire collective, dans les séquelles administratives, dans les préjugés et les égocentrismes, ces portes sont encore cadenassées d'une façon ou d'une autre aux visages des paysans de l’intérieur du pays. Lihidheb mohsen 13.12.2007

Portraits et sagesse 126

Ali Dab : de la tribu de Jlidett de Tataouine, Si Ali fit des études en orient, puisant de la culture arabe de ses sources et fort léger, d’autres fardeaux, que la langue de ses ancêtres, ce qui lui octroya un grand savoir. C’était dans les années soixante dix, quand le pan arabisme baathiste bâtait son plein et lui faillait une clandestinité de fait pour échapper aux agents de Bourguiba. Dans une société favorable aux idéaux nationalistes arabes, comme pour les idées islamisantes, les gens n’étaient pas moins acquis au comportimentalisme sécuritaire d’autrefois et la mainmise rigide de l’Etat. Malgré l’effervescence constante des idéaux à la frontière sud, Si Ali Dab, n’avait pas affecté par ces courants aventuriers et garda toujours une conduite intellectuelle, fidéle à ses convictions et ses principes. Il opta visiblement au travail par la culture et s y attela par la poésie, les textes, les écrits et certains scénarios de films populistes locaux. Installé au nord, par nécessité de travail, il avait aussi des activités associatives et une relation directe avec le milieu des écrivains et poètes. Il faut dire que sa grande famille, basé comme tout le sud Tunisien d’autrefois, sur le système des rapports de tribus, avait une très bonne relation avec Ouled Mhemed de Accara, où elle allait chaque année reposer leurs troupeaux sous l’oasis de Souihel et récolter les dates sèches en provisions. Une relation humaine durable et unique, en comparaison à celle sporadique avec les gens du sud, utilitaire avec les islanders et presque nulle avec l’ouest immédiat. Les images de troupeaux arrivant et rentrant pleins d’énergie, restent encore dans la mémoire collective et celles des visages, sages, de Dhahbia, de Fejra, de Hajj Dab…restent encore rayonnantes. Respects et souhaits de bon courage à Si Ali Dab, et un hommage sincère à la mémoire de nos anciennes et anciens paix à leurs âmes. Lihidheb Mohsen 09.03.18

jeudi 8 mars 2018

Portraits et sagesse 125

Ali Nasr Nasr : Un grand philosophe de l’oasis de la ville de Douz, qui a su faire une ouverture sur le l’économie de services et y réussit convenablement, convenant entre la vie intellectuelle et l’économie de survie. L’ayant connu depuis les documentaires de sa ville, quand il participait à la majorité des débats et commentaires aux films projetés, on est encore en relation grâce aux réseaux sociaux et des coups de téléphones sporadiques selon les occasions et les happenings. Une fois, j’étais surpris de le trouver avec sa famille en train de passer leurs vacances sur les plages de l’oasis maritime de Souihel. C’était une bonne occasion pour moi, pour que les familles se connaissent et surtout les vieilles. Il adorait bien sa vieille mère, aussi bien que moi, et nous passâmes de bons moments. Malheureusement, comme moi, il eut un AVC fâcheux sauf que je ne devais faire de la kiné, ce qui entrava le développement de notre relation intellectuelle, patriote et fortement humaine. Beaucoup de souhaits de santé et de bonheur à Si Ali Nasr Nasr, qui Dieu lui garde sa mère et sa famille. Lihidheb Mohsen 08.03.18

Portraits et sagesse 124

Abdelmajid Azzebi : Professeur de français, né à Djerba, il enseigna à Tataouine et dans les pays du golfe. Penseur libre, sans obédience politique quelconque, il eut naturellement et comme il se doit beaucoup de conflits avec l’administration, sans qu’il ne fasse de compromis entravant ses idées et sa liberté. Une attitude fondamentalement révolutionnaire et d’une insoumission totale, qui le poussa à se lancer sporadiquement dans le privé et faire apprendre la langue française aux jeunes arabes. A Midoun, sa ville natale, il se livra à plusieurs tâches dans le tourisme, la recherche et les services. Il avait assuré pendant quelques années un restaurant rustique, construisit un four traditionnel et en fit une boulangerie traditionnelle dont le pain était très demandé dans la ville. A un moment, Si Abdelmajid, avait fait des expériences de biomasse et de recherche de l’énergie alternative. Depuis que je l’ai connu en deux mille, on est resté toujours en contact au point de faire des visites familiales réciproques et fréquentes. Comme j’appréciais ce qu’il faisait, il était aussi favorable à mon action écologique. Si Abdelmajid, nous invita plusieurs fois, ma famille et moi, à manger la pizza maison cuite dans son four traditionnel. Il en fallait plusieurs pour satisfaire l’appétit de Boughmiga, mais mon ami le faisait volontiers et avec grand plaisir de convivialité. Une fois, je suis venu le voir tôt le matin à Midoun, pour un troc de petits pains chauds de son four, contre un poème de mon improvisation. Paix à ton âme Si Abdelmajid Azzebi. Lihidheb Mohsen 08.03.18 Troc Très tôt le matin Ayant naturellement faim, En contrepartie de poèmes, Il m’a donné du pain, Et je suis certain, Qu’il n’y voit pas de problème. Et plus tard dans le soir, Mon ami lira mes rimes, Et aura beaucoup d’estime, Pour sa farine et ses mains. 07/12/03 Lihidheb Mohsen.

Portraits et sagesse 123

Noureddine Chafai : L’une des personnes les plus importantes, découverte ces dernières années sur le net, car sur le terrain des relations, il est rare de parvenir à saisir l’ampleur et le profil d’une personne, passant quelques fois à coté de ce que l’on cherchait ou chérissait. A travers les divers commentaires ou le genre de préoccupations humaines qu’avait Si Noureddine, une constante de plus en plus manifeste et agréable, se fit voir avec le temps, une sagesse et un savoir authentiques et contemporains. Bien sur, Boughmiga, toujours en quête des humanistes écologiques, trouva en son ami, ce qu’il n’avait pas espéré, soit, une fidélité inébranlable aux valeurs locales, une culture universelle développée et une prédisposition confirmé à la diversité conceptuelle et au respect de l’autre. Trouvé quelqu’un de son âge, avec un quotient intellectuel assez proche, une culture arabe et universelle assez moyens, une francophonie très satisfaisante, une vision politique de centre gauche, ouverte mais attachée aux valeurs locales….n’était pas facile, quand la plupart, adhérait à des partis ou se radicalisait. Ainsi, Si Noureddine Chafai, journaliste, membre de l’association française des journalistes et écrivains du tourisme, membre actif d’un magazine Tuniso français et actif dans plusieurs associations d’obédience islamique éclairée, serait un très bon Touzni, « comme il le dit bien », capable de véhiculer une réalité boiteuse, vers les espaces de la connaissance et de la sagesse commune. Respect et gratitude à Si Noureddine Chafai. Lihidheb Mohsen 08.03.18

mercredi 7 mars 2018

Portraits et sagesse 122

Lotfi Saddi : Un jeune universitaire de Djerba, chercheur social et enseignant à l’institut de l’Île, que j’ai connu depuis quelques années à travers les forums sociaux du net, une connaissance qui se consolida de plus en plus, surtout après l’avoir rencontré sur le terrain humain de ses recherches et lors de ses visites aux collèges en quête d’informations. Bien sur, sa connaissance était le résultat évident de plusieurs points et intérêts communs, qui se manifestaient au long des jours et des sujets traités ou commentés sur le net, mais le premier contact, était lors d’une réunion pour dresser une liste électorale de centre gauche, inaboutie, dans une période où on croyait encore aux perspectives démocratiques. C’était aussi un grand plaisir de se rencontrer lors des séminaires et meetings culturels de la région. Dans ce contexte, lorsqu’une association m’avait demandé mon action écologique par une autre personne, j’avais automatiquement pensé à mon ami Lotfi Saddi pour sa probité intellectuelle, sa connaissance profonde de mes mouvements éco culturels et surtout sa maitrise totale de la langue française. Ce qui fut fait, convenablement, avec ma gratitude et ma reconnaissance, à lui et à son honorable femme. Lihidheb Mohsen 07.03.18 Mémoire de la mer et de l’homme. - L’homme : Lihidheb Mohsen né à Souihel Zarzis le 02.11.1953, autodidacte général, polyglottes, culture universelle, fidèle à la mémoire locale. A l’âge de quarante ans, après avoir fait la vie dans toutes ses formes, politique, militantisme, lecture, journalisme, administration…il décida de faire un grand virage dans sa vie et changer l’opposant éternel, le vivant par procuration dans les livres et les idées…en personne en fusion avec le réel, ses composants et ses mouvements. Ainsi, en 1993, il arrêta de fumer, de boire du café et sorti vers la nature, vers la mer comme nouveau né, sans idées préétablis, avec un rage de vivre et une prédisposition général à la fusion avec les éléments de la vie. - L’action : A travers le mouvement, il parvint à en déduire des idées acquises, de l’art et de l’éthique de vie…pour passer au troisième stade, au verbe, pour reprendre le tout dans des textes, des poèmes, des photos ….en fixant l’éphémère dans le parcours de l’histoire. En quelques sortes, il réutilisait ce qu’il récoltait de la mer, en configurations artistiques, comme s’ils étaient les lettres de l’alphabet du langage naturel de la vie. Il parvint tout de même, à articuler l’intellect humain en face de l’animation des objets, par leur forme, couleur, dimension, réflexion, lumière… - Récolte des objets : Dans le mouvement des choses, Boughmiga le néanderthalien, pseudonyme se référant à l’anti héros porteur de sagesse et de l’insolite….récolta tout se qui venait de la mer, avec le levé du soleil, avec les vagues, avec les vents et courants marins, pour les transporter en « hart-training », les déposer dans son terrain et qui inspirèrent l’assemblage artistique des cordes, bouteilles, planches, bouées…. Bien sur, sur les vingt trois ans d’action, plusieurs reprirent les objets, pour des recyclages familials, des récupérations, un camion chargé de bois a été offert à un pauvre ouvrier maçon, quelques charges ont été offert aussi à des écoles à Tataouine, Gribis et autres… - Recyclage artistique : En déposant les objets récupérés des plages, avec le temps et le mouvement, ses dépôts anarchiques avaient inspirés des assemblages et configurations naturelles sans l’intervention de l’homme ou ses idées « capricieuses ». Ainsi, pour sensibiliser au respect de l’environnement, il compartimenta quelques dizaines de tableaux à même le sol, retraçant la mémoire de l’homme et celle de la nature, allant du big bang jusqu’aux événements importants dans l’histoire. De peur de l’intervention prévu de la dictature, ennemi de tout ce qui es t différend, Boughmiga sauvait immédiatement les œuvres dans des photos qu’il partageait sur le net avec le monde. - Record Guinness : Sans manque de reconnaissance, ni un glissement dans l’estime de soi, il eut l’idée d’épater les gens par un record mondial et le fit faire par plusieurs actions de constats de témoignages de huissiers notaires et statistiques sérieuses. En effet, le record Guinness, fit sont effet, sur les gens qui prirent l’action au sérieux en ne la considérant plus en initiative marginale et futile. Une action précoce de respect à la nature et l’homme. - L’Île déserte : Comme il a été pour Robinson Crusoé, ou Hay Ibn Yakdhan et plusieurs mythologies, Boughmiga, sur un terrain délimité, construisit sous un palmier, une hutte avec les planches récupérées de la mer, sur lesquelles il écrivit les noms de toutes les personnalités influentes en négatif ou positif sur le parcours de l’humanité. A l’intérieur, en véritable sensible et naturel, il écrivit le nom de femmes célèbres et intellectuelles. Comme les quelques configurations qu’il présenta devant la hutte, en guise de présents à la divinité pour regagner la liberté et la reconnaissance général au respect de la nature et la vie, c’était aussi des moyens de meubler sa solitude et ne point oublier les œuvres importantes de l’histoire. - Land art et Ninja de la mer : A certain stade, l’espace du « musée » écologique était plein à craquer d’objets récupérés artistiquement et autres, sur les murs, en hauteur, en installations de bouteilles remplis d’eau pour recueillir la lumière du soleil le matin et le soir…et Boughmiga dans son action « infinie », ne pouvait être limiter par un espace et inverti alors les lacs salés de la région avec l’assistance des Ninja de la mer. Les endroits avaient manifestement appelé Mohsen pour les meubler par leur beauté, leur fraicheur amphibie…dans lesquelles il installa des configurations géantes à partir d’objets trouvés sur place. Les Ninja avait aider dans l’action, dans la création surtout quand ils acquirent naturellement le reflexe écologique et commencèrent à faire des initiatives automatiques comme la tailles des palmiers, la protection des tortus, le soin des oiseaux blessés, le boisage des routes…. Bien sur, le groupe n’avait pas d’idée sur se qu’il faisait et les passagers à coté des grandes routes, Zarzis-Bengardane, Zarzis-Djerba, Zarzis-Tataouine…s’initiaient progressivement, par un tapage incessant sur leurs esprits, aux impératifs écologiques et éthiques. L’une des constructions dans la région de Lemsa, fut faite pour contrecarrer un investissement de l’endroit à des buts semi-industriels, par des mastodontes d’engins et bulldozers…avec de grandes roues colorés sur lesquels était écrit « birds only » endroit réservé aux oiseaux devant l’ignorance des Caterpillar. Entretemps, la nature et la justice divine eurent droit sur l’endroit par l’investissement du passage par les eaux des marais et Boughmiga par conséquent eut gain de cause aussi. - Bouteilles à la mer : Dans les centaines de milliers des bouteilles provenant de la mer, portant la marque de leur fabrication et les sigles de leur villes, Boughmiga avait trouvé aussi cinquante quatre bouteilles à la mer portant des messages divers, dont certains écrivaient pour un meilleur butin de pêche, pour une bonne santé, pour chercher du travail, des lettres d’amour, une adresse pour faire connaissance, une lettre de désespoir et une intention de suicide… Entretemps, Boughmiga avait aussi utiliser le procédé pour envoyer des messages de respect à la nature en les lançant à la mer quand le vent était de l’ouest et connu par ses moyens primaires plusieurs personnes dans le bassin méditerranéen. Invités par l’un d’entre eux pour assister à son mariage dans le nord, ils partit avec sa femme et eurent des aventures très graves et mémorables. Boughmiga était en plein dans son euphorie, quand il trouva sur une distance de cent vingt km, toutes les lettres à la mer que deux jeunes utilisaient pour chercher du travail de soudure sous marine et reconnurent que Mohsen était sur naturel et fantastique. - Visite des écoliers : Malgré les difficultés du transport, plusieurs groupes d’écoliers, visitèrent cet espace éco artistique et manifestèrent un grand enthousiasme pour la culture, l’art brut, l’action, l’environnement et la liberté d’initiative. Devant les configurations, ils étaient plutôt affectés par les média et ce qu’on leur fournissait dans les livres scolaires. Des visites d’affranchissement et de libération gratuites qui mettaient à l’épreuve leurs connaissances et leur intégration culturelle. Pour les autres écoles, Boughmiga allait dans les classes pour montrer ses films, ses photos, lire ses poèmes et faire du one man show écologique. Des installations artistiques ont été aussi construites dans les cours des écoles avec la participation actives des élèves. Des écoles de l’intérieur, transportèrent des camionnettes d’objets divers provenant de la mer. - Blogs thématiques et films : La grande libération de la claustration de la dictature et de l’ignorance collective était le résultat d’une lettre de l’ambassade nippone conseillant d’envisager le net pour s’en sortir…et c’était une grande porte sur le monde et un grand partage direct. En plus de sauver les œuvres, il était possible de faire plusieurs blogs thématiques sur les différentes activités et plusieurs films écologiques et humanitaires. C’était aussi des instruments permettant de meubler le net par cette action et ses approches locales et visions globales. Le film « sacrées bouteilles » sur l’action de Lihidheb mohsen, réalisé par Fitouri Belhiba, avait le monde et obtint des prix à Carthage et Fespaco. D’autres, surtout Italiens, reprirent le sujet de l’environnement et ensuite celui de l’émigration clandestine, grande préoccupation de la région. - Patrimoine : Quand Boughmiga déposait sa voiture et longeait la plage sur plusieurs km de part et d’autres, prospectait la terre du littoral au retour et trouvait souvent les traces de l’homme préhistorique, les Puniques, les Romains et autres. Ainsi, il s’attacha à cette forme de mémoire et balaya les cotés de Oued el Akarit à Gabés aux frontières Libyennes. Par cette approche de long terme et sur quelques années, il parvint à lire la carte des déplacements et des installations de l’homme primitif dans le sud Tunisien et devança les constructions anarchiques, les voleurs du patrimoine, les touristes curieux, les labours excessifs, les goudronnages des routes….pour sauver ce qui était encore possible. Des tentatives ont été faites pour faire des assemblages artistiques à partir des restes de nos ancêtres, ce qui était brillant et reconnaissant. - Emigration clandestine, Harraga : Au cours de l’action, Boughmiga, depuis les années quatre vingt dix, trouva des vêtements, des chaussures, des corps…des émigrés clandestins naufragés dans la mer entre la Lybie et Lampedusa. Un sujet, sur lequel, il fit des textes, des poèmes, des tableaux de protestation, des films et dénonça les risques de ce flux migratoire naturel et souvent instrumentalisé. Il écrivit aussi un livre de constat « Mamadou et le silence de la mer » et exposa les chaussures et vêtements dans l’espace éco culturel encore ouvert. Un film Italien, « Banks », traitait de ce sujet dramatique de part et d’autre de la mer. - Rsifett : Plusieurs camions pleins d’objets de la mer furent transportés sur la plage de Rsifett, pour en faire des installations susceptibles de faire de l’endroit, un pole culturel et artistique, mais l’incompréhension des locaux et leur manque de collaboration échoua le projet. Il aurait pu être une grande attraction aux habitants des villes de l’intérieur, pour une initiation globale avec la mer et ses charmes. - Action infinie : Comme elle a débuté, cette action spontané et non stop, continue toujours et serait certainement reprise, avait aussi été fixé dans la photo, le texte, le poème, le film et la mémoire collective, pour un monde meilleur. - Perspectives : Possibles visites de groupes d’élèves et autres à l’espace qui est aussi, un produit touristique, culturel, artistique, écologique et pédagogique. Une opportunité importante pour le savoir local et pour la mise en relief du savoir faire traditionnel. Une pyramide inversée de cumuls actifs dans l’intellectuel humain à partir du réel et de l’environnement immédiat de la région du sud Tunisien. LIHIDHEB Mohsen Zarzis 2016.

Portraits et sagesse 121

Amor Tayech : Un jeune employé dynamique et lucide, d’une famille très modeste parait il, qui fit sont petit bon de chemin offert par la conjoncture et la marge de tolérance du dictat sociétal. D’une intelligence au dessus de la normale, visiblement disproportionnelle entre sa condition administrative et ses possibilités mentales, Si Amor, avait longé précautionneusement, le devenir social et le fameux plafonnage traditionnel. Lors d’une confrontation culturelle entre les cadres de plusieurs administrations, il surprit tout le monde, par sa présence mentale, son intelligence et fit la différence en permettant à son équipe de collègues de gagner le tournoi. Un état d’esprit, qu’il avait toujours manifesté dans ses rapports professionnels et autres, sans toutefois, parvenir, à percer le toit des chances et les possibilités des performances. L’ayant côtoyé pendant une dizaine d’années, tout en sachant qu’il était originaire d’un milieu pauvre, j’étais choqué un peu tard, en apprenant d’un de ses voisins, le degré de pauvreté et de difficulté que sa famille avait enduré. Il fallait dire que toute la région de Bengardane était en difficulté pendant les années soixante dix, mais, cette famille vivait stoïquement et méthodiquement leur condition, avec une propreté impeccable, une gestion rigoureuse de l’eau pluie cueillie de la toiture de l’unique demeure ou vivant avec les produits écologique locaux en plein dans les éléments de la nature. Une fois, m’avait il dit, que son père allait souvent prendre son chameau pour le printemps et rester pendant des mois, sans prendre de provisions, parce qu’il mangeait aussi à même la nature. Un comportement alimentaire, sollicité maintenant par les riches du monde sans y parvenir. Bien sur, les conditions de Si Amor Tayech, auraient pu être meilleures, s’il avait pu terminer ses études, car même si la sélection sociale fait toujours son parcours suspicieux, même si la tradition départage la pauvreté et les chances aux démunis, il reste et restera, l’une des personnes les plus cérébrales et lucides de la région. Reconnaissance et souhaits de courage à Si Amor Tayech. Lihidheb Mohsen 07.03.18

mardi 6 mars 2018

Portraits et sagesse 120

Mohamed Barrak. C’était en 2004, quand l’association écologique de Kairouan, m’avait invité pour assister à la projection du film sur mon action « sacrées bouteilles » de Belhiba, que j’avais rencontré par hasard, Si Mohamed Barrak. Malgré l’hôtel grandiose et colonial, l’accueil était presque nul et seul mon futur ami, m’avait adressé la parole au comptoir d’un café limitrophe. Une susceptibilité un peu excessive surtout quand j’avais assisté seul dans une grande salle de projection, à voir un film scandinave sur la « parmaculture » avec seulement le réalisateur déçu de l’absence de public. Comme d’habitude, que ce soit avant ou après la dite révolution, le formalisme avait toujours prédominé et tout se passait pour meubler des programmes préconçus, exhibitionnistes et bidons. Mon ami Barrak était conscient et très lucide et on s’accepta mutuellement dés notre rencontre. Il admira mon action écologique à travers le film et participa aux débats houleux lors de sa projection et son commentaire. Il m’avait fait connaitre la ville sainte de Kairouan et me fit visiter la mosquée d’Amor Abada dont la personnalité m’avait beaucoup impressionné. De l’enseignement, il avait fait une belle carrière et fit aussi un film documentaire sur la bibliothèque avec des jeunes élèves d’El Hamma. En plus du fait qu’il était un cadre dans l’éducation, il était devenu aussi un cinéaste et activiste culturel sur le terrain. C’est ainsi, que je l’ai rencontré pendant les journées du documentaire à Douz, DDD où j’avais participé avec une vidéo sur mon action. La deuziéme fois, c’est sur une invitation de sa part pour participer à un festival culturel à El Hamma, où j’avais exposé mes photos écologiques et eu de bons contacts, une occasion de retrouvaille et de connaitre la région. D’une rencontre spontanée, d’un reflexe de bonne amitié culturelle, naquit cette relation qui dure encore. Gratitude et reconnaissance à Si Mohamed Barrak, le prédicateur culturel et l’un des grands hommes de Kairouan. Lihidheb Mohsen 06.03.18. Amor ABADA J’ai bien entendu ta plainte, Dans l’écho des labyrinthes, Avec les couleurs attrayantes, A Kairouan la ville Sainte, Ton message m’était lisible, Comme si je t’étais ton disciple, Ta calligraphie m’était claire, Avec ses mythes et ses mystères, Gravés sur le bois et le fer Un travail plein de lumières. Par ton élan de grandeur Et ta manie des dimensions, Toutes les formes et couleurs C’étaient soumis à ta raison. Ainsi tu fus le plus grand, L’homme le plus sage de ton temps A fabriquer la vie de tes mains, Un fou de vie, un fou, un Saint, Et les courbes de tes messages, Graffitis sur sarcophages, Trahissaient ta solitude forcée, D’un sage en manque de liberté. Un sage qui avait bien compris, L’essence ultime de la vie, Et de sang et sagesse pétrit Une épopée pour l’infini. Lihidheb Mohsen 14.02.04

lundi 5 mars 2018

Portraits et sagesse 119

Si Mohamed Nacer Bettaieb , était une grande personnalité de la région de Bengardane, avec une très grande influence culturelle et morale, par ses écrits, ses livres et sa présence effective dans le milieu social. Tout en s’intéressant aux tribus de la région, travaillant sur la bonne convivialité avec les autres tribus frères de la Lybie et la plaine de la Djeffara, il se consacra aussi à l’histoire du cheval et celle du chameau. Ces deux bêtes, amies de l’homme, qui avaient été la base de l’économie de survivance et de résistance aux vicissitudes de la vie. Confirmé par les écrits de Si Bettaieb, le chameau avait un rôle capital dans l’exploitation de la terre, l’élevage, le transport et la communication à travers le désert avec ce vaisseau de la terre. Le cheval pour une société nomade et semi guerrière, Si Bettaieb, lui vouait une grande littérature et grand respect et reconnaissance. Bien sur, cet état d’esprit très patriote et ouvert, avait amené notre ami à se retrouver en plein dans l’image globale de la ville et ses habitants. D’ailleurs, il était l’auteur de la célébre citation, « j’aime Bengardane, pierres, arbres et hommes ». Bien sur, un état d’esprit fort important pour le self estime et la fierté de la ville, qui pouvait aussi quelques fois toucher la susceptibilité de certains. Le mécontentement de la grande tribu limitrophe et majoritairement intégrée avec les Toizines, était certainement une incompréhension et un préjugé à rattraper. Dans ce contexte, quand Boughmiga, en tant que militant humaniste et résistant global à toutes les instrumentalisations géopolitiques, surtout quand on avait miné intentionnellement le problème explosif de la Choucha et les risques pour la paix régionale, il avait toujours eu un grand réconfort et un soutien manifeste en la personnalité de Si Mohamed Nacer Bettaieb et ses positions. Cette fois, il est sur et certain, qui si Si Bettaieb, avait vécu les événements de mars à Bengardane, il aurait été, sans discussions, sur la place publique, à coté du bon peuple et de la légalité. De ce fait, la nomination de la maison de culture de Bengardane, en son nom, reste largement insuffisant et de meilleures perspectives, gardant la mémoire collective, de paix et de sagesse, restent envisageables. Si Mohamed Nacer Bettaieb Au quinzième jour du mois de mars, A l'année sept du millénaire, Tu avais beaucoup à faire, Des idées, des projets et séminaires, Des histoires, des mémoires, Rêves d'humains et dromadaires. Au quinzième jour du mois de mars, Après de bonnes pluies, Sur les immenses prairies, Aux collines jaunes fleuries, Quand les oueds descendirent, En rigolant de joie, de vie Où les oiseaux jasaient de plaisir, Au quinzième jour du mois de mars, Dans un oued encore mouillé, Dans ton territoire naturel, Incinéré par l'éternel, Tu montas doucement au ciel, Avec les larmes de la rosée. Au quinzième jour du mois de mars Avec deux vierges et ta comparse, Sur la porte de Bengardane Vos âmes et vos auras Grimpèrent vers l'au-delà. Et quelque part dans le Dhaher, Une feuille de figue tomba Le chameau de la horde bava, Un renardeau téta sa mère. Lihidheb mohsen 16.03.07 * الصعـود إلــى عمـق الأزل * لماذا المكان ، لماذا الزمان ، لماذا الصباح ، لماذا الربيع ، لماذا الزهور ، لماذا الندى ... لماذا الحبيب رفيق الحياة، لماذا الجميع ، لماذا الوطن ، لماذا الطريق ، طريق الأمل ... لماذا الحراك فوق سيول المطر ، على نشيد الطيور ، لماذا الحبور بعبق الحياة... لماذا لماذا لماذا... لماذا اصطدام ، لماذا التحام ، لماذا اختناق ، لماذا اختراق غشاء السماء ... لماذا احتراق ، لماذا احتراق ، لماذا احتراق ... لكي ترفع توا ، لكي تسمو توا بدون أناة لكي تصعد مرفوقا بدمع الندى و عبق المكان لكي تصعد مصحوبا برغي الإبل في أبهى الحلل لكي تصعد جسما وروحا بكل أمان إلى اللانهائي و عمق الأزل إلى الله عز و جل . محسن لهيذب 2007/03/16 ذاكرة البحر و الإنسان ( إلى روح الفقيد محمد الناصر بالطي Au fils Werghemma, Djeffara. A travers les gémissements des chamelles, Le hennissement stimulant des chevaux. A travers les caresses aux dunes du vent, La lumière hallucinante de la lune. A travers les appels des bergers endurcis, L’orage, l’éclair qui bénissent la pluie. A travers les rares buissons verdoyants, Les flamands roses et les passagers cormorans. A travers les parfums de l’herbe foulée, De la terre après une pluie d’été. Comme vous le disiez sincèrement bien, A travers, les pierres, les arbres et les humains Vous resterez toujours en mémoire, Un accompagnateur debout comme un phare. Une référence en matière d’éthique, Respect du local et du patrimoine, De la Djeffara, Werghemma et Bengardane, Ce berceau de l’humanité Africaine. Paix à ton âme, notre ami, Que Dieu l’accueille au Paradis, Et que nous autres puissions un jour, Continuer sa passion et amour. Lihidheb Mohsen 10.03.2010 Eco artiste Zarzis TN